Les crinoïdes sont de proches cousins des étoiles de mer et des oursins, mais leur apparence suggère bien d'avantage une délicate fleur exotique sous-marine. En effet, ces organismes se fixent généralement sur le fond marin par un système de racines, surmonté d'une tige se terminant par un calice bordé par une couronne de bras flexibles. Cette apparence florale leur vaut aussi l'appellation de lys de mer.
Le calice d'un crinoïde se détache sur la matrice rouge
Actuellement devenus rares sur les fonds marins, les crinoïdes étaient par contre abondants dans les mers des ères primaire et secondaire. Ils formaient souvent de véritables prairies sous-marines, dont les restes fossiles, dispersés par les courants, sont à l'origine d'épaisses couches de sédiments. De nombreuses strates du Jura ou des Préalpes sont ainsi presque entièrement constituées de débris de crinoïdes.
La qualité exceptionnelle de préservation de ces fossiles permet d'y distinguer d'infimes détails.
Cette acquisition de l'Association des Amis du Musée de géologie, grâce au soutien de la Loterie romande, est une grande et magnifique dalle (100 x 140 cm) de calcaire rouge tapissée de dizaines de crinoïdes entiers, couchés et alignés par les courants marins. Ces crinoïdes de l'espèce Scyphocrinites elegans proviennent du Sahara marocain, non loin de la ville d'Erfoud. Ils datent du Dévonien inférieur, soit de 400 millions d'années.
Site d'extraction de crinoïdes près d'Erfoud, Maroc.