ARCHIVE - Programme et communications

| Jeudi, 2 septembre 2010 | Vendredi, 3 septembre 2010
 

Colloque international organisé par le Centre en Etudes Genre LIEGE et le Laboratoire de sociologie (LabSo) de l'Université de Lausanne, en partenariat avec le GDRE MAGE (Marché du travail et genre).

Le colloque interroge le biais sexué des grilles de lecture au travers desquelles les sociologues, y compris les féministes, analysent aujourd'hui les métiers de service.

Tout d'abord, nous constatons qu'il règne un certain flou quant à la définition même de ce que sont les « métiers de service ». L'hétérogénéité des activités regroupées sous cette bannière rend difficile le repérage de leurs éventuelles caractéristiques communes. Il est courant de situer leur spécificité dans l'interaction qu'elles impliquent avec un public. Ce critère est même devenu la principale grille d'analyse des métiers de service, comme si la mobilisation de compétences relationnelles ou émotionnelles constituait leur caractéristique irréductible. Peut-on se satisfaire de l'idée que des activités qui impliquent une interaction avec le public sont d'abord et avant tout des métiers relationnels, alors même qu'elles engagent le corps et possèdent une dimension manuelle et matérielle non négligeables ?

Ensuite, dans la nébuleuse des métiers de service, tous ne sont pas logés à la même enseigne. En effet, la survalorisation du relationnel semble surtout réservée aux métiers féminisés, notamment ceux qui sont situés au bas de l'échelle (services à la personne, vente, métiers de la petite enfance, etc.). Autrement dit, il s'opère un découpage fortement séxué des approches sociologiques des métiers de service, fondé sur une différenciation implicite entre les métiers féminisés et déqualifiés, souvent pensés en termes de « travail relationnel » ou de care, et les « autres » métiers de service, où cette dimension est rarement évoquée comme caractéristique centrale des contenus et des situations de travail.

Ainsi, la dimension relationnelle est nettement moins invoquée lorsqu'il s'agit d'appréhender des professions masculinisées, mixtes et/ou plus qualifiées. Or, avons-nous raison de penser que le travail infirmier est nécessairement plus relationnel ou émotionnel que celui de dépanneur informatique, de garagiste ou d'avocat ? Est-ce que le contact avec la clientèle ou les usagers est réellement plus prégnant dans l'activité d'une serveuse ou d'une caissière de supermarché que dans celle d'un·e enseignant·e ou d'un·e médecin ? Et qu'en est-il de la dimension matérielle et/ou intellectuelle du travail féminin, largement occultée par l'approche exclusivement centrée sur sa dimension relationnelle ? N'est-il pas frappant de constater que le contenu matériel du travail reste largement au centre des analyses du travail masculin, toujours appréhendé par le biais d'outils conceptuels élaborés pour analyser le travail artisanal, industriel ou bureaucratique ?

La dimension relationnelle du travail constitue-elle vraiment le nouveau critère de différenciation du « travail féminin » et du « travail masculin », un fondement des formes actuelles de la division sexuelle du travail ? Ne s'agit-il pas là d'un biais sexué dans la manière d'appréhender les métiers de service ? Cette différenciation des approches en fonction du « sexe » des activités ne risque-t-elle pas de donner une image incomplète et asymétrique des métiers investigués et des enjeux actuels qui les entourent ?

Le colloque se propose d'enrichir la réflexion sur les métiers de service, en interrogeant cette différenciation des approches en fonction de la composition sexuée des métiers et de leur contenu - matériel et relationnel -, en développant des outils d'analyse plus adéquats à une comparaison systématique entre des métiers ou secteurs d'activités de composition sexuée variable.

