Blended subjects - The socio-cognitive construction of situated social meaning through humour
Le 8 décembre 2011, 17h15, Anthropole, salle 5093 / entrée libre,
conférence de M. Andreas Langlotz, Université de Lausanne:
Conférence donnée dans le cadre du cycle de conférences des rencontres du jeudi soir
Several sociolinguistic studies have pointed to the great functionality of verbal humour for the construction of relational meaning (e.g. Holmes & Stubbe 2003). Taking these insights as a basis, this talk theorizes the social power of humour as the emergent result of intertwined cognitive and interactional sense-making processes. On the one hand, situated social meaning is cognitively created through processes of conceptual blending (Fauconnier & Turner 2002) that are triggered through the semantic incongruity inherent in verbal humour. On the other hand, the very act of enforcing incongruity on the listener constitutes an interactional strategy that is pursued by the speaker in order to playfully undermine the common ground (Clark 1996) shared between the interactional partners. The momentary loss of common ground catches the listener by surprise, empowers the speaker over him/her, and thus has the potential of creating social distance. However, the listener’s situated cognitive process of incongruity resolution through conceptual blending creates insight into the jocular content of the humorous act, allows an unexpected conceptualization of the world via this humorous content, and thus both re-establishes and enhances common ground with the speaker. After the momentary loss of interactional coordination, sharing the joke therefore increases the proximity between the interactional partners. Verbal humour is thus explained as an integrated socio-cognitive process that strategically combines power negotiation with emotional release and creative conceptualization processes. The situated social meaning that is instigated through verbal humour allows the interactors to depart from their expected social roles and to momentarily become different social subjects.
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Espaces, mouvements, cartes
12 mai 2011, 17h, Anthropole, salle 2044 /entrée libre,
conférence de M. Bertrand Westphal, Université de Limoges:
Partant de quatre exemples (les cartes murales de certains tableaux de Vermeer, le Tamerlan de Marlowe, la renomination des lieux gaéliques dans la pièce "Translations" de Brian Friel et l'étude du plan d'une ville nouvelle par le romancier américain Michael Chabon), le Prof. Westphal tentera de montrer en quoi la carte et le récit littéraire entretiennent une relation étroite, quelque part entre texte et image. Il s'agira aussi de méditer sur la nature fictionnelle de la carte et sur le péché d'orgueil de ceux qui tentent d'imposer une vision surplombante du monde. Il s'agira enfin de montrer que toutes les représentations spatiales, quelles qu'en soient le support, sont inscrites dans le mouvement, littéralement transgressives.
Cette conférence a lieu dans le cadre du colloque "La représentation de l'espace dans les sciences humaines".
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L'influence de l'intervention stalinienne dans la linguistique sur la théorie de la langue littéraire en Tchécoslovaquie
Mardi 12 avril 2011, 17h15 - 18h45, Anthropole, auditoire 5093, Université de Lausanne / entrée libre, conférence de Mme Kateřina Chobotová, doctorante, Prague / Lausanne:
«L’influence de l’intervention stalinienne dans la linguistique sur la théorie de la langue littéraire en Tchécoslovaquie».
La modification de la théorie de la langue littéraire en Tchécoslovaquie dans les années 1950, à la suite de l’intervention de Staline à la linguistique en 1950, sera analysée en détail dans l’exposé.
A travers l’analyse de la culture de la langue – la mise en pratique de la théorie de la langue littéraire des années 1950 et la comparaison avec celle des années 1930, élaborée par le Cercle linguistique de Prague, nous essayerons d’éclaircir comment la théorie de la langue littéraire était modifiée conformément à la théorie linguistique instaurée par Staline.
L’exposé s’orientera sur 3 objets de la culture de la langue : l’orthographe et sa réforme, le dictionnaire du tchèque littéraire et les manuels du tchèque sur lesquels nous montrerons l’influence directe de la notion de langue littéraire en tant que langue homogène et du procès de la démocratisation et celui de la socialisation, renvoyant à la notion de langue du peuple tout entier de Staline.
