Romero Morgane

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Assistante diplômée ISSR, doctorante en Philosophie UNIL                                                              

Institut de sciences sociales des religions (ISSR)

Bureau : Anthropole 5066
Email : morgane.romero<at>unil.ch

Domaine de spécialisation :

Enjeux éthiques de la médecine narrative
Philosophie du soin et de la santé

Présentation 

Après l’obtention d’une licence de Philosophie générale à l’Université Jean Moulin Lyon 3 en France, Morgane Romero se spécialise dans les questions de philosophie du soin et de la santé avec un Master obtenu dans la même université. Son travail de mémoire a porté sur la question du maintien de l’identité chez les personnes atteintes d’une maladie chronique sous la direction de Madame Catherine Dekeuwer.

Elle est aujourd’hui l’assistante de Madame Nadja Eggert, MER à l’ISSR et Directrice du Centre Interdisciplinaire de Recherche en Ethique, et doctorante en Philosophie à l’Université de Lausanne. Son travail de recherche porte sur les enjeux éthiques de la médecine narrative dans la prise en charge des maladies chroniques questionnant ce mouvement nord-américain datant années 80 selon trois points :

(1) Qu’est-ce que narrer une histoire ? Ce travail de recherche aura pour mission de réfléchir à ce que peut être une histoire dans un parcours de soin à la lumière des travaux de Paul Ricoeur. Si certaines orientations de l’éthique narrative affirment que « tout échange verbal et toute recherche de cohérence a une teneur narrative et donc une valeur éthique » [Marie-Geneviève Pinsart, Narration et identité. De la philosophie à la bioéthique, 2008], il s’agit de se demander si nous pouvons réellement faire ce raccourci entre narration et éthique ? Toute narration est-elle nécessairement éthique ? Et tous les récits se valent-ils ?

(2) Quel fondement et impacts de cette éthique narrative dans la relation de soin ? Cette approche par la narration ne vient-elle pas souligner de nouveaux jeux de pouvoir dans cette relation soigné-soignant restant malgré tout fondamentalement asymétrique ? En parallèle de ce risque de voir le soignant faire le récit de la personne malade à sa place, la médecine narrative, en se situant dans le prolongement des soins centrés sur le patient et de l’éducation thérapeutique de ce dernier, nous permet de venir interroger ce que signifie concrètement un soin centré sur le patient. N’est-ce pas là une façon de renverser l’asymétrie de la relation soigné-soignant en accordant une priorité sur le vécu de la personne malade au détriment du bien-être du personnel soignant ?

(3) Une critique du principlism et sa place dans les institutions de soin. À l’heure où le principal intéressé, à savoir la personne malade, le patient, celui qui attend patiemment (ou pas !) le retour du comité ou du groupe d’éthique sur sa situation, n’est pas convié à ces discussions, comment répondre au dilemme par le récit d’un personnage en troisième personne du singulier ? Si l’équipe soignante ou un de ses membres se fait le traducteur, le défenseur d’un récit qu’il a pu entendre en amont, dans quel contexte ce récit a-t-il été prononcé et recueilli ? A-t-on donné la possibilité à ce récit de se développer en dehors des termes médicaux ? Ce récit fait-il échos aux valeurs, aux croyances, aux projets de son héros blessé ? De plus, si cette médecine narrative se positionne comme critique du principlism, elle n’est pas pour autant dénuée de principes : quels sont alors ses fondements ? Une éthique narrative peut-elle réellement prétendre avoir sa place au sein des institutions de soins ? Si oui, quelle place doit-elle prendre ?

 

Presentation

After obtaining a degree in General Philosophy at the University Jean Moulin Lyon 3 in France, Morgane Romero specialised in the philosophy of care and health with a Master's degree obtained at the same university. Her dissertation work focused on the issue of identity maintenance for people with chronic illnesses under the supervision of Mrs Catherine Dekeuwer.

She is currently the assistant of Mrs Nadja Eggert, MER at the ISSR and Director of the Interdisciplinary Research Centre in Ethics, and a PhD student in Philosophy at the University of Lausanne. Her research work focuses on the ethical issues of narrative medicine in the management of chronic diseases, questioning this North American movement from the 1980s on three points:

(1) What is telling a story? The aim of this research will be to reflect on what a story can be in a care pathway in the light of the work of Paul Ricoeur. If certain orientations of narrative ethics affirm that "any verbal exchange and any search for coherence has a narrative content and therefore an ethical value" [Marie-Geneviève Pinsart, Narration et identité. De la philosophie à la bioéthique, 2008], the question is whether we can really make this shortcut between narrative and ethics? Is all narrative necessarily ethical? And are all narratives equal?

(2) What is the basis and impact of this narrative ethics in the care relationship? Doesn't this narrative approach underline new power games in this care-giver-care-receiver relationship, which remains fundamentally asymmetrical despite everything? In parallel to this risk of seeing the carer telling the story of the sick person in his place, narrative medicine, by being situated in the extension of patient-centred care and therapeutic education of the latter, allows us to question what patient-centred care means in practice. Is this not a way of reversing the asymmetry of the care-giver-care-receiver relationship by prioritising the experience of the sick person over the well-being of the carer?

(3) A critique of principlism and its place in health care institutions. At a time when the main person concerned, the patient, the one who is patiently waiting (or not!) for the feedback from the ethics committee or group on his or her situation, is not invited to these discussions, how can we respond to the dilemma with the account of a character in the third person singular? If the health care team or one of its members acts as a translator, the defender of a story that it may have heard beforehand, in what context was this story told and collected? Was the story given the opportunity to develop outside medical terms? Does this narrative echo the values, beliefs, and plans of its injured hero? Moreover, if this narrative medicine positions itself as a critique of principlism, it is not without principles: what are its foundations then? Can a narrative ethic really claim to have a place in health care institutions? If so, what place should it take?

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