Entre acupuncture et climatisation. Transfert de technologie dans la coopération chinoise au Cameroun : L’hôpital de Mbalmayo et le Palais des Sports de Yaoundé
Dans un contexte de renforcement de la coopération chinoise en Afrique, la question des transferts de technologies est récemment devenue omniprésente dans le discours de la Chine à propos de ses programmes. Ce terme est employé pour désigner des circulations de savoirs et de savoir-faire devant accompagner des appuis matériels dans des projets en infrastructure, santé ou encore agriculture. Cependant, au Cameroun, un décalage semble exister entre ce discours et la réalisation de ces transferts. Depuis les débuts de la coopération Chine-Cameroun, plusieurs programmes ont allié la construction et l’équipement d’une infrastructure par une entreprise chinoise avec l’envoi d’une équipe d’experts pour appuyer son exploitation. C’est notamment le cas de l’hôpital de Mbalmayo et du Palais des Sports de Yaoundé. Cette recherche interroge la construction par le bas des transferts de technologie à l’interface des équipes camerounaises et chinoises amenées à travailler ensemble dans ces deux institutions. Nous explorons l’idée selon laquelle, en l’absence de mécanismes institutionnels mis en place pour favoriser ces transferts, les ressources qu’ils constituent sont négociées dans le travail collectif quotidien. Ces négociations s’organisent en fonction d’habitudes de travail diverses, d’intérêts individuels et d’enjeux matériels et financiers, pouvant donner lieu à la production de nouvelles normes réglant le travail collectif et à la restructuration des rapports de pouvoir au sein des institutions.