Chercheurs :
Patrick Rérat, Emmanuel Ravalet
Durée:
2020 - 2021
Financement:
FGSE/UNIL
Chercheurs :
Patrick Rérat, Emmanuel Ravalet
Durée:
2020 - 2021
Financement:
FGSE/UNIL
En septembre 2018, 73% des citoyen·ne·s ont accepté d’inscrire la promotion du vélo dans la Constitution. Les votants se sont prononcés sur un contre-projet du Gouvernement à une initiative populaire lancée notamment par l’association PRO VELO.
Ce projet répond à deux questions de recherche : (1) quelles caractéristiques expliquent la propension à voter oui/non ? et (2) quels ont été les principaux arguments pris en compte par les votants ? Il se base sur l’analyse de la campagne (cadrage du problème, arguments, etc.) et sur une enquête VOTO réalisée six semaines après la votation auprès d’un échantillon représentatif.
Le taux d’acceptation élevé s’explique par différents facteurs : le regain de popularité du vélo mais aussi la formulation du contre-projet (moins contraignante que l’initiative), l’argument de la sécurité et une image très large du vélo (transport, loisirs, sport, tourisme).
À l’échelle individuelle, le principal facteur explicatif du vote est la pratique du vélo. Les cyclistes, davantage conscients des besoins, ont voté nettement plus oui, alors que les automobilistes ont pu voir une remise en question de la place de la voiture. Le deuxième facteur est le positionnement politique avec un soutien qui se renforce selon un gradient allant de droite à gauche. Troisièmement, les femmes ont voté davantage en faveur et se sont montrées plus sensibles à l’argument de la sécurité. Il n’y a pas en revanche pas de tendances notables en termes de statut socio-économique, d’âge et de contexte résidentiel.
Les cantons romands, qui ont une part modale du vélo bien plus faible que la Suisse alémanique (2.9% des trajets quotidiens vs 8.6% en 2015), ont voté de manière encore plus forte pour l’inscription du vélo dans la Constitution, ce qui révèle une envie de rattrapage en termes d’infrastructures cyclables.