Fontana Biancamaria

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© felix imhof - Version du:  27.08.2018
 

Biancamaria Fontana nommée professeure honoraire de la Faculté des SSP

Après des études de philosophie à l’Università degli Studi de Milan et une thèse de doctorat en histoire à l’Université de Cambridge (King’s College), Biancamaria Fontana est nommée en 1992 professeure ordinaire à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne où elle occupe la chaire d’histoire des idées politiques.

 

Son parcours international (qui inclut également des séjours à Paris et à Florence) permet à Biancamaria Fontana de lier d’une manière originale les différentes traditions de la pensée politique européenne. Ses recherches comme son enseignement couvrent un nombre impressionnant de sujets qui incluent notamment l’histoire des idées économiques, l’histoire prémoderne et moderne des idées politiques et constitutionnelles européennes, l’histoire du libéralisme, de la représentation politique, de la démocratie et de l’idée de tolérance. La nature interdisciplinaire de son travail lui a permis de collaborer avec des collègues de diverses facultés et départements. Elle a pu ainsi contribuer à l’intérêt croissant que rencontre sa discipline à l’Université de Lausanne. En particulier, en 2006, elle participe à la création du Centre d’histoire des idées politiques et des institutions (CHIPI) qui est rapidement devenu une plateforme de discussion, tout comme un lieu de rencontre et de nouvelles recherches au carrefour entre la théorie politique, l’étude des institutions politiques et de l’histoire intellectuelle. Son intérêt très précoce pour l’économie politique (notamment l’école classique anglaise) l’a amenée à occuper une place importante au sein du Centre Walras-Pareto qu’elle rejoint dès 2013. Biancamaria Fontana a pris très à cœur son rôle d’enseignante, abordant des sujets et des thématiques complexes avec un véritable souci pédagogique. On retrouve cette exigence et cette générosité mêlées dans l’encadrement de ses doctorants, auxquels elle s’est attachée à transmettre une vertu qui caractérise son propre parcours : l’indépendance intellectuelle.

 

Alors que nombre de ses publications sont centrées sur les théories qui sous-tendent les institutions politiques et constitutionnelles développées durant la fin du dix-huitième et le début du dix-neuvième siècle, Biancamaria Fontana a également toujours été intéressée par les liens que ces idées entretiennent avec leur propre passé (en remontant parfois jusqu’au seizième siècle). Elle a également offert des contributions décisives relativement à l’importance contemporaine de penseurs politiques comme Benjamin Constant et Germaine de Staël. Durant sa présence à Lausanne, elle a publié un nombre très important de monographies qui ont reçu un accueil international particulièrement réjouissant. En 1994, elle édite The Invention of the Modern Republic (Cambridge) et en 1996 une Politique de Laclos (Kimé). Ces ouvrages seront rapidement suivis, en 2000, par la première édition en anglais des Political Writings de Benjamin Constant (Cambridge). En 2008, elle publie un ouvrage très original sur Montaigne’s politics : Authority and Governance in the Essais (Princeton) ainsi que Les usages de la séparation des pouvoirs (M. Houdiard) qu’elle coédite avec Sandrine Baume. Finalement, en 2016 s’ajoute à cette liste son ouvrage sur Germaine de Staël : A Political Portrait (Princeton). La plupart de ces livres ont connu plusieurs rééditions ainsi que de nombreuses traductions. Biancamaria Fontana a naturellement publié de nombreux articles de revues ainsi que des chapitres d’ouvrages collectifs. Son vif intérêt pour la littérature européenne et sa remarquable capacité à intégrer des concepts philosophiques abstraits dans leur contexte historique et littéraire, aidés par un style toujours élégant et une plume souvent ironique, ont fait de Biancamaria Fontana un contributeur très demandé de diverses revues littéraires internationales lui permettant ainsi de se créer une audience bien au-delà des confins du monde académique.

 

Roberto Baranzini
Pascal Bridel
Béla Kapossi

 

 

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