"Politique et théologie de la libération: l'expérience latino-américaine"
Mercredi 24 octobre 2012, 17h15, Anthropole 5033
Conférence annuelle du Département interfacultaire d'histoire et sciences des religions (DIHSR), co-organisée avec l'Institut Religions, Cultures, Modernité (IRCM)
La proposition de Walter Benjamin d'un "messianisme matérialiste" a trouvé son plein accomplissement en Amérique latine. Ses conséquences politiques ont été continentales, et apparaissent aujourd'hui amplifiées. Il s'agit d'un messianisme qui, issu d'une oppression profonde, et grâce à une réinterprétation de la pensée de Marx, est parvenu à fournir des réponses inattendues à travers l'action de nombreux mouvements sociaux et politiques - ce qui permets de rendre compte en partie du "printemps politique" que l´Amérique latine connait de nos jours.
Enrique Dussel est né en Argentine. Forcé d'émigrer au Mexique en 1975 après le bombardement de sa maison par des groupes paramilitaires, il est désormais citoyen mexicain. Professeur au Département de philosophie à l'Université métropolitaine autonome (UAM), Campus Iztapalapa à Mexico, il enseigne également à l'Université nationale autonome de Mexico (UNAM). Détenteur d'un Doctorat en philosophie (Université de Madrid) et d'un Doctorat en histoire (Université Paris Sorbonne), il est Docteur honoris causa des universités de Fribourg (Suisse) et de la Haute Université San Andrés (Bolivie). Il a été professeur invité à la Frankfurt University, Notre Dame University, California State University, Los Angeles, Union Theological Seminary (New York), Loyola University Chicago, Vanderbilt University, Duke University, Harvard University,entre autres.
Enrique Dussel a entretenu des liens avec les philosophes Karl-Otto Apel, Gianni Vattimo, Jürgen Habermas, Richard Rorty et Emmanuel Lévinas.
Il est l'un des membres fondateurs du mouvement de Philosophie de la Libération. Son travail est principalement axé sur les champs de l'éthique et de la philosophie politique. Par sa pensée critique, il proposa une nouvelle manière de lire l'histoire universelle, critiquant le discours européocentré. Auteur de plus d'une cinquantaine d'ouvrages, sa pensée couvre de nombreux champs tels que: théologie, politique, philosophie, éthique, philosophie politique, esthétique et ontologie. Il a préféré le terme de "transmodernité" à celui de "postmodernité".