2016-2019

13e Colloque SHC 2018 - "Théâtre et société en Suisse romande de la fin de l'Ancien Régime à l'entre-deux-guerres (1750-1939): pratiques et enjeux socio-culturels" | 12e Colloque SHC 2017 - "La reproduction des images et des textes" | 11e Colloque SHC 2016 - "Portraits de spectateurs de théâtre: faire oeuvre d'une réception (textes, images, films, spectacles)"
 

13e Colloque SHC 2018 - "Théâtre et société en Suisse romande de la fin de l'Ancien Régime à l'entre-deux-guerres (1750-1939): pratiques et enjeux socio-culturels"

UNIL, Grange de Dorigny, 5-6 octobre 2018

Organisation: Béatrice Lovis (UNIL/SHC), Olivier Robert (UNIL)

Comité scientifique : Prof. François Rosset, Prof. François Vallotton, Prof. Valentina Ponzetto, Delphine Vincent, Olivier Robert, Béatrice Lovis.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, on assiste en Suisse romande à un essor des arts du spectacle : les troupes de comédiens et de chanteurs professionnels en provenance de France se multiplient, des artistes de foire en tous genres se produisent de manière presque ininterrompue ; c’est l’âge d’or du théâtre de société, pratiqué notamment par les élites locales et étrangères. Les premières salles permanentes se construisent sur l’initiative de privés, à Neuchâtel (1769) et à Genève (1783). Le théâtre n’est pas qu’un divertissement, mais aussi un outil pédagogique. Alors que le théâtre d’éducation est volontiers pratiqué au sein des ‘bonnes’ familles protestantes, plusieurs collèges catholiques montent régulièrement des spectacles sur l’impulsion des Jésuites (Fribourg, Jura et Valais).

Si les troubles révolutionnaires marquent un arrêt momentané des représentations publiques, les changements politiques favorisent l’émergence d’un nouveau type de spectacle qui connaîtra un grand succès dans toute la Suisse : les fêtes à caractère patriotique. Les foules se déplacent à Vevey pour assister à la première fête des Vignerons (1797), les bergers d’Unspunnen attirent un large public (1805, 1808). L’exaltation des valeurs suisses débouchera sur divers spectacles commémoratifs. Ils connaissent leur apogée entre 1886 et 1914 avec le succès des Festspiele, de grandes fresques historiques jouées et chantées essentiellement par des amateurs. Nombre d’entre eux se déroulent en Suisse romande : Poème alpestre (Genève 1896), Neuchâtel suisse (Neuchâtel 1898), La Chute de l'Ancienne Confédération (Le Pont 1898), Festival vaudois (Lausanne 1903) ou encore Notre pays (Lausanne 1928). Alors que ces représentations sont généralement jouées en plein air, plusieurs villes de Suisse romande se dotent – toujours sur l’initiative de privés – de salles de spectacle permanentes au cours du XIXe siècle pour accueillir les troupes itinérantes qui sillonnent le territoire (Lausanne 1804, Fribourg 1823, La Chaux-de-Fonds 1837, Vevey 1868, ...).

Enfin, dès les années 1860, se créent de nombreuses sociétés de théâtre amateur à Genève, Lausanne, Moudon, Aigle ou encore à Bienne. Très actives pendant l'entre-deux-guerres, elles se fédèrent en 1926 pour créer la Fédération suisse romande des sociétés théâtrales d’amateurs. Les sociétés estudiantines ne sont pas en reste et montent aussi des spectacles. Des initiatives fleurissent au tournant du siècle pour attirer tous les publics au théâtre : « La Muse » propose par exemple, à la fin des années 1890, des représentations populaires à prix réduit. Le Théâtre du Jorat est inauguré au début du XXe siècle, dans le sillage de l'utopie du Théâtre du peuple à Bussang, un théâtre par et pour le peuple.

