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Nommée professeure honoraire de la Faculté des SSP
version du 17 novembre 2022

Visionnaire, déterminée et travailleuse inlassable, Marie Santiago est pionnière dans l’institutionnalisation de la psychologie de la santé à l’Université de Lausanne, en Suisse et à l’étranger. Dix-neuf ans durant, comme Professeure ordinaire à l’UNIL, Marie Santiago a contribué au développement des approches compréhensives et qualitatives en psychologie. A ces contributions scientifiques majeures s’ajoute son engagement dévoué et durable dans la gouvernance facultaire et universitaire.

D’origine espagnole, Marie Santiago a déménagé durant son enfance en France. En 1984, elle obtient une Maîtrise en psychologie à l’Université́ de Paris VIII. Quelques années plus tard, elle décroche plusieurs diplômes postgrades : un DESS en psychologie clinique et en psychopathologie (1985), un DESS en psychologie du travail (1986) et un DEA en psychologie clinique et sociale (1988). Sous la direction du prof. Yves Baumstimler, elle soutient, en 1992, à l'Université de Paris XIII-Villetaneuse une thèse de doctorat intitulée "Une passion du vouloir-mère ? Répétitions et dégagements des demandes dans les fécondations in vitro". Ce travail précurseur pose les jalons d’une approche qui vise à comprendre de manière clinique l'articulation entre le monde psychique et le monde médical. En 1999, elle obtient une Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) en psychologie, de l’Université d’Aix-Marseille, puis en 2000 elle est qualifiée par le CNU comme Professeure des Universités.

Avant sa nomination comme Professeure ordinaire en psychologie de la santé à l’UNIL en 2003, Marie Santiago a occupé les postes académiques de Maître de conférence en psychologie clinique et psychopathologie à l’Université de Nantes (1992-1995), au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris (psychologie clinique et psychologie du travail, 1995-2002) et de Professeure des Universités en psychologie clinique et pathologique à l’Université de Picardie Jules Verne à Amiens. En parallèle, elle a exercé une activité de clinicienne grâce à des formations en psychanalyse, en psychothérapie de groupe et en hypnothérapie.

Dès son arrivée à l’UNIL, Marie Santiago s’investit pleinement dans la création puis la consolidation du laboratoire CERPSA (Centre de recherche en psychologie de la santé), devenu plus tard le Centre de recherche en psychologie de la santé, du vieillissement et du sport (PHASE), au sein de l’Institut de Psychologie. Elle devient rapidement une figure incontournable de référence de la psychologie de la santé et des méthodes qualitatives du monde francophone.

Sa recherche se caractérise par un ancrage dans des pratiques concrètes et des besoins des populations et des individus. Ses thématiques de prédilection incluent les conséquences subjectives et intersubjectives de la maladie grave et chronique (ex. diabète, douleur chronique, santé sexuelle et reproductive, santé au travail, oncologie, VIH, etc.), l’activité des psychologues dans le domaine de la santé, l’usage des objets connectés de santé, les liens entre santé et durabilité ou encore l’analyse des critères de qualité dans les recherches qualitatives en psychologie.

Une contribution scientifique importante concerne la modélisation compréhensive des liens entre la corporéité, la socialité et le psychologique pour comprendre la manière dont les personnes donnent un sens à leur vécu de la maladie grave ou chronique. Une autre contribution significative concerne la valorisation de la recherche qualitative, notamment par la mise en place de réseaux de recherche et de sociétés savantes spécialisés en méthodes qualitatives en psychologie. Elle est, par exemple, membre co-fondatrice de la première société européenne de recherche qualitative en psychologie (EQuiP), dont elle est présidente honoraire.

L’impressionnante productivité scientifique de Marie Santiago se traduit par des projets de recherche financés – y compris par le FNS – et par de nombreuses publications. On peut citer, à titre d'exemple, l'article intitulé "Quality of Qualitative Research in the Health Sciences : Analysis of the Common Criteria Present in 58 Assessment Guidelines by Expert Users", publié en 2012 dans  la prestigieuse revue Social Science and Medicine ou encore, la contribution intitulée "The need for an ‘embodied socio-psychological’ model of illness experience" à l’ouvrage Critical Health Psychology édité par Michael Murray en 2015. Marie Santiago a également publié l'un des premiers manuels francophones sur les méthodes qualitatives et mixtes en psychologie de la santé. Par ailleurs, elle a encadré plus de 10 thèses de doctorat et s’est engagée dans une grande variété de missions d’expertise scientifique et de colloques.

Première Doyenne de l’histoire de la Faculté des SSP (2019-2021), Marie Santiago avait auparavant occupé la fonction de vice-doyenne sous quatre mandatures décanales entre 2005 et 2018. Dans ce cadre, elle a joué un rôle décisif dans la conception et la mise en œuvre d’une culture Qualité au sein de la Faculté et plus largement de l'Unil. A l’échelle de l’Université, elle a fortement contribué à l’élaboration et au pilotage des procédures d’assurance de la qualité, comme Présidente de la Commission Valorisation Enseignement et Recherche (COVER), puis de la Commission Qualité et Valorisation (CQV). Elle a construit une véritable expertise sur ces procédures dont la Faculté a très largement bénéficié.

Loyale, entière et travailleuse infatigable, Marie Santiago s’est engagée pleinement tout au long de son parcours professionnel au service de l’institution. Avec générosité, un sens élevé de la justice et une créativité inépuisable, elle a su mettre ses connaissances, son savoir-faire et son sens de l'écoute au service des autres. Son intelligence des choses et des gens et sa subtilité argumentative ont marqué ses doctorant·e·s, ses étudiant·e·s, les membres des services administratifs et techniques, et tout·e·s les collègues qui ont eu la chance de la côtoyer. Son énergie, sa curiosité intellectuelle et sa rigueur vont nous manquer, mais son empreinte va subsister longtemps au sein de la Faculté, qui lui témoigne de son respect et de sa reconnaissance.

Maria del Rio Carral
Jean-Philippe Leresche
Roseline Costaz

 

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