Doctorat Honoris Causa Benito Mussolini (1937)

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Contexte

En 1937, lors de son 400e anniversaire, l’Université de Lausanne décernait un Doctorat honoris causa (d.h.c.) à Benito Mussolini. À ce moment-là déjà, cette décision rencontrait une opposition au sein de la communauté universitaire et de la société suisse. Depuis lors, l'UNIL est régulièrement interpellée sur les raisons et la nécessité éthique d’un éventuel retrait, de cette distinction.

Cinquante ans plus tard, en 1987, et face à l’incompréhension persistante quant aux motifs d’une telle décision, l'UNIL publiait le Livre Blanc de l’Université de Lausanne sur le Doctorat honoris causa de Benito Mussolini et Les Matériaux pour servir à l’histoire du doctorat H.C. décerné à Benito Mussolini en 1937 dans lequel Le Rectorat précisait dans la préface du Livre Blanc: «Le seul moyen d'apporter une réponse à cette interrogation est de se reporter aux documents et de tenter d'analyser les mentalités de l'époque». Bien qu’entièrement transparente, la démarche entreprise se limite à une compilation de documents originaux et ne répond pas aux soucis historiques et éthiques liés à l'octroi de ce titre honorifique.

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Mandat

En septembre 2020, la Direction a mandaté le CIRE pour qu'il donne à l'UNIL les outils nécessaires pour reconsidérer sa posture relative à l'attribution d'un d.h.c. en 1937 à Benito Mussolini. Dans cette démarche, le CIRE tentera de donner des éléments de réponse aux enjeux suivants:

  • Statut du titre de Doctorat honoris causa
  • Considérations juridiques relatives au maintien/retrait d’un tel titre et alternatives possibles
  • Réflexions sur le devoir de mémoire et les enjeux mémoriels

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Rapport du groupe de travail

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Conclusion (extrait du rapport du groupe de travail)

Vers une ouverture à la communauté universitaire et à la société

Le rapport que rend le Groupe de travail est le fruit de rencontres, de débats et de discussions qui ont eu comme double objectif de mettre en place une réflexion historique permettant de mettre en contexte et de mieux comprendre comment et pourquoi les décisions menant à l’octroi du d.h.c. ont été prises, mais également de proposer des pistes permettant à la Direction ainsi qu’à la Communauté universitaire de gérer ce passé de la manière la plus constructive et cohérente possible. En ce sens, le Groupe de travail suggère la publication du présent rapport.

Il est frappant de constater que l’octroi du d.h.c. constitue un moment capital de l’histoire de l’Université qui revient au-devant de la scène de façon régulière. Aussi, chaque membre de l’Université de Lausanne ainsi que les générations à venir devraient pouvoir se confronter à ce moment de l’histoire et se l’approprier selon le contexte qui est le leur.

Pour les membres du Groupe de travail, il est apparu comme une nécessité de ne pas se laisser enfermer dans une polarité réductrice du pour ou contre le retrait du d.h.c., mais bien de mettre en exergue les enjeux historiques, juridiques, éthiques et politiques de ce passé. Cette manière de faire (s’inspirant de méthodologie d’éthique délibérative) a permis au Groupe de travail de proposer une politique mémorielle pour l’Université de Lausanne dans laquelle, il l’espère, la diversité des membres qui la compose pourra non seulement se reconnaître, mais surtout s’en saisir.

Deux écueils doivent toutefois être évités:

  • Le premier est celui de ne pas retomber dans une prise de décision individuelle ou à huis clos et de promouvoir une politique mémorielle qui puisse s’appuyer sur l’ensemble des actrices et acteurs impliqué·e·s par la démarche. Il s’agit ici d’une opportunité de marquer une rupture radicale avec la décision prise en 1937.
  • Le second écueil serait celui de simplifier les enjeux de ce passé en cherchant à clore la discussion une fois pour toute (par un retrait, une plaque commémorative qui viserait à remplacer les honneurs en maintenant une personnification de ceux-ci). Poser les fondements, ancrer ce passé dans la pérennité afin que les générations suivantes puissent se le réapproprier à la lumière de leur propre contexte est un aspect fondamental de la politique mémorielle proposée ici : il ne s’agit en aucun cas d’éteindre la discussion, mais de l’ouvrir, afin de garantir les moyens nécessaires pour que les membres de la communauté de l’UNIL et de la société puissent s’en saisir. C’est là une responsabilité institutionnelle primordiale.

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Groupe de travail

Pour mener à bien ce mandat, et en consultant les facultés au préalable, un groupe de travail composé des personnes suivantes a été mis en place:

Prénom et nom Faculté / Service
Gérard Bagnoud Chef de service, UNIRIS
Prof. Vincent Barras Institut des humanités en médecine, FBM
Pablo Diaz Service de la recherche, UNIL
Prof. Benoît Bovay Centre de droit public, FDCA
Gabrielle Duboux Assistante de projet, Doctorante au Centre des sciences historiques de la culture, Lettres
Nadja Eggert MER, Directrice du Centre interdisciplinaire de recherche en éthique et ISSR, FTSR
Prof. Jacques Ehrenfreund Institut d'histoire et d'anthropologie des religions, FTSR
Dustin Lazarovici Premier assistant, Section de philosophie, Lettres
Prof. Jean-Philippe Leresche Institut d'études politiques, SSP
Prof. Carole Maigné Section de philosophie, Lettres
Prof. Guido Palazzo Département de stratégie, HEC
Marc de Perrot Secrétaire Général de l'UNIL
Prof. Béatrice Schaad Institut des humanités en médecine, FBM
Prof. Miriam Tola Institut de géographie et de durabilité, FGSE
Prof. François Vallotton Section d'histoire, Lettres

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Contact

Pour plus d'informations, vous pouvez contacter Nadja Eggert, Directrice du CIRE.

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