André Petitat

Originaire du canton du Jura, André Petitat a fait ses études à l’Université de Genève d’abord (demi-licence en psychologie et licence en sociologie, 1968) et à l’Université de Lausanne ensuite (doctorat en sciences sociales, 1981). Assistant du prof. Roger Girod de 1968 à 1970, il est devenu ensuite chercheur au Service de la recherche sociologique du canton de Genève (1970-1976). Pour gagner en autonomie dans la définition de ses recherches il entreprend une thèse sous la direction du prof. Giovanni Busino. Publiée chez Droz en 1982, sous le titre alors un peu provocateur de Production de l’école, production de la société, elle proposait une critique sociohistorique de la problématique de la reproduction alors dominante en sociologie de l’éducation.

Entre-temps, dès 1977, il s’installe à Montréal, est nommé professeur substitut à l’Université de Montréal en 1978 et, dès 1983, professeur régulier à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), au Département de sociologie. Ses cours portent sur l’histoire de la pensée sociologique, de Machiavel à Weber et sur l’éducation. Il n’a jamais cessé de cultiver cette veine socio-historique, en réalisant notamment une recherche sur l’épistémologie de Jean Bodin et une vaste étude sur la formation et le travail infirmiers dans les trois plus grands hôpitaux de Montréal, portant sur plus d’un siècle.

Ses travaux sur le don et le secret accompagnent son retour en Suisse (1994-1995) et impliquent une attention plus grande aux dimensions microsociologiques. Ils combinent la tradition de la sociologie compréhensive avec les recherches psychologiques vouées à la genèse de la compréhension de l’action (théorie de l’esprit), recherches qui orientent vers une vision stratifiée et plurielle de l’action.

En s’appuyant sur cette posture, le professeur Petitat a entrepris l’analyse du monde fictionnel de tradition orale en termes de compréhension de l’action. Sur cette lancée, ses derniers ouvrages se réfèrent à la pluralité des mondes et à la pluralité interprétative et rejoignent certaines tendances de la sociologie pragmatique.

Au-delà des changements d’objet de recherche, un fil rouge traverse toute sa carrière, c’est l’attention aux mutations, à la plasticité et à la fragilité du lien social et à son interprétation.

A l’Institut des sciences sociales de l’Unil, André Petitat a créé le Laboratoire des sciences de l’éducation. Il a contribué à rapprocher l’UNIL et la HEP (Haute école pédagogique du canton de Vaud) en travaillant à l’élaboration d’une Maîtrise interinstitutionnelle en sciences et pratiques de l’éducation ; au plan international, en tant que vice-président (2004-2008) et président de l’AISLF (2008-2012), il a œuvré à la création de la revue en ligne SociologieS et du Réseau international d’écoles doctorales en sociologie/sciences sociales (Rédoc).
 

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Naissance le 8 octobre 1944
Etudes de sociologie aux universités de Genève et de Lausanne
Professeur ordinaire SSP en 1995
Directeur du Laboratoire des sciences de l’éducation (LABEDUC) 2005-2010
Président de l’AISLF 2008-2012
 

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