LE MOUVEMENT DU CINEMA
THEORIES ET PRATIQUES: HISTOIRE ET HISTORIOGRAPHIE
Sous la direction de Maria Tortajada
en partenariat avec André Gaudreault (Université de Montréal)
et Laurent Le Forestier (Université de Rennes 2)
« Le cinéma, c’est l’image en mouvement » : cette idée, devenue un lieu commun, s’est constituée progressivement autour de 1900. Elle frappe les contemporains de l’émergence du cinéma et semble répondre à une curiosité que le dix-neuvième siècle exprime dans différents champs du savoir, de la science, de la philosophie, de la littérature comme du spectacle. L’idée du cinéma comme médium du mouvement trouve pourtant plusieurs acceptions, plusieurs déclinaisons historiques dans le courant du vingtième siècle. Soit qu’elle touche à la machinerie cinématographique, à la représentation ou au spectateur, elle s’appuie sur des aspects particuliers des dispositifs cinématographiques pour s’élaborer dans un contexte historique précis.
Entre les usages de « l’image animée » au dix-neuvième siècle, les dispositifs scientifiques du dix-neuvième et du vingtième, la construction d’un cinéma d’avant-garde autour de la défense du cinéma comme art où se joue la spécificité du médium comme «lieu» du mouvement, et les constructions critiques et théoriques des années quarante et cinquante où le débat sur le réalisme est un enjeu social et esthétique à la fois, la question du mouvement reste tout au long du vingtième siècle, jusqu’aux interrogations médiatiques des nouvelles technologies aujourd’hui, un sujet essentiel des dispositifs du « cinéma ». A chaque fois, la notion de mouvement se transforme, prise dans des polémiques, des démarches théoriques ou des usages techniques ou artistiques particuliers.
Ce colloque se propose d'explorer de nouveaux objets et de nouvelles sources pour tenter une réécriture de l’histoire du cinéma à partir de la notion de mouvement. Cette réécriture, nourrie des analyses de cas concrets, pourra être amenée à interroger les limites mêmes de la notion de « cinéma », à confronter celui-ci à d’autres dispositifs ou d’autres médias (tels la photographie, la télévision, les nouveaux médias) à travers la question du mouvement saisie dans une perspective historique. Il devrait permettre de conduire une investigation sur la question du mouvement, de son inversion, de sa transformation, voire de son effacement ou de sa négation, à travers différentes « manières », formes, techniques, discours, dispositifs, pour construire une histoire du « cinéma » en constante réélaboration.