Qu'allez-vous trouver dans cette partie?
Vous trouverez ici 15 courtes biographies de présidents représentant au mieux les profils dominants des membres de notre échantillons. Nous avons sélectionné 15 parcours qui montrent parfaitement les postes-clefs et les parcours de pouvoir qui caractérise les présidents Zofingiens. Vous retrouverez d’anciens Conseillers d’État, des chefs d’entreprise, des Directeurs d’associations reconnues comme le GATT ou le CIO et d’autres personnalités qui illustrent parfaitement leurs rôles dans des postes de commandement des grandes hiérarchies institutionnelles.
Carte postale représentant des Zofingiens, via site Zofingue VD
Les présidents de Zofingue sont des hommes de pouvoir car il détiennent des postes de commandement stratégique de la structure sociale (MILLS: 2012) dans la plupart des sphères de la société. Ces positions leur permettent de transcender l’univers quotidien des hommes ordinaires et sont en ceci perçus comme des hommes « extra ordinaires ». Nous illustrerons ici cette affirmation par 15 présidents qui se sont particulièrement illustré publiquement durant le XXe siècle.
Ces hommes ont commandé les principales organisations de la société moderne vaudoise , suisse (Marc-Antoine Muret, Raymond Gafner) et même internationale (Arthur Dunkel). Ils ont structuré le monde spirituel, journalistique ou académique (Henri Meylan, Dominique Rivier, William Cuendet, Gaston Bridel) ; ils ont administré des compagnies ou on été des membres influents de l’économie (Pierre Freymond, Raymond Devrient), ils étaient ingénieurs (Pierre-Michel Genton) ou médecins (Noël Genton); ou ils ont enfin fait marché la machine de l’Etat et ont assumé les plus hauts mandats politiques (André Gavillet, Jean-François Leuba, Louis Guisan).
Arthur Dunkel
(∗ 28.8.1932 à Lisbonne, † 8.6.2005 à Meyrin)
Arthur Dunkel est probablement une des personnalités les plus connues et médiatisées des présidents regroupés dans notre base de données. Ambassadeur délégué de la Suisse aux accords commerciaux en 1976, puis Directeur général du GATT de 1980 à 1993, sa posture internationale a fait de lui un des personnages des plus influents de la politique internationale de la fin du XXe siècle.
Arthur Dunkel © Edy Motta dans l’article du 24heures, « Quand l’Uruguay Round aura réussi je serai le plus heureux des hommes », 16.06.1993.
Arthur Dunkel est la parfaite illustration d’une élite à des postes de commandement stratégies, notamment de l’administration. Dès la fin de ses études en 1056, il entame une carrière de négociateur et grimpe les échelons de l’administration fédérales à une vitesse folle. Conseiller, consultant, « faiseur d’opinion » il est très vite directement au dessous des postes les plus proches des élus fédéraux.
Il est par ailleurs un fervent adhérent de la libéralisation commerciale et c’est dans cette ligne qu’il s’intègre parfaitement au GATT, où il est chargé des questions de politique commerciale mondiale et des relations commerciales avec les pays en développement. Comme Directeur général du GATT de 1980 à 1993, il a présidé en particulier les négociations de l’Uruguay Round qui ont abouti en 1991 à la création de l’OMC!
Arthur Dunkel termine sa carrière à la tête de l’institut de hautes études en administration publique (IDHEAP), après avoir reçu les distinctions de docteur honoris causa de l’Université de Bâle et de Fribourg. Et comme, il n’y en a jamais assez, Dunkel a assumé à la fin de sa carrière le rôle d’administrateur de Nestlé et du Crédit Suisse.
DHS (Dictionnaire historique de la Suisse)
Wikipédia
Arthur Dunkel © Iseli dans l’article du 24heures, « OMC à Seattle, début d’un ordre commercial vraiment mondial ? », 27.10.1999.
Articles – Tribune de Genève (15.07.1992), 24heures (23.09.1998; 27.10.1999; 04.05.1999), Le Matin (14.01.1997; 29.05.1997), via scriptorium.
« Comme la richesse et le pouvoir, le prestige tend à devenir cumulatif: plus on en a, plus on peut en avoir »
(Mills 2012)
. . Politique et administration . .
Marc-Antoine Muret
(∗ 16.02.1913, † 07.04.1998)
Marc-Antoine Muret s’est particulièrement distingué par son engagement de Directeur du Comptoir Suisse, manifestation nationale certes à but commercial, mais qui donne aussi au pays l’occasion de présenter une sorte de baromètre du progrès et constitue un excellent moyen de la construction d’une identité collective (Ruedi Brassel-Moser, DHS).
Marc-Antoine Muret © ASL, 24heures du 07.04.1998.
Sa formation de publicitaire durant les premières années de sa carrière lui a probablement été utile pour assumer tour à tour les rôles de président de la Commission cantonale de l’économie vinicole, de président de la Société des exportateurs de vins suisses et à la Direction de l’Officie des vins vaudois, années durant lesquels il est un « grand défenseur de l’image de marque des vins vaudois » (24heures, 07.04.1998).