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Jeudi, 2 septembre 2010

9h00 Accueil des participant·e·s

9h15 Séance d'ouverture (salle 2106)

Présentation du GDRE MAGE, Danièle Meulders

Présentation du Bureau de l'égalité, Unil, Stefanie Brander

Présentation du Centre en Etudes Genre LIEGE, Unil, Emmanuelle Lada/Patricia Roux

Présentation du Laboratoire de sociologie (Labso), Laurence Kaufmann

Présentation du colloque, Natalie Benelli, Angélique Fellay, Nicky Le Feuvre

10h00 - 11h00 Conférence plénière d'ouverture (salle 2106)

Présidente : Nicky Le Feuvre 

Geneviève Fraisse : Service ou servitude. Eassi sur les femmes toutes mains

 

11h00 Pause-café (Anthropole)

 

11h30 - 13h00 Ateliers 1 et 2 en parallèle  

13h00 Pause repas (Cafétéria de l'Amphipôle)

 

14h30 - 16h00 Table ronde 1 (salle 2106) : Penser ensemble les compétences relationnelles et techniques dans les métiers de service.

Président : Marc Bessin

Régine Bercot : La dimension relationnelle dans le métier de la chirurgie.

Sophie DivayFormes de résistance des soignantes face aux injonctions d'idéalisation de la dimension relationnelle.

Marie-Josée Legault et Stéphanie Chasserio : Le client dans la relation de service dans les entreprises de services technologiques. Quelles conséquences sur la mixité ?

 

16h00 Pause-café (Anthropole)

 

16h30 - 18h00 Ateliers 3 et 4 en parallèle

Vendredi, 3 septembre 2010

9h15 Accueil 

9h30 - 11h00 Ateliers 5 et 6 en parallèle

Atelier 5 - salle 2097

Président : Marc Bessin

Béatrice Jacques : Le métier de sage-femme ou la féminité comme compétence

Marc Perrenoud : Des ADS d'un nouveau genre. Restructuration du marché et des espaces professionnels de la sécurité privée en France.

Séverine ReyMélanie Battistini et Christine PirinoliSoins infirmiers et technique en radiologie médicale : mixité et pratique professionnelle.

Atelier 6 - salle 2120

Présidentes : Morgane Kuehni et Magdalena Rosende

Sébastien Bauvet : Quelques économies des relations au travail dans la sécurité privée.

Natalie BenelliDivisions du travail dans le nettoyage : quand les rapports sociaux « font » le relationnel.

Stéphanie Boujut et Isabelle Frechon : Construire la mixité en protection de l'enfance : une affaire de professionnels.

 

11h00 Pause-café (Anthropole)

 

11h30 - 13h00 Table ronde 2 (salle 2106). Les enjeux méthodologiques de l'analyse des métiers de service.

Présidente : Françoise Messant

Geneviève Cresson, Sandie Delforge, François-Xavier Devetter et Dominique Lemaire : Le métier d'assistante maternelle n'est pas réductible à ses dimensions relationnelles.

Marie Cartier et Marie-Hélène Lechien : « Le dos, c'est notre outil de travail principal. » Les dimensions matérielles de la prise en charge des jeunes enfants au miroir d'autres métiers de service peu qualifiés.

Corinne Grenier et Virginie Martin : Quand le relationnel est aussi affaire d'expertise et de cadrage - proposition d'une grille de lecture non genrée du care.

 

13h00 Pause repas (Cafétéria de l'Amphipole)

 

14h30 - 16h00 Ateliers 7 et 8 en parallèle

Atelier 7 - salle 2097

Présidente : Natalie Benelli

Angélique Fellay : Le travail actoriel des serveuses et des serveurs de restaurant.

Christophe Giraud : La dimension relationnelle du travail d'accueil en chambre d'hôtes en milieu agricole.

Fatma Cingi Kocadost : « Bouge! T'es pas payé pour mater ou quoi! »

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Atelier 8 - salle 2120

Présidente : Emmanuelle Lada

Mireille GarciaAuxiliaire de vie sociale : des compétences relationnelles masquées.

Rose-Myrlie Joseph : Le care : entre relations et rapports sociaux au travail.

Efthymia Makridou : L'aide à domicile pour personnes dépendantes et le développement des services à la personne : élargissement des compétences, précarisation de l'emploi.

 

16h00 Pause-café (Anthropole)

 

16h30 - 18h00 Ateliers 9 et 10 en parallèle

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Le programme peut être sujet à modifications. La version publiée sur le site fait foi. 

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