Présentation
Directrice de l’Institut des Sciences Sociales des Religions (ISSR) ainsi que de l’Observatoire des Religions en Suisse (ORS) entre 2011 et 2015, la professeure Monika Salzbrunn est professeure ordinaire à l'ISSR et titulaire de la chaire « Religions, Migration, Arts ». Elle dirige en outre actuellement le projet ERC ACTIVISM. Art and Activism. Creativity and Performance as Subversive Forms of Political Expression in Super-Diverse Cities. Le prestigieux Consolidator Grant du Conseil Européen de la Recherche permettra à l'équipe de la professeure Salzbrunn d’analyser l'emploi de l'art comme moyen d'expression politique sur trois continents (au Cameroun, en Californie et dans l'Arc Méditerranéen) au travers de méthodes innovantes telles que l’anthropologie multisensorielle, l’apprenticeship ou encore le fieldcrossing.
Requérante principale de nombreux projets financés, entre autres, par le Fonds National Suisse pour la Recherche Scientifique (FNS), la Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG – Programme Emmy Noether), la Commission Européenne (7e PCRD) et la Région Ile de France, la professeure Monika Salzbrunn est également à la tête de de deux projets FNS en cours: L’islam (in)-visible en ville. Expressions matérielles et immatérielles des pratiques de l’islam dans l’espace urbain et Undocumented Mobility (Tunisia-Switzerland) and Digital-Cultural Resources After the « Arab Spring ». Par ailleurs, son équipe accueille un projet FNS Ambizione, deux projets FNS doc.ch et trois boursiers FNS doc.mobility. En tant qu’ERC Grantee et responsable de nombreux projets internationaux, la professeure Salzbrunn a été nommée membre du groupe de soutien des Sciences Humaines et Sociales d’Horizon 2020 - Union Européenne par le Secrétariat d'Etat à la recherche et à l’innovation. Le groupe de soutien, composé de chercheur-e-s de renommée internationale, discute les futurs projects de recherche mis en concours au niveau européen et défend les intérêts de la recherche menée en Suisse en sciences humaines et sociales auprès de la Commission Européenne.
Actuellement, elle est co-responsable du comité de recherche Sociologie urbaine : villes, sociétés, action publique, à l’Association internationale des sociologues de langue française (AISLF) et membre fondatrice de la Commission thématique sur Anthropology of Music, Sound and Bodily Performative Practices à l'International union of anthropological and ethnological sciences (IUAES). Monika Salzbrunn est également membre associé du laboratoire CéSor à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris et a mis en place un séminaire de recherche avancée avec Stefania Capone et Nathalie Luca.
Axes de recherche
Ayant le souci de sortir du nationalisme méthodologique, la professeure Salzbrunn a développé une démarche épistémologique qui prend l’événement et l’espace urbain comme portes d’entrée sur le terrain. Ainsi, elle s’est intéressée à la spectacularisation du religieux et aux messages politiques et religieux sous-jacents dans des parades et carnavals urbains. Outre l’Europe, ses recherches l’ont mené en Afrique du Nord et de l’Ouest (notamment au Sénégal et en Tunisie), aux Etats-Unis, en Nouvelle Zélande et au Japon. Ses travaux sont publiés en français, anglais, allemand, italien, portugais et japonais dans des revues internationalement reconnues (Social Compass, Identities, Journal of Religion in Africa, Revue Européenne des Migrations internationales, Afrique Contemporaine, Journal of Urban Anthropology, Soziologische Revue, afriche et orienti, Textos escolhidos de cultura e arte populares, COMPASO Journal of Comparative Research in Anthropology and Sociology, Sociétés Plurielles, etc.) et sous forme de films et montages audio-visuels.
La professeure Salzbrunn s’est en outre intéréssée à l’islam (in)visible en ville par le biais des expressions matérielles et immatérielles des pratiques musulmanes au sein de l’espace urbain suisse : lieux formels ou informels de culte, topographie des quartiers à forte présence migratoire en Suisse, événements religieux et culturels. L'étude de ces lieux de sociabilité lui ont permis de se pencher sur les appartenances multiples des migrant-e-s et de comprendre le "boundary making" dans différentes situations sociales. Son intérêt pour les pratiques artistiques l’ont également amenée à se pencher sur l’expression d’appartenances ou de revendications politiques et sociales que ces dernières ouvrent, notamment au travers de la musique ou encore dans le cadre de carnavals. Chacune des recherches menées par la professeure Monika Salzbrunn s’est inscrite dans une optique comparative et une volonté de valorisation de la recherche au profit d'un débat civique au sein de la Cité.
Parcours universitaire
Monika Salzbrunn est titulaire d'un doctorat en anthropologie sociale et ethnologie de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Paris) en cotutelle avec l’université de Bielefeld, qui lui a accordé un doctorat en sociologie. Sa thèse portait sur les pratiques politiques et religieuses des musulmans sénégalais en France et en Allemagne. Après avoir été chargée de recherche au CNRS, puis boursière Emmy Noether de la DFG (Deutsche Forschungsgemeinschaft), elle a occupé des fonctions de professeure junior à l’université de Bochum, a été professeure invitée à la Kwansei Gakuin University au Japon et à la Japan’s Women University de Tokyo, invitée à l’Académie des Sciences Sociales de Beijing et dirigé l'Institute of Development Research and Development Policy (centre de recherches en sociologie du développement et de l'internationalisation). Par ailleurs, elle a dirigé l’équipe française du projet européen (7e PCRD) GEMMA, Gender and Migration, à l’EHESS.
Enseignement
La professeure Monika Salzbrunn est responsable de l'approche en sciences sociales des migrations ainsi que du champ socio-anthropologie des islams à l'université de Lausanne. Dans le cadre de ses enseignements à l’ISSR, la professeure Monika Salzbrunn a eu à cœur d’aborder les théories contemporaines de la migration en partant d'exemples provenant de ses études de terrain au Sénégal, aux Etats-Unis, en Nouvelle-Zélande, au Proche-Orient ainsi qu'en Europe. Par ailleurs, elle enseigne les théories de la performance et les créations artistiques et musicales dans des sociétés super-diverses. L’étude des mondes musulmans constitue également l’un des noyaux de ses enseignements, étude qui est abbordée sous l’angle de la reconfiguration des pratiques dans l’espace urbain mais aussi dans la perspective des études de genre. Le séminaire de recherche avancée que la professeure Monika Salzbrunn a mis en place avec l’EHESS traitera finalement de la transnationalisation du religieux dans ses diverses expressions. Afin d'installer un vrai climat interactif, Monika Salzbrunn a recours a des techniques pédagogiques du théâtre et de la performance, notamment dans ses séminaires consacrés à l'art et l'activisme. Ses séminaires sont guidés par le souci de familiariser les étudiant-e-s le plus tôt possible avec les méthodes ethnographiques sur des terrains divers, en leur permettant de participer aux projets de recherches actuels menés au sein de la chaire.