Raymond Gafner
« Il a marqué l’histoire du parti radical vaudois, l’histoire médicale du canton et l’histoire olympique » (NRJP, 31.01.2003)
(* 17.2.1915 à Lausanne, † 26.11.2002 à Lausanne)
Raymond Gafner est un excellent exemple de l’attachement au Canton de Vaud que nous avons observé, par leurs positions cantonales, chez de nombreux présidents de notre base de donnée. Selon la Nouvelle Revue et Journal Politique (31.01.2003), journal d’opinion du parti Radical vaudois, « Raymond Gafner avait le format pour devenir conseiller fédéral, mais il a préféré s’engager dans son canton pour doter ses habitants d’un hôpital moderne, à l’image de la renommée de la Faculté de médecine de Lausanne, puis pour la promotion du sport au plus haut niveau ».
Raymond Gafner © asl, in Nouvelle revue et journal politique, 31.01.2003
Il est d’abord collaborateur de son père jusqu’en 1952, année durant laquelle il devient Directeur de l’hôpital cantonal vaudois de 1954 à 1980. Il dirige l’Hôpital pendant 26 ans et participe à la construction et la mise en place du CHUV.
Raymond Gafner est aussi un grand sportif, scout dans sa jeunesse, il occupe des postes importants dans la hiérarchie du scoutisme et du sport, notamment en étant Directeur national du hockey sur glace. De 1947 à 1985, il s’engage dans le mouvement olympique et devient membre du Comité olympique suisse (1947-1965), puis devient son président jusqu’en 1985. Elu au CIO en 1969, administrateur délégué, puis membre honoraire en 1990. Il est aussi un des fondateurs du Musée olympique de Lausanne, inauguré en 1993.
Raymond Gafner est aussi très impliqué dans la politique vaudoise puisqu’il est Député pendant 25 ans, mandat extrêmement long! Il est en plus Président du Parti radical vaudois en 1973.
Titre de l’article à sa mort, in Nouvelle revue et journal politique, 31.01.2003
Raymond Gafner se fait aussi connaître dans un autre genre puisqu’il publie six livres tout au long de sa vie. Colonel de l’infanterie motorisée, Raymond Gafner mène une série d’entretiens avec le général Guisan en 1953 pour la Radio suisse romande.
DHS
Wikipédia
Articles: 24heures (27.11.2002, pp. 15-16), Nouvelle Revue et Journal Politique (31.01.2003).
Louis Guisan
« La grande figure du libéralisme vaudois » (24heures, 16.07.1998).
(* 12.6.1911 à Lausanne, † 13.7.1998 à Lausanne)
Louis Guisan est fils du professeur de Droit, François Guisan, lui-même président de Zofingue en 1900 (pour une idée des « mécanismes dynastiques » de l’élite, lire la partie sur les origines sociales). Il est sans conteste la figure dominante de l’élite professionnelle de la politique, faisant carrière dans les conseils et exécutifs des échelons locaux aux Chambres fédérales. Il est notamment parlementaire fédéral pendant 20 ans!
Louis Guisan © 24heures, 16.07.1998
Conseiller communal libéral à Yverdon, Conseiller d’Etat en charge des affaires militaires, des assurances, puis de la Justice et police) pour les législatures 1954-1966, puis conseiller national de 1955 à 1963 et enfin conseiller aux Etats jusqu’en 1975. Il est par ailleurs représentant de la Suisse au Conseil de l’Europe et il assume durant les années 1972 à 19786 la présidence du Parti libéral suisse!
Annonce dans la Revue de Lausanne, 03.04.1938
Avocat de profession, Louis Guisan exerce dès l’obtention de son brevet en 1938. Dès cette date et jusqu’à son élection au Conseil d’État, il pratique le barreau à Yverdon puis à Lausanne où il reprend l’étude du conseiller d’État Antoine Vodoz, fait extrêmement intéressant puisque Vodoz, à la carrière politique presque similaire à celle de Louis Guisan (!), est lui aussi ancien Président de la société de Zofingue! Bon exemple ici des liens créés par la société de Zofingue entre ses membres et des similitudes de parcours qu’elle façonne. Selon Mills (2012), « l’idée d’une couche dominante implique que la plupart de ses membres entretiennent un réseau de relations amicales, et que dans une certaine mesure les postes sont interchangeables dans les diverses hiérarchies de l’argent, du pouvoir et de la célébrité ».
Louis Guisan est assurément une figure marquante du libéralisme romand et en donne un élan particulier dans le canton de Vaud en combattant les milieux d’extrême droite qui ont notamment tenté de mettre la main sur la Gazette de Lausanne, dont Guisan s’est assuré qu’elle garde sa mouvance libérale-démocrate. Il dirige ce journal de mouvance libérale de 1966 à 1969.
Il a enfin siégé dans la commission d’experts pour la révision totale de la Constitution fédérale entre 1973 et1977, où il s’est montré « passablement allergique aux audaces novatrices, et a affiché un conservatisme institutionnel et un fédéralisme sourcilleux » (24heures, 16.07.1998). Grande figure de la politique cantonale et nationale, Louis Guisan est sans doute très représentatif du milieu libéral vaudois – dont il incarne l’idéal conservateur – propre à l’idéologie dominante de la société Zofingue!