Ce colloque se fixe pour objectif de mettre en lumière les pratiques et les enjeux socio-culturels du théâtre dramatique et lyrique à une éppoque où ce divertissement n'est pas encore institutionalisé. Nombreux sont les fonds d'archives en Suisse romande qui restent encore inexplorés ou mériteraient d'être étudiés avec une approche nouvelle. Les communications, issues d'horizons disciplinalires divers (histoire, histoire de l'art, histoire de la littérature, musicologie), s'inscrirons dans le cadre des orienttions suivantes:

1. Circulation des troupes et réception. Il s’agira de se questionner sur les réseaux artistiques qui se développent à travers les siècles, sur les différentes instances impliquées dans l’accueil des troupes, sur le public qui fréquentait ces spectacles, sur les interactions entre les spectateurs et les artistes de passage, sur les moyens mis en œuvre pour attirer les différents publics (programmation, presse, affiches, prix d’entrée, etc.). Enfin, la réception diffère-t-elle selon l'orientation religieuse des cantons ?

2. Fonctions sociales du théâtre. Dès le XVIIIe siècle, les spectacles font l’objet d’un contrôle étroit et constant de la part des autorités politiques et religieuses, marquant bien l’impact important de ce divertissement au sein de la société. Alors que le théâtre professionnel est un art itinérant en rupture par rapport à la cité, le théâtre amateur s’inscrit intimement dans le tissu social de celle-ci. Public ou privé, le théâtre participe à l’entretien des valeurs et des codes communs. Comment évolue-t-il en fonction des époques, des lieux et des groupes sociaux qui s’y adonnent, que ce soit pour se divertir ou dans un but pédagogique ?

3. Enjeux symboliques et identitaires. En mettant en scène des personnages plus ou moins légendaires tirés de l’Ancien Régime et d’époques antérieures (le major Davel, Charles le Téméraire, la reine Berthe, Julia Alpinula, etc.), les Festspiele et les diverses fêtes commémoratives ont contribué à la création d’une culture et d’une histoire « helvétique » communes, au moment où les Confédérés se dotent d’une nouvelle constitution. Quels moyens ont été mis en œuvre et quel a été l’impact de ces spectacles destinés à renforcer le sentiment national ?

SPECTACLE : "Le choix d'une déesse", de René Morax, le 5 octobre 2018, 19h00, Grange de Dorigny. Entrée gratuite, mais réservation obligatoire (wp.unil.ch/grangededorigny). Introduction au spectacle à 18h30.

Ce colloque bénéficie du soutien financier du Centre des Sciences historiques de la culture, de la Section d’Histoire de l’Université de Lausanne et du programme doctoral CUSO « Etudes sur le siècle des Lumières ».

Adresse de contact : Béatrice Lovis, Centre SHC, Université de Lausanne, Anthropole, bureau 5180, 1015 Lausanne (beatrice.lovis@unil.ch).

12e Colloque SHC 2017 - "La reproduction des images et des textes"

Colloque international de l'IAWIS/AIERTI (International Association of Word and Image Studies/Association Internationale pour l'Etude des Rapports entre Texte et Image)

Du 10 au 14 juillet 2017, UNIL

Organisation: Philippe Kaenel

Le colloque explore l'impact de la reproduction sur la création artistique et littéraire, ainsi que sur les constructions textuelles et visuelles de la connaissance dans les scienceshumaines. Dans quelle mesure la reproduction/reproductibilité (de l'imprimerie à la photographie, des manuscrits à l'Ipad) a-t-elle transformé les oeuvres, leur diffusion et leur réception? Cette vaste problématique concerne non seulement l'histoire de la production des images et des textes sur le plan artistique, scientifique, religieux...), mais encore nos disciplines, au niveau historique, théorique et méthodologique.

Interview du Prof. Philippe Kaenel parue dans l’Uniscope, le journal de l’UNIL

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Affiche du colloque

En choisissant pour thème la question de « La reproduction des images et des textes », le onzième colloque international de l’AIERTI souhaite explorer l’impact de la reproduction (de la reproductibilité) sur la création artistique et littéraire, ainsi que sur les constructions textuelles et visuelles de la connaissance dans les sciences humaines.

