En chiffres

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L’anatomie, la physiologie, le métabolisme, de nombreux processus, allant du développement de l’œuf fécondé au vieillissement, sont très semblables chez l’être humain et chez les autres mammifères. La comparaison entre l'être humain et la souris a montré que leurs listes de gènes sont identiques à 95 %. Cette proximité permet d’extrapoler les résultats des expériences sur les animaux et de tirer des conclusions valables pour l’être humain, points de départ pour la poursuite de la recherche.

Hormis les invertébrés (vers et mouches), les principales espèces hébergées dans les animaleries de l’UNIL et du CHUV en 2023 sont des souris (92%), des rats (0.7%) et des poissons zèbres (7%). Ces animaleries sont adaptées aux besoins de chaque espèce.

Les études sur les espèces sauvages sont menées sur le terrain et les animaux (par exemple des chouettes ou des chauve-souris) restent dans leur habitat naturel. Elles visent notamment à la protection des espèces sauvages locales.

Nombre d'animaux en expérimentation par espèce en 2023

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TOTAL 48’061

Les poissons utilisés en expériences en 2023 sont soit des poissons zèbres hébergés dans des aquariums, soit des poissons sauvages (truites et ombres) étudiés dans le cadre de suivis de populations.

Les oiseaux utilisés en expérience correspondent au suivi des populations de chouettes sauvages ou d’études sur la malaria aviaire.

Nombre d'animaux d'expérience (2014-2023)

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Degrés de sévérité

En Suisse, la recherche menée avec de l’expérimentation animale est classée selon quatre degrés de sévérité, qui mesurent la contrainte sur une échelle de 0 à 3.

Degré de sévérité 0: Absence de contrainte. Si un animal n’éprouve aucune douleur, souffrance, blessure ou anxiété au cours d’une expérience, le degré de sévérité est classé 0.

Par exemple, des chercheur·euses de la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL (FBM) font nager des poissons zèbres dans des aquariums à contre-courant pour augmenter leur endurance, afin d’identifier les mécanismes moléculaires qui améliorent la santé. D’autres équipes de recherche étudient la réaction de souris de différents âges à des écouvillons de différentes odeurs pour comprendre comment l’olfaction se développe.

Degré de sévérité 1: Contrainte légère. Si un animal éprouve une douleur ou une blessure légère et de courte durée ou une légère perturbation de son bien-être général, le degré de sévérité est classé 1.

Entrent dans cette catégorie, les recherches menées au sein de la FBM qui essaient par exemple de comprendre et de réduire le développement de l’obésité chez des souris en les nourrissant avec une nourriture riche en graisse et en leur donnant par exemple dans leur eau de boisson une substance qui pourrait limiter leur prise de poids.

D’autres recherches par exemple testent de nouveaux vaccins en les injectant à des souris, puis des prises de sang sont régulièrement effectuées afin de suivre leur réponse immunitaire.

Le suivi des populations de chouettes sauvages avec des GPS sont également de degré de sévérité 1.

Degré de sévérité 2: Contrainte moyenne. Si un animal éprouve une contrainte modérée et de courte durée ou une contrainte légère mais qui dure plus longtemps, le degré de sévérité est classé 2.

Par exemple des travaux de scientifiques de la FBM essaient de comprendre comment le diabète de type 2 se développe chez des souris. Ils peuvent inactiver la fonction de certains gènes pour observer si cela déclenche un diabète clinique, c’est-à-dire que les souris vont alors beaucoup boire et uriner et elles auront tendance à maigrir.

D’autres chercheur·euses réalisent des injections des virus modifiés dans le cerveau de rats ou de souris, sous anesthésie générale et traitement analgésique, pour essayer de soigner la maladie d’Alzheimer.

Degré de sévérité 3: Contrainte sévère. Si un animal éprouve une douleur intense, une souffrance continue, une peur importante ou subit une altération sévère de son bien-être général, ou si les contraintes sont modérées mais se prolongent sur une durée moyenne ou longue, le degré de sévérité est classé 3.

Une minorité des expériences menées à l’UNIL et au CHUV est de degré 3 (8% des animaux en 2023). Ce degré de sévérité est par exemple nécessaire pour des travaux menés au sein de la FBM qui étudient la dépression. Les chercheur·euses utilisent un test comportemental impliquant un bassin d'eau chauffé à 23°C qui leur permet d'observer comment les souris réagissent à une situation stressante. Les souris en bonne santé cherchent activement une issue, tandis que celles présentant des symptômes de dépression renoncent plus rapidement. Or des souris traitées avec du lactate retrouvent leur motivation ce qui permet de montrer l’action antidépressive du lactate. Les animaux sont retirés du bassin en toute sécurité après l'expérience.

D’autres scientifiques essaient de soigner le développement de glioblastomes (tumeurs cérébrales malignes). Ils induisent le développement de tumeurs dans le cerveau des souris puis ils injectent des molécules afin d’essayer d’empêcher le développement de ces tumeurs.

Il y a également des recherches lausannoises qui se focalisent sur les accidents vasculaires cérébraux (AVC) qu’elles essaient de mieux comprendre pour les soigner. Dans ce cas, sous anesthésie chirurgicale et couverture analgésique, les chercheur·euses réalisent une ligature transitoire de l’artère cérébrale moyenne qui irrigue une partie du cerveau de la souris puis ils injectent des substances pour tenter de les soigner.

