Histoire du cinéma et dispositifs : regards internationaux

Cours-bloc et conférences | Horaires | Descriptif du cours-bloc d'André Gaudreault | Abstract de la conférence de Vincent Barras | Abstract de la conférence d'Elie During
 

Cours-bloc et conférences

 

 

Enseignants :André Gaudreault, Benoît Turquety
Intervenants : Elie During, Charles Musser, Vincent Barras

Cet enseignement est destiné à accueillir des invités internationaux qui viennent présenter leur recherche sur l’histoire du cinéma et les dispositifs. Il est constitué d’un cours-bloc donné par André Gaudreault (Université de Montréal), ainsi que d’un cycle de trois conférences liées à la question des dispositifs, données notamment par Elie During (Université Paris Ouest) et Charles Musser (Yale University). Les conférences sont préparées puis débattues dans le cadre d’un séminaire animé par Benoît Turquety. Les cours-blocs correspondent à 14 heures au total, le cycle de conférences et le séminaire à 12 heures au total.
 

Module: BA, Histoire II

Horaires

Séminaires d’encadrement (avec Benoît Turquety) : Lundi 28 février et lundi 16 mai, 13h15–14h45 (salle 4215)
Cours-bloc (avec A. Gaudreault) : le 1 et 2 avril ( 9h15-12h00 et 13h30-17h00), salles à convenir
Conférences:
- Vincent Barras : vendredi 4 mars, à 17h15 (salle 4215)
- Elie During : vendredi 25 mars, à 15h15 (salle 4215)
- Charles Musser : mercredi 11 mai, à 17h15 (salle 4215)
 

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Descriptif du cours-bloc d'André Gaudreault

Entre home cinema et agora-télé, le cinéma est-il en train de disparaître ?

Ce que l'on a appelé pendant plus d'un siècle « cinéma » connaît une mutation d'une ampleur inédite, qui affecte le média dans son identité. En effet, le syndrome de la nouveauté est devenu une denrée quotidiennement renouvelée et aucune des « lois » régissant le système de notre modernité médiatique ne reste valide très longtemps. La planète cinéma est secouée de toutes parts et il plane sur elle une menace d'extinction de certaines espèces qui la peuplent (dont les deux plus fondamentales, qui feraient que cette planète est ce qu'elle est, la pellicule et la salle). Ainsi le cinéma est-il un média dont la survie même serait, selon d'aucuns, littéralement menacée.
Le séminaire aura comme objectif de poser un certains nombre de jalons pour une réflexion sur l'avenir du cinéma et de répondre en même temps à la question « Que reste-t-il du cinéma, à l'ère du numérique ? »

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Abstract de la conférence de Vincent Barras

Dispositifs du corps sonore : clinique de l’auscultation de 1820 à 1950

Vendredi 4 mars 2011, 17-18h

S’interrogeant de manière critique sur le statut des différents registres sensoriels participant à l’épistémologie médicale et scientifique contemporaine, ce exposé s’attachera à décrire les différents technologies ayant participé, du 19e siècle au 21e siècle, au façonnage du corps en objet sonore : du stéthoscope de Laënnec aux enregistrements sur cylindre des « libres associations » du psychiatre viennois E. Stranksy au début du 20 siècle ou aux disques vinyl 33t. de la série « Schall und Ton in der Medizin » de l’éditeur munichois Lehmann dans les années 1960. Dans cette perspective, le « regard médical » et sa capacité de structuration de la médecine contemporaine, devenu depuis M. Foucault le passage obligé de toute historiographie, ne doit pas occulter ce registre obscur de la sensorialité qu’est le domaine sonore, dont il convient de mesurer l’importance dans la construction du corps contemporain.
 

Vincent Barras, Institut universitaire d’histoire de la médecine et de la santé, CHUV-Faculté de biologie et de médecine, Université de Lausanne.

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Abstract de la conférence d'Elie During

Bergson, le cinématographe et le comique atmosphérique

vendredi 25 mars, à 15h15 (salle 4215)

 

La célèbre image du « cinématographe » introduite par Bergson au début du quatrième chapitre de l’Évolution créatrice (1907) a pour fonction d’éclairer le mécanisme général de l’intelligence réfléchissant sur le devenir. On a surtout retenu de cette affaire la critique d’une tendance de la pensée à vouloir recomposer artificiellement le mouvement à partir d’une succession de vues immobiles. Mais le nerf de l’argument concerne moins la recomposition que le mécanisme même de défilement des images : c’est le mouvement uniforme, sans qualité, qui est au fond de l’appareil de projection. Bergson évoque un « mouvement, toujours le même, de la bande cinématographique, mouvement caché dans l’appareil ». Son cinématographe n’a besoin que d’être « actionné » ; une fois lancé, la main n’a plus rien à y faire, de sorte qu’on peut se passer, à la rigueur, des services du projectionniste. Il y a là une véritable énigme : à l’époque où Bergson écrivait, les premiers modèles de projecteurs motorisés n’étaient pas encore apparus sur le marché. En ce sens au moins, il faut bien reconnaître que Bergson invente ou rêve le spectacle cinématographique tel que nous le connaissons aujourd’hui. En partant de ce constat, et en suivant le fil des analyses du comique proposées dans le Rire (1900), nous tâcherons de montrer, selon une voie moins ontologique – plus technologique, plus procédurale – que celle de Deleuze, comment Bergson nous aide à penser, sinon le cinéma en général, du moins une tendance profonde du burlesque cinématographique. Il suffit pour cela d’approfondir ce qu’il décrit comme le processus comique – la « force d’expansion » qui porte la « fantaisie comique » – et d’opérer une espèce de passage à la limite qui livre peut-être l’essence du burlesque : non pas « du mécanique plaqué sur du vivant », mais « du vivant ranimé dans le mécanique ». Cette formule se justifie par la double orientation que présentent les analyses du Rire ; elle fait écho à l’ambivalence du cinématographe lui-même. D’un côté, donc, le mécanisme de la chute, démonté et mis à plat avec tous les procédés connexes, tous les dispositifs qui développent le thème de l’agencement mécanique (diable à ressort, pantin à ficelles, boule de neige, etc.) ; d’autre part, la logique plus secrète de l’imagination, la propagation explosive du rire, porté par un flux d’images qui entrent en coalescence, comme des « dissolving views »… Ce comique hallucinatoire et métamorphique, nous l’appellerions volontiers « comique atmosphérique », ou simplement : « comique d’atmosphère ». Nous tâcherons de voir de quelle manière il permet de saisir certains traits frappants du « cinéma des attractions » et du comique « primitif », mais aussi certaines tendances de l’art vidéo contemporain.

 

Elie During est maître de conférences en philosophie à l'Université de Paris Ouest -Nanterre. Il a réalisé l’édition critique de l’ouvrage de Bergson, Durée et simultanéité (PUF, 2009). Parmi ses autres publications : Faux raccords : la coexistence des images (Actes Sud, 2010). À paraître au mois d’avril : Bergson et Einstein : la querelle du temps (PUF, 2011).

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