Les conceptions et les usages de la reproduction/reproductibilité ont subi des transformations majeures au cours des deux derniers siècles avec la diffusion des pratiques d’impression, de la photographie et des techniques informatiques. En remontant dans le temps, l’essor de l’imprimerie et des techniques de gravure à la Renaissance ont créé des ruptures majeures dans les cultures visuelles et textuelles par rapport à la pratique de la copie médiévale.

Dans quelle mesure la reproduction/reproductibilité (de l’imprimé à la photographie, des manuscrits à l’Ipad) a-t-elle transformé les œuvres, leur diffusion et leur réception? Cette vaste problématique concerne non seulement l’histoire de la production des images et des textes (sur les plans artistique, scientifique, religieux…), mais encore nos disciplines, au niveau historique, théorique et méthodologique.

« Il est du principe de l’oeuvre d’art d’avoir toujours été reproductible », déclare Walter Benjamin dans son fameux essai de 1936 L’Œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique. Cette affirmation fondamentale mérite d’être questionnée aujourd’hui.

Philippe Kaenel, UNIL
Faculté des Lettres, Centre des Sciences historiques de la culture

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11e Colloque SHC 2016 - "Portraits de spectateurs de théâtre: faire oeuvre d'une réception (textes, images, films, spectacles)"


Jeudi 14 et vendredi 15 avril 2016, UNIL

Organisation: Colloque organisé par la section de français de l’Université de Lausanne, en collaboration avec le centre des Sciences historiques de la culture (SHC), la Société suisse du théâtre (SST) et l’Académie suisse des sciences humaines et sociales (ASSH), et le projet « Naissance de la critique dramatique » (Universités de Lausanne et de Fribourg / Fonds National de la Recherche Scientifique).

Des « comédies de spectateurs » du siècle de Molière (La Critique de l’École des Femmes, 1663) aux « spectacles sur les spectateurs » contemporains (Cour d’honneur de Jérôme Bel, 2013) en passant par les caricatures, les scènes de romans ou de films, l’expérience du spectateur de théâtre n’a cessé d’informer les arts. L’objectif du colloque est d’interroger le geste qui consiste à créer une œuvre artistique à partir de l’expérience de réception d’une pièce. En quoi des spectateurs de théâtre réagissant à un spectacle constituent-ils un matériau productif, voire une source pour la création ? En quoi les fictions ou les représentations permettent-elles, à l’inverse, d’élaborer un discours critique spécifique sur des spectacles, potentiellement différent de celui qu’on peut lire dans des comptes-rendus ou dans des critiques plus traditionnelles ?

Dans une perspective transhistorique, on cherchera à décrire et à comprendre ces œuvres singulières qui, en représentant les spectateurs dans leur réaction affective ou dans l’exercice de leur jugement, font de la réception ou de la critique leur objet, voire leur substance.

Lorsque la réception théâtrale se fait elle-même spectacle, des questions s’ouvrent quant à ce que le théâtre dit de lui-même, de ses effets, de ses modèles ou normes d’appréhension et d’appréciation. Lorsque la réception théâtrale inspire d’autres formes d’art, des perspectives différentes émergent peut-être.

La notion de critique théâtrale et celle d’œuvre seront notamment amenées à être mises en question de façon corrélative : à partir de quand une œuvre s’apparente-t-elle à de la critique théâtrale ? Faut-il qu’y apparaissent explicitement des critères d’appréciation ou d’évaluation ? À l’inverse, à partir de quand – de quel degré de fictionnalisation ou d’élaboration formelle – la mise en forme d’une réception théâtrale relève-t-elle aussi de la création, voire d’une invention poétique ou artistique ?

Différents supports et types d’œuvres sont concernés par la démarche : théâtre, littérature, cinéma, bande dessinée, danse, caricature, peinture, vidéo, photographie pourront être examinés. On prendra en compte les intentions et les traitements les plus divers de ces portraits de spectateurs en acte, qui ouvrent au questionnement sur le lien entre création et critique théâtrale.

Dans le cadre du colloque, un spectacle d’applaudissements de spectateurs sera proposé par le collectif CLAP le jeudi 14 avril à 17h30 (durée : 20 mn).

Contacts : Delphine.Abrecht@unil.ch, Lise.Michel@unil.ch, Coline.Piot@unil.ch

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