Nikoghosyan Nuné

Le monde de l’art des tribute bands : conventions, carrières et publics

Notre enquête étudie sociologiquement le phénomène des tribute bands - des groupes qui reprennent la musique des stars pop/rock plus ou moins à l’identique, avec parfois aussi des aspects non musicaux (habits, gestes et décors). Alors que la popularité des tribute bands s’étend, ce phénomène paraît à l’heure actuelle atypique et dévalorisé étant donné la norme de l’auteur(e)-compositeur(e)-interprète qui prévaut dans le rock et, plus généralement, le « régime de singularité » (Heinich 2010) qui régit la culture contemporaine. La question de recherche de l’étude est : comment travaille et s’organise le « monde de l’art » (Becker 1988) des tribute bands alors que la notion même de reprise à l’identique – au cœur de ce phénomène – s’accorde difficilement avec les normes et les valeurs des musiques actuelles, et notamment celles du rock ?

 

Dans une approche dite interactionniste, notamment telle qu’elle ressort dans Les mondes de l’art d’Howard S. Becker (1988), et en s’appuyant sur une méthodologie qualitative (observations et entretiens), nous analysons d’abord les « conventions » mises en œuvre lors de ces concerts. A l’aide d’une typologie, nous étudions les intérêts individuels et les parcours de ces musicien-ne-s. Ces intérêts sont ensuite mis en relation avec ceux des publics et des programmateurs-trices (bars, festivals, salles de spectacle). Enfin, nous analysons la façon dont les tribute bands contribuent à la consécration et la patrimonialisation des musiques actuelles.

 

Partagez: