Conférences 2016

Mémoire et oubli dans la formation de l'identité collective | Le Cénacle imaginaire: scénographies groupales au XIXe siècle | Comment faire de l'histoire avec la littérature? Expériences de lecture et d'écriture, XIXe-XXe siècles
 

Mémoire et oubli dans la formation de l'identité collective

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Mardi 6 décembre 2016, 17h15

UNIL, Anthropole, salle 3185.

Conférence donnée par de Remo Bodei, professeur de philosophie, University of California, Los Angeles (UCLA).
 

Résumé de la conférence
Le conférencier propose une sorte de rapide partie d'échecs entre la mémoire et l’oubli qui a comme enjeu les trasformations de l’identité collective après un traumatisme politique ou la disparition soudaine des modes de vie traditionnels.
Pour ne citer qu’un exemple du problème, il faut remarquer qu’après des changements inattendus, après la chute d'un régime politique, après la disparition de certaines formes de vie ou bien après la formation de nouvelles communautés, les individus semblent oublier ou transformer leur propre passé et modifier leur culture partagée.
Sa thèse est la suivante: après chaque grand changement - comme par exemple la naissance de l'Europe monétaire -, l'oubli du passé ne doit pas être imputé uniquement (et négativement) à la volonté chez les individus d'oublier. Il ne représente pas seulement une amnistie-amnésie de la mémoire, une damnatio memoriae ou un raturage pur et simple - un effacement effectif ou symbolique - de noms, de dates, de circonstances comme cela pouvait être le cas avec certaines inscriptions et statues romaines.
Cet oubli est dû aussi, en termes positifs, à l'affaiblissement ou à la disparition des forces actives qui modèlent, promeuvent et gardent sans cesse la mémoire historique, forces qui transforment les cadences publiques du temps individuel, en phases de com-mémoration, c'est-à-dire en cérémonies du souvenir, célébrations communes et solennelles, scandées par le "temps monumental" des rythmes et des moments historiques partagés par la communauté.
La disparition et le recul de ces forces et des croyances qui les accompagnent et les légitiment, produisent et favorisent l'oubli. En termes imagés, la mémoire collective est semblable à une locomotive à vapeur, qu'il faut alimenter en jetant dans sa chaudière du charbon ou du bois. L'oubli est le résultat de la sous-alimentation (ou de l'interruption de l'alimentation) de la mémoire officielle, institutionalisée. Quand on ne commémore plus les fêtes civiles ou religieuses, qui soulignent l'histoire d'un peuple, d'un groupement ou d'un régime, quand les manuels d'histoire ou les journaux ne diffusent plus une certaine idée, un certain sentiment d'appartenance à une communauté, alors l'oubli avance.

Affiche

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Le Cénacle imaginaire: scénographies groupales au XIXe siècle


Mercredi 12 octobre 2016, 17h15

UNIL, Anthropole, salle 3185

Conférence donnée par

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Anthony Glinoer, Université de Sherbrooke, Département des lettres et communications

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Vincent Laisney, Université Paris Ouest, Nanterre la Défense (UFR LCE), Département de Langues Etrangères Appliquées

Résumé de la conférence:
Le cénacle occupe une place prééminente mais ambiguë dans la vie littéraire du XIXe siècle. La forme sociabilitaire du cénacle est consubstantielle aux mouvements littéraires (romantisme, symbolisme, naturalisme, etc.) autour desquels s’est structurée une grande part du discours littéraire. Peu d’écrivains, dans l’élite de la corporation, ont résisté à son pouvoir d’attraction. Or le cénacle, qui veut agir en secret, ne reste pas longtemps incognito. Ce paradoxe est au cœur de la démarche collective dont le cénacle est l’expression: en tant que forme de sociabilité privée, le cénacle a vocation à demeurer un lieu de parole réservée, inaccessible au public de passage – c’est ce qui le distingue du café et du salon. Mais en tant qu’incarnation institutionnelle d’un mouvement littéraire, le cénacle est sommé de rendre publiques l’émulation et la solidarité qu’il engendre. Il a l’obligation de se signaler pour exister. Et ce devoir paradoxal de représentation se complique encore du fait que le cénacle et son efficace spécifique, cibles aisées des adversaires de chaque mouvement littéraire, sont l’objet de constantes attaques… Il existe donc, dans la masse des discours sur la vie littéraire, un abondant discours des et sur les cénacles. Dans cette conférence, nous examinerons le cénacle comme un lieu de discours et envisagerons comment le cénacle a été imaginé, tout au long du XIXe siècle, en un lieu de tension entre privé et public, intérieur et extérieur, solitude et communauté, art et action.

Bibliographie: Anthony Glinoer et Vincent Laisney, L'Âge des cénacles. Confraternités littéraires et artistiques au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2013.

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Comment faire de l'histoire avec la littérature? Expériences de lecture et d'écriture, XIXe-XXe siècles

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Mardi 24 mai 2016, 17h15

UNIL, bâtiment Anthropole, salle 3174

Conférence donnée par Judith Lyon-Caen, maître de conférences à l'EHESS, Paris

 

Co-responsable du séminaire du GRIHL, Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire.
Elle anime un séminaire à l’EHESS: "Les usages sociaux de la littérature, XIXe–XXe siècles"
Elle a préparé l’édition d’œuvres d’Eugène Sue (2009) et de Barbey d’Aurevilly (2013).

Parmi ses ouvrages:
La Lecture et la vie. Les usages du roman au temps de Balzac, Paris, Tallandier, 2006, 383 p.
L'Historien et la littérature, Paris, La Découverte, collection "Repères", 2010, 128 pages, en collaboration avec Dinah Ribard.

Renseignements: Jerome.Meizoz@unil.ch

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