En examinant les collections de minéraux du Musée, on se demande pourquoi des gens du XVIIIe et du XIXe siècle ont récolté ou acheté tant d'échantillons. Certes, ils avaient un intérêt scientifique, mais au fond était-ce vraiment leur motivation? Les divers éclats, les couleurs parfois très vives et les formes géométriques, font des cristaux des "intrus mystérieux" dans le monde naturel. Les arêtes des cristaux sont des lignes droites à l'atome ou à la molécule près! Il est normal que de telles propriétés esthétiques aient poussé certains à s'entourer de ces merveilleux objets. Cette passion des collectionneurs nous a livré de nombreux échantillons provenant de gîtes minéraux uniques, aujourd'hui abandonnés.
Un catalogue de référence mondiale pour certains minéraux a été publié par le Musée et peut être consulté dans le lien suivant : Catalogue of Type Mineral Specimens (updated March 2007)
Ces minéraux proviennent des travaux de perçage de galeries dans les mines de sel. C'est principalement à Jean de Charpentier (1786-1855), brillant ingénieur des mines, que l'on doit la plus grande partie des pièces constituant cette collection. Parmi celles-ci, les exceptionnels cristaux de gypse, mondialement réputés pour leur pureté. Notre Musée a la chance d'en posséder les meilleurs exemplaires.
Frédéric-César de la Harpe (1754-1838) fut précepteur du Tsar de toutes les Russies, avant de revenir au pays et de commencer l'activité politique que l'on sait. Lors de son départ de Russie, il reçut en cadeau de la part du Tsar, "une collection de minéraux pour le musée de son propre pays". Cette collection recèle des pièces remarquables, entre autres des gemmes et des pépites de platine et d'or de l'Oural.
Le Musée possède une importante collection d'échantillons provenant d'anciennes mines, réunis par plusieurs collectionneurs du XIXe siècle dont le Professeur Mercanton. Citons, par exemple, les groupes de cristaux de minéraux d'argent et de manganèse d'Allemagne ainsi que les fameux cristaux d'azurite de Chessy prés de Lyon. Les analyses faites depuis cinq ans montrent que cette collection recèle prés de la moitié des 4'400 espèces minérales connues actuellement. De plus notre Musée est dépositaire de près d'une centaine de type minéraux ("l'étalon" d'une nouvelle espèce minérale) répertoriés dans le fichier ci-dessous:
Depuis bien longtemps des chercheurs de minéraux ont sillonné monts et vallées alpines. Ils revendaient leurs récoltes estivales à des collectionneurs ou directement à des musées. De nombreux minéraux alpins sont parvenus au Musée par le biais de Charles Lardy et de Abraham Thomas (1788-1859). Les pièces les plus remarquables proviennent de la région de Zermatt et du Binntal, petite vallée du Haut-Valais. Une partie importante de cette collection est représentée par des minéraux et minerais des anciennes mines des Alpes (collections Meisser et Ansermet) ainsi que par des échantillons polis de roches ornementales de la région.
De dimension modeste, cette collection recèle néanmoins les principaux types de météorites connus. La pièce maîtresse est représentée par la météorite pierreuse tombée dans le bois de Chervettaz près de Châtillens le 30 novembre 1901.
Le Musée est également dépositaire d'une partie importante de la collection d'Eduard Bally, suite à la fermeture de son musée en 2004. Un descriptif de cette collection peut être consulté dans le lien suivant : La collection minéralogique d’Eduard Bally (1847-1926)