Dessin à la mine de plomb d’Émile Javelle, 23 juin 1872
| Catherine Colomb
| Dans les Préalpes, photographie de Samuel Roud
| Photographie d’ "Amadou alpiniste", par Suzi Pilet, 1955
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Dans son âge mûr, Gustave Roud se voudra pourfendeur de la marche en montagne, ainsi que l’atteste la célèbre controverse qui l’opposera en 1930 à Ramuz après la publication du Petit traité de la marche en plaine dans les pages de la revue Aujourd’hui. Mais le poète a passé ses premières années au-dessus de Montreux, et les Préalpes vaudoises et fribourgeoises ont été une des destinations favorites des promenades familiales en été. En témoigne cette photographie d’une course dont la date et les protagonistes ne sont pas identifiés, mais qui a probablement été prise par le père de Gustave Roud, photographe amateur à ses heures.
Dans la série des « Histoires d’Amadou », dont le premier, L’Opinel, paraît en 1951, l’écrivain Alexis Peiry et la photographe Suzi Pilet choisissent de mettre en scène le héros sous la forme d’une poupée, d’une part à cause de l’atemporalité de cette représentation, et d’autre part en songeant à la relation exclusive et particulière que les enfants entretiennent avec le jouet. Dans le cinquième album paru, Amadou alpiniste (1955), les auteurs s’inscrivent implicitement dans le sillage d’un courant qui a fait florès en Suisse romande depuis le XIXe siècle, à savoir le récit d’excursion d’alpiniste, qu’ils abordent en privilégiant une tonalité dramatique: si Amadou part à la conquête des sommets, c’est pour comprendre la tragédie d’un accident qui a coûté la vie à un de ses amis, tombé en pleine escalade. La poupée est placée dans un décor réaliste apte à susciter l’illusion de l’ascension, du fait aussi du choix de l’angle de la prise de vue.