Ce projet met l’accent sur le développement de la milice comme fondement du système politique suisse. De tous les domaines de bénévolat institutionnalisé, le déclin des activités politiques et des tâches de gestion est le plus marqué. Ce projet de recherche veut enquêter sur cette question et l’analyser de façon systématique : pourquoi les citoyens prennent-ils des fonctions politiques ? Y-a-t-il des différences de développement entre les régions ? Quelles caractéristiques personnelles et configurations contextuelles peuvent-elles expliquer le désir d’accepter un poste de milice ? Les motivations des personnes avec une fonction politique diffèrent-elles d’autres formes de bénévolat ? Qu’est-ce qui amène les gens à être membre de milice ? À quoi ressemblera la milice du futur ? Ce projet de recherche aspire à répondre à ces différentes questions, à enrichir et systématiser le débat sur le futur et la durabilité du système de milice en Suisse. Il est fait en collaboration avec Markus Freitag et Martina Flick du département de Sciences politiques de l’Université de Berne.
Ce projet de recherche examine de manière approfondie l'attitude des citoyennes et citoyens envers le fédéralisme dans les Länder allemands et les cantons suisses. Son but est de mieux comprendre les conditions dans lesquelles plus ou moins de fédéralisme est demandé. Les connaissances sur les attitudes de la population à l'égard du fédéralisme sont lacunaires, souvent limitées à certaines régions, malgré le rôle décisif que peuvent jouent ces attitudes lorsque des réformes du fédéralisme sont débattues. Ce projet vise donc à combler les lacunes en cartographiant les attitudes des citoyennes et citoyens à l'égard du fédéralisme en Suisse et en Allemagne, en les étudiant selon divers facteurs – au niveau individuel, régional et national – et en menant une analyse détaillée de la variabilité (ou de la stabilité) des préférences des citoyen·ne·s pour la centralisation.
La recherche est divisée en deux sous-projets. Dans le premier sous-projet, plusieurs dimensions des attitudes à l'égard du fédéralisme sont conceptualisées. Le but est d’améliorer les études précédentes en utilisant d'une part des indicateurs différenciés pour mesurer l'identité régionale par le biais du web probing (une méthode d'enquête permet d'intégrer des techniques d'entretien cognitif dans les enquêtes en ligne) et d'autre part des données collectées dans toutes les régions d'un pays auprès d'un grand nombre de répondant·e·s, ce qui permet d'appliquer efficacement des techniques d'analyse à plusieurs niveaux.
Dans le second sous-projet, la variabilité (et la stabilité) des préférences pour la centralisation est explorée. Les recherches existantes montrent que la population n’est pas particulièrement bien informée de la division fédérale des pouvoirs et que ses attitudes peuvent ainsi être incohérentes. Ces questions sont approfondies à l'aide d'une expérience de vignettes, en demandant aux personnes interrogées d'évaluer des propositions de réforme sur divers sujets qui impliqueraient un transfert de responsabilité du niveau régional au niveau national. L’influence d'une identité régionale forte dans le traitement des arguments sur les avantages et les inconvénients du fédéralisme sera aussi étudiée.
Cet ambitieux projet fournira une cartographie complète des attitudes des citoyen·e·s envers le fédéralisme en général et de leurs préférences spécifiques pour la centralisation, ainsi qu'une connaissance plus fine des facteurs pertinents. Il est financé par le Fonds national suisse (FNS) et la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG).
Dans les démocraties, les politiques sont censées être réactives à l'opinion publique. Les recherches existantes ont montré que la réactivité est sélective. Elle varie selon les questions, le temps et les pays. Pourtant, la question de savoir pourquoi les politiques varient dans leur réactivité n'a pas reçu de réponse satisfaisante.
Le projet formule et examine une réponse inédite à l'énigme de la raison pour laquelle la réactivité des politiques varie. Son argument principal est que les politiciens évaluent l'opinion publique et que leurs actions - s'alignant sur l'opinion publique ou allant à son encontre - dépendent de leur évaluation. Lorsque l'opinion publique est évaluée négativement, elle n'a aucun effet sur les actions des politiciens ; lorsqu'elle est évaluée positivement, cela augmente les chances que les politiciens agissent de manière congruente.
L'évaluation de l'opinion publique par les politiciens a été complètement négligée en tant que mécanisme entraînant une représentation réactive.
Le projet aborde ces questions en s'appuyant sur une étude comparative dans huit pays différents (Australie, Belgique, Canada, République tchèque, Israël, Portugal, Suisse et Suède). Au cours de deux séries consécutives de collecte de données, un large échantillon de politiciens est sondé et interviewé, et ils sont soumis à une série d'expériences intégrées à l'enquête. Pour mettre le comportement des politiciens en perspective, leurs réponses sont comparées à des sondages parallèles auprès des citoyens dans tous les pays.
Ce projet est une collaboration avec le Prof. Frédéric Varone du Département des sciences politiques et des relations internationales de l'Université de Genève et fait partie du projet ERC "Comment les politiciens évaluent l'opinion publique (POLEVPOP)" du Prof. Stefaan Walgrave de l'Université d'Anvers (cliquez ici pour plus d'informations).