Degré de sévérité en 2023

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En 2023, un tiers des animaux (32%) a été soumis à des expériences de degré 0 ou 1 à UNIL-CHUV. 60% des animaux ont subi une expérience de degré 2. Le pourcentage d’animaux ayant subi une expérience de degré 3 a diminué à 8%, poursuivant la tendance à la baisse observée ces deux dernières années.

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Combien d’animaux ont été utilisés à des fins expérimentales à l’Université de Lausanne en 2023 ?

48'061 animaux ont été utilisés en expérience en 2023; 90% de ces animaux étaient des souris. 47% étaient génétiquement modifiés; le poisson-zèbre, la souris et le rat sont les espèces avec des lignées génétiquement modifiées utilisées à l’UNIL et au CHUV. Ces animaux étaient couverts par un total de 293 autorisations d’expérimentation. À noter que certaines autorisations actives n’ont pas mené à l’utilisation d’animaux durant l’année.

Combien d’animaux ont été élevés ou importés et combien ont été effectivement utilisés dans des expériences ?

Au total, 144’515 animaux ont été élevés ou importés dans les animaleries UNIL-CHUV en 2023, dont plus de 92% sont des souris. Pour les souris et les rats, ce nombre fait référence aux animaux sevrés 21 jours après leur naissance. Quant aux poissons, il s'agit d’animaux capables de se nourrir seuls. Dans le cas du poisson-zèbre, l'espèce la plus utilisée en recherche, c’est à partir de 5 jours après la fécondation de l'œuf.

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En 2023, 33% des souris élevés ou importés ont été utilisés pour des expériences. Ces différences entre nombre de souris utilisées en expérience versus nombre de souris élevées s’expliquent principalement par le nombre élevé de lignées génétiquement modifiées de souris, qui nécessitent un effort d’élevage important. D’autres raisons en lien avec la démarche scientifique contribuent au fait que certains animaux ne sont pas utilisés dans des expériences, bien qu’ils jouent un rôle important dans le processus global de la recherche. Cet article fournit plus d’informations sur l’optimisation des élevages de souris modifiées génétiquement à la FBM.

Dans le cas des poissons zèbres, la plupart des expériences sont effectuées sur des individus âgés de moins de 5 jours. En effet, selon l’Ordonnance pour la protection des animaux (OPAn), les larves de poissons qui ne se nourrissent pas encore seules peuvent être utilisées sans demander une autorisation aux autorités cantonales et ne sont donc pas répertoriées dans les statistiques sur l’expérimentation animale. En revanche, les animaux adultes élevés uniquement pour produire ces larves sont comptabilisés dans les animaux élevés.

Comment le nombre d’animaux utilisés pour l’expérimentation animale a-t-il évolué au cours des dernières années ?

Au cours des dix dernières années, le nombre d’animaux utilisés dans des expériences à l’UNIL et au CHUV a varié entre 46'000 et 59'000. Le nombre d’expériences sur des animaux en 2023 est le plus bas des sept dernières années, hormis l’année 2020 qui a été marquée par une réduction significative en raison de l’arrêt prolongé des activités de recherche dans plusieurs domaines dû à la pandémie du COVID. Certaines espèces, comme les bovins, moutons, porcs ou lapins, ne sont utilisées que très rarement, uniquement dans des cas exceptionnels, dans les expériences menées à la FBM depuis plusieurs années.

Comment le niveau de contrainte sur les animaux a-t-il évolué au cours des dernières années ?

Depuis 2022, la proportion d’animaux ayant subi des contraintes sévères (degré de gravité 3) dans les expériences UNIL-CHUV est en baisse. Cette tendance s’est confirmée en 2023 (8%). Entre 2019 et 2021, une hausse du pourcentage des animaux en degré 3 a été observée, hausse également constatée au niveau fédéral et par d’autres institutions de recherche. Ceci s’expliquait en partie par l’entrée en vigueur fin 2018 d’une nouvelle classification appliquée depuis à toutes les nouvelles autorisations d’expérimentation animale. Selon la nouvelle directive, des procédures précédemment considérées comme étant de degré 2 sont désormais considérées comme degré 3. Ceci s’applique particulièrement dans le domaine de l’oncologie et des neurosciences, qui représentent une part importante des recherches menées à l’UNIL et au CHUV.

Dans quel domaine de recherche les animaux ont-ils été utilisés en 2023 ?

Les expériences impliquant des animaux à l’UNIL et au CHUV sont effectuées dans le cadre d’une grande variété de domaines de recherche. En 2023, la majorité des animaux ont été utilisés dans des études portant sur le cancer (43%), sur d’autres maladies humaines (29%), ainsi que sur les neurosciences (13%). 5% des animaux ont été inclus dans des recherches portant sur les maladies cardio-vasculaires, et 5% des animaux ont été soumis à des expériences dans le but d’améliorer la santé animale, notamment en étudiant des populations d’animaux sauvages (p.ex. les chouettes, les chauve-souris et les poissons).

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