Informations générales
Lundi 24 et mardi 25 février 2025
UNIL, Château de Dorigny, salle 106
Journée d’études de la FDi. Responsable: Alberto Roncaccia (FDi). Comité doctoral: Matteo Agolini (UNIL, Section d’italien; Università degli Studi «Roma Tre»), Micaela Esposto (UNIL, Section d’italien ; Scuola Normale Superiore di Pisa), Charles Mabille (UNIL, Section d’espagnol) et Dr. Enea Pezzini (Universität Bern, Istituto di Lingua e Letteratura italiana).
Problématique
L’histoire des langues romanes a toujours montré une longue dépendance à l’égard de l’histoire littéraire. Les documents axés sur un usage pratique, c’est-à-dire sur la résolution concrète des problèmes de la vie sociale (contrats, inventaires, testaments, lettres, actes juridiques, textes de loi, etc.), ont acquis une importance relativement tardive dans l’étude des langues romanes médiévales. En Italie, au cours du siècle dernier déjà, grâce aux travaux d’Arrigo Castellani et d’Alfredo Stussi, d’importantes collections de textes pratiques ont été compilées pour certaines régions (pour Florence, voir Castellani 1952, tandis que, pour Venise, Stussi 1965). Plus récemment, dans la région galloromane, les écrits documentaires de la France du XIIIe siècle ont été rassemblés (les textes de la chancellerie de Paris sont étudiés par Videsott 2015; quant à la collection de textes documentaires de ce domaine on peut voir le projet Documents linguistiques galloromans, dirigé par M. Glessgen, avec H. Carles, F. Duval et P. Videsott), et pour la région ibéro-romane, une vaste bibliothèque numérique dédiée aux textes documentaires espagnols, même modernes, a été créée. En ce qui concerne le dernier point, nous pouvons citer, par exemple, le corpus CODEA (Corpus de Documentos Españoles Anteriores a 1800), le corpus CHARTA (Corpus Hispánico y Americano en la Red: Textos Antiguos) et l’étude linguistique de Castillo Lluch et Diez del Corral Areta (2019).
Pour diverses raisons, l’intérêt nouveau pour l’étude des textes non littéraires représente un pas en avant pour l’histoire de la langue. D’une part, en raison de la quantité d’informations linguistiques que les textes pratiques permettent d’extraire: étant souvent des copies uniques (n’ayant pas passé par le filtre de la tradition manuscrite, composée de copies et d’adaptations linguistiques inévitables), les textes documentaires présentent une apparente authenticité qui permet de reconstruire des étapes anciennes des langues et des dialectes. D’autre part, les textes pratiques – même ceux ayant été copiés à plusieurs reprises pour être utilisés à différents endroits – sont des documents précieux non seulement pour les chercheurs en littérature, mais aussi pour tous ceux qui s’intéressent à la culture du Moyen Âge. En effet, comprendre comment, où et par qui ces textes ont été rédigés, comment ils ont circulé et dans quels contextes ils ont été utilisés est nécessaire pour mettre en lumière différents aspects de la vie quotidienne au Moyen Âge.
Peut-être aussi en raison de l’endroit où ils sont conservés (les archives plutôt que les bibliothèques), les textes documentaires ont longtemps été édités et étudiés non par des philologues, mais par des historiens, principalement intéressés par le contenu et moins sensibles à la langue. Aujourd’hui, grâce au travail des historiens, de nombreuses éditions de documents sont donc disponibles, mais les philologues et les historiens de la langue ne peuvent pas toujours les utiliser de manière rentable, car il s’agit de travaux qui ne sont pas conçus pour des analyses linguistiques. Il serait souhaitable, à l’avenir, que les historiens, les linguistes et les philologues collaborent étroitement afin de mettre en place des critères partagés permettant de récupérer des textes documentaires sous une forme tout aussi utile pour l’historien des institutions, de l’économie ou de la médecine, l’historien de la langue et l’historien de la culture écrite.
La conférence que le comité propose d’organiser vise à rassembler des chercheur·e·s qui abordent, sous différents points de vue (historique, linguistique, paléographique, philologique), le document pratique, dans les différentes typologies qu’il a connues au sein de l’Europe romane médiévale. Dans cette perspective, le comité d’organisation exhortera (mais les indications ne sont en aucun cas contraignantes) que soient envoyées des propositions concernant:
- l’épistolographie non littéraire;
- les documents à caractère commercial (registres, livres de comptes, etc.);
- les documents à caractère religieux (documents provenant d’institutions religieuses ou textes pratiques relatifs aux pèlerinages, etc.);
- les documents de nature légale ou notariée (condamnations judiciaires, testaments, textes de loi utilisés lors des procès, etc.);
- les documents à caractère administratif ou chancelier (statuts).
Les communications peuvent être tenues en français, anglais ou italien et dureront 20 minutes. Ensuite, ces interventions pourront être soumises par écrit en vue de la publication d’un volume collectif. La call for papers s’adresse aux doctorant·e·s et aux jeunes chercheur·e·s suisses et étrangers. Les propositions de contribution seront évaluées par un comité scientifique composé des organisateurs du colloque et éventuellement des membres externes. Dix interventions sont prévues, dont quelques-unes réservées aux doctorant·e·s de la CUSO.
Agenda
Les propositions (fra / eng / ita / esp) sont à envoyer par des doctorant·e·s et des jeunes chercheur·e·s avant le 18 octobre 2024 à: convegnotestopratico2025@gmail.com avec copie à fdi@unil.ch. Nous vous remercions d’y indiquer votre université, unité de rattachement, ainsi qu’un titre, un descriptif d’env. 1500 caractères espaces compris, et une bibliographie sélective. Les réponses seront communiquées avant le 25 octobre 2024.
Appel à contributions
Appel_Journée_Monumenti_2025 (292 Ko)