En analysant l’une des théories linguistiques et sa mise en pratique, l’exposé montrera l’influence directe de l’idéologie politique sur la recherche linguistique.
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Comment répondre à des actes menaçants pour un chef politique ? Quelques stratégies communicationnelles
Le 6 avril 2011 de 13h15-14h45, anthropole, salle 3032, conférence de M. Olivier Turbide, Université de Lausanne:
Dans son intervention, Olivier Turbide présente un cadre d’analyse pour caractériser les discours d’opposition et l’appliquer à l’étude d’entrevues médiatiques dysphoriques avec des chefs politiques. Cette proposition analytique issue de travaux menés conjointement avec Vincent et Laforest (Laforest, Vincent, Turbide, 2009; Vincent, Turbide, Laforest 2008; Turbide, Vincent, Laforest, 2008) vise à rendre compte des ressources communicationnelles à la disposition des acteurs pour menacer la face d’autrui, le contraindre, le dominer et pour répondre à ces menaces.
Sachant que les actes menaçants n’entretiennent pas une relation univoque le domaine de la confrontation, l’analyse montrera que le passage de la simple expression d'une opinion « contre » à des formes extrêmes d’attaque et de condamnation implique une montée en tension (Moïse, 2008) dont l'ampleur résulte des stratégies d'amplification et d'atténuation du conflit employées par les acteurs en interaction (Vincent, Turbide, Laforest, 2008 : 65, 95-96).
En contexte médiatique, la gestion de ces interactions dysphoriques demande au chef politique qu’il prenne en compte des paramètres spécifiques à ces performances devant public. Premièrement, parce que cette dynamique d’attaque – contre-attaque se fait en présence de tiers absent (auditeurs/téléspectateurs), cela exige du chef politique qu’il pose des hypothèses sur les attentes comportementales de ce public en termes de tolérance à l’agressivité et au conflit, attentes qui seront différentes selon qu’il s’adresse à un public de débat, d’émission d’affaires publiques ou de talk show, et qu’il adapte son comportement en conséquence (Scannell, 1991 : 3).
Deuxièmement, cette présence des auditeurs/téléspectateurs demande aussi à l’acteur qu’il se comporte selon ce que son statut commande (voir Charaudeau, 2005 : 66-67). Ainsi, pour un chef politique, savoir se défendre, ne pas s’en laisser imposer et revendiquer une image de fermeté et de conviction font partie des invariables associés à son statut que l’on s’attend à retrouver peu importe l’activité performée. Pour illustrer ces deux paramètres, l’analyse d’extraits d’entrevues tirés d’une émission d’affaires publiques et d’un talk show mettant en scène un même chef politique québécois, Jean Charest, sur un même enjeu politique sera présentée.
Traduction automatique et modes d'intégration dans les sciences du langage
Le 22 mars 2011 conférence de Mme Jacqueline Léon Histoire des Théories Linguistiques /entrée libre CNRS, Université Paris Diderot :
La traduction automatique (TA), conçue au MIT au lendemain de la seconde guerre mondiale et destinée à traduire des langues dans d’autres langues, a été élaborée dans le cadre des sciences de la guerre (Pestre 2004) dont la linguistique était absente. En tant que technologie à haute valeur stratégique destinée à fournir des traductions en série, elle a d’abord été développée par les quatre pays, Etats-Unis, URSS, Grande-Bretagne et France, considérés comme les « vainqueurs » de la seconde guerre mondiale et impliqués dans la guerre froide, qui y ont consacré des moyens considérables. Ce faisant, la TA a imposé un nouvel horizon de rétrospection (Auroux, 1987, 2006) aux linguistes, et a marqué le début de l’automatisation des sciences du langage et leur « seconde » mathématisation. L’intégration de ce nouvel horizon d’introspection par les linguistes s’est effectuée de manière très différente selon les traditions intellectuelles, culturelles et linguistiques. Dans mon exposé, je traiterai plus particulièrement des traditions linguistiques britannique et russe pour montrer comment cette automatisation peut s’ancrer sur le long terme et déterminer des « modes d’intégration » spécifiques.
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