Conférences 2021

La fabrique de l'écrivain national | Pour une esthétique générale du lieu commun | Le vrai invraisemblable. Sur quelques réécritures d’un topos de la poétique du récit, de Boileau à Pirandello
 

La fabrique de l'écrivain national

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Mercredi 1er décembre 2021, 16h15-17h45

UNIL, Anthropole, salle 2064.

Conférence donnée par Anne-Marie Thiesse, directrice de recherche au CNRS.

Parmi ses publications:  Le Roman du quotidien (1984), Écrire la France (PUF 1991), La Création des identités nationales (Seuil, 2001), Faire les Français. Quelle identité nationale? (Stock, 2010) et tout récemment, La Fabrique de l’écrivain national. Entre littérature et politique (Gallimard, 2019)

Résumé
Qu'est-ce qu'un écrivain national? Créateur individuel et représentant reconnu d'une identité collective, il est l'incarnation d'une image de la nation par son oeuvre et par sa personne entre littérature et politique. Anne-Marie Thiesse est partie à la recherche de cette figure éminente, évidente, et de définition pourtant incertaine. Entre Sartre, Malraux et Camus, quel est l'écrivain national?

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Pour une esthétique générale du lieu commun

 

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Jeudi 4 novembre 2021, 18h15-19h45

UNIL, Anthropole, salle 3185

Conférence donnée par Alain Vaillant, professeur de littérature française, Université Paris Nanterre, dans le cadre de la Journée d'études "Lieu(x) commun(s): quand les oeuvres rassemblent".

Parmi ses récentes publications: L'Art de la littérature (Garnier, 2016); La Civilisation du rire (CNRS éditions, 2016); Dictionnaire Rimbaud (dir. avec Adrien Cavallaro et Yann Frémy, Garnier, 2021); L'Empire du rire, 19e-21e siècle (dir. avec Matthieu Letourneux, CNRS éditions, 2021); L'Anthropocène ou l'âge de l'addiction cognitive (le Bord de l'Eau éditions, 2021).

Résumé
Qu’il soit défini, en bonne part, comme un type d’argument rhétorique, ou, en mauvaise part, comme un stéréotype du «discours social» (Angenot), le lieu commun est généralement envisagé du point de vue de sa fonction pragmatique. Pourtant, le lieu commun est présent dans le lyrisme poétique (à travers l’arsenal d’images, de symboles ou de sentiments où il puise), dans la fiction (à travers les scénarios narratifs que celle-ci mobilise), dans le comique (tout rire est rire de partage). Car il procure, au-delà de son efficacité argumentative, un plaisir sui generis dont l’analyse relève d’une esthétique du lieu commun – esthétique générale en ce qu’elle dépasse les frontières génériques voire artistiques et qu’elle repose sur le plaisir de reconnaissance qui est le principe même de la culture.

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Le vrai invraisemblable. Sur quelques réécritures d’un topos de la poétique du récit, de Boileau à Pirandello

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CONFÉRENCE ANNULÉE EN RAISON DE LA SITUATION SANITAIRE LIÉE À LA PANDÉMIE DU CORONAVIRUS

 

Jeudi 20 mai 2021, 16h15-17h45

UNIL, Anthropole, salle à préciser.
Conférence donnée par Pierluigi Pellini, Prof. Letteratura italiana contemporanea, Letteratura comparata, Università delgi Studi di Siena.

Spécialiste du roman réaliste du XIXe siècle et de la poésie italienne du XXe siècle, Pierluigi Pellini a publié un choix de romans de Zola dans la collection «I Meridiani» (la «Pléiade» italienne). Parmi ses livres: L’oro e la carta, Schena, 1996; Naturalismo e verismo, La Nuova Italia, 1998 (nouvelle éd. Mondadori Education, 2010); Generi, ideologie, dettagli, Manni 1999; Il quadro animato, Edizioni dell’Arco, 2001; In una casa di vetro, Le Monnier, 2004; Le toppe della poesia, Vecchiarelli, 2004 (nouvelle éd. 2006); Verga, Il Mulino, 2012; Naturalismo e modernismo, Artemide, 2016.

Résumé
Tout le monde connaît ces vers célèbres de l’Art poétique de Boileau:

Jamais au spectateur n’offrez rien d’incroyable:

Le vrai peut quelquefois n’être pas vraisemblable.

Une merveille absurde est pour moi sans appas:

L’esprit n’est point ému de ce qu’il ne croit pas.

Le refus du vrai invraisemblable n’est pas seulement un pilier de la doctrine classique au XVIIe siècle; encore au XIXsiècle, il est au cœur des réflexions sur la représentation de la réalité, dans les textes d’écrivains tels que Balzac, Flaubert, Maupassant ou Zola. Chacun de ces auteurs cite, voire réécrit Boileau, d’une façon explicite ou implicite, ironique ou sérieuse, en s’interrogeant sur le paradoxe qui empêcherait, même en régime réaliste ou naturaliste, de mettre en scène des événements inacceptables pour la doxa dominante, quoique vrais.

Le courant réaliste du XIXe siècle ne renonçant (presque) jamais à l’ambition d’attribuer au récit une valeur universelle, il entretient un rapport très ambigu avec l’exception improbable, pour laquelle il manifeste néanmoins une fascination certaine (et très moderne). Ce n’est que le roman moderniste qui acceptera, au début du XXe siècle, de renoncer à la généralité du type, pour revendiquer une dignité littéraire nouvelle à la contingence la plus idiosyncratique.

On essaiera d’étudier, d’une façon inévitablement incomplète, le parcours intertextuel d’un topos théorique, l’intertextualité et la réécriture intervenant, dans le cas du vrai invraisemblable, à la fois au niveau diégétique et au niveau métalittéraire. De Boileau à Pirandello, on assistera à un revirement complet ; mais le refus méprisant du vraisemblable n’est possible, dans un roman moderniste comme Il fu Mattia Pascal, que grâce au dialogue avec les modèles français réalistes et naturalistes.

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