Motonormativité

Pister, questionner et contester la motonormativité en Suisse

Motonormativité

Chercheuses / Chercheurs:

Suzy Blondin (FGSE), avec la collaboration de Patrick Rérat (FGSE)

Durée:

2024-2027

Financement:

Bourse postdoctorale Égalité de la FGSE

En Suisse, alors qu’un tiers des émissions de CO2 sont le fait des transports, le recours massif à l’automobile demeure relativement peu remis en cause. La construction autoroutière agite actuellement le débat public entre défenseur·se·s d’un mode de déplacement perçu comme incontournable et militant·e·s pour des transports en accord avec la loi fédérale sur les objectifs en matière de protection du climat, sur l’innovation et sur le renforcement de la sécurité énergétique. La votation pour les extensions autoroutières et les débats qu’elle engendre constitue une occasion unique de déchiffrer les manières dont l’automobile divise. Face à la préférence automobile qui reste forte malgré ses coûts humains et environnementaux, les concepts de car braincar-centric culturefossil-fuel mentality ou motonormativity se développent. La motonormativité peut se définir par des biais culturels et psychologiques minimisant (inconsciemment) les risques et dommages liés aux transports motorisés. Ces concepts reposent sur le « système automobile », façonné par des préférences socio-culturelles, des valeurs et des imaginaires. Toutefois, la question des préférences et postures sociopolitiques en termes de mobilité n’a encore été que très peu explorée du point de vue de la géographie sociale et culturelle, surtout dans le contexte du changement climatique. Cette perspective permettra de creuser l’influence de normes socioculturelles sur les pratiques spatiales. À la lumière de ces perspectives théoriques, le contexte suisse autour de la votation pour l’extension autoroutière s’avère particulièrement pertinent et significatif pour questionner la motonormativité, mais aussi plus généralement la dépendance à la voiture et les facteurs favorisant et/ou freinant l’émergence d’un nouveau paradigme des mobilités. 

1) Le premier axe de recherche concernera l’analyse discursive des débats autour de la votation à venir sur les extensions autoroutières.

2) Le deuxième axe s’attardera sur le militantisme anti-voiture en Suisse, à travers des campagnes telles que Liberate Switzerland (mouvement « act now! »). 

3) Le troisième axe se focalisera sur l’automobile dans la culture audiovisuelle contemporaine (depuis 2020).

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