DHS
Wikipédia
Article: 24heures (16.07.1998).
André Gavillet
Le grand argentier socialiste du canton de Vaud
(* 25.9.1924 à Lausanne, † 14.7.2014 à Lausanne)
André Gavillet est un cas particulièrement intéressant puisqu’il est un des seuls membres de notre base de donnée qui ne se fond pas dans l’idéologie libérale-radicale dominante dans la société de Zofingue. Membre du parti socialiste, fondateur de la section socialiste de Moudon, le personnage n’est néanmoins en aucun point déviant des profils dominants des Président de Zofingue, il est même une figure de la carrière politique cantonale: Conseiller communal à Moudon, puis Lausanne, il devient le grand argentier du Canton durant 11 ans. N’oublions pas que l’élite au pouvoir est aussi socialiste!
André Gavillet © Jean-Claude Curchod, 24heures, 29.11.1984.
Docteur ès Lettres, André Gavillet est enseignant au collègue à Moudon puis à Lausanne et devient enseignant au Gymnase du Belvédère jusqu’à son élection au Conseil d’Etat. Car, c’est en effet la carrière politique qui caractérise le socialiste, carrière qu’il mène en parallèle de sa carrière professionnelle. Le 9 mars 1970 il est élu au Conseil d’Etat du canton de Vaud et prend la tête du Département des finances, qu’il dirige jusqu’en 1981. Il siège notamment au gouvernement cantonal de 1978 à 1981 avec son ancien amis Zofingien libéral Jean-François Leuba, amis très probablement utile à Gavillet pour trouver au Conseil des ententes aussi à droite.
Durant ses trois mandats politiques, il a été appelé à assumer plusieurs fonctions: il a notamment dirigé les groupes responsables du bon déroulement de la construction du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), en chantier de 1971 à son inauguration en 1982 (très probablement en collaboration avec son Directeur Raymond Gafner); il a aussi participé au rachat par le canton de la Maison de l’Élysée et à la fondation du Service cantonal de recherche et d’information statistiques.
Cortège politique à l’occasion du 60e Comptoir, avec la présence de deux présidents Zofingiens, André Gavillet et Jean-François Leuba © Laeser, 24heures, 14.09.1979.
En 1963, il crée l’hebdomadaire indépendant de gauche Domaine public, dans lequel il est rédacteur responsable, puis collaborateur régulier. Il y rédigera plus de 1500 articles jusqu’à sa mort. Ce journal devient rapidement une référence dans la vie romande et a probablement conféré à André Gavillet une stature de penseur politique reconnu. A sa démission, la presse reconnait unanimement le « bilan positif » du Conseiller et sa capacité à satisfaire tant les attentes de la droite que de la gauche.
DHS
Wikipédia
Articles: 24heures (11.11.1980)
Jean-François Leuba
(* 16.7.1934 à Lausanne, † 22.10.2004 à Lausanne)
Jean-François Leuba est un exemple de plus de la figure dominante de la carrière politique et est un des représentants des plus fervents défenseurs du libéralisme dans le canton de Vaud. Il est notamment le père de l’actuel Conseiller d’Etat Philippe Leuba, lui aussi président de la société Zofingue en 1990.
Jean-François Leuba @ Curchod, 24heures, 20.02.1978.
Jean-François Leuba s’illustre particulièrement par sa carrière politique et par son long mandat de Conseiller d’Etat. Il est notamment grâce à cette fonction, à l’origine de la construction du palais de justice de l’Hermitage, c’est-à-dire du Tribunal cantonal, inauguré en 1968. Il est Conseiller d’Etat en même temps que son collègue André Gavillet.
DHS
Wikipédia
Articles: Le Matin (06.10.1979), 24heures (13.09.1979).
. . Spirituel, culturel et académique . .
Gaston Bridel
(* 01.12.1895 à Montreux, † 25.5.1982 à Prilly)
Issus de la grande famille vaudoise des Bridel, qui a vu se succéder une quinzaine de théologiens, dont de nombreux pasteurs, de professeurs à l’académie ou à l’université et jouant un rôle en vue dans l’Eglise libre. Gaston Bridel suit cette tradition familiale puisqu’il suit des études de Théologie et de Lettres à l’Université de Lausanne.
Gaston Bridel © Laester, in Tribune de Lausanne, 25.05.1982.
Gaston Bridel s’illustre particulièrement par son insertion dans la vie culturelle et journalistique vaudoise. Malgré la tradition de théologiens dans sa famille, il devient dès la sortie de ses études journaliste à la Gazette de Lausanne, dont il deviendra secrétaire général pendant plus de dix ans, avant de diriger jusqu’à sa retraite la Tribune de Genève. Gaston Bridel est par ailleurs Président de l’Association de la presse suisse de 1944 à 1946.
Gaston Bridel est également très impliqué dans la sphère culturelle romande puisqu’il est chroniqueur théâtral et dirige le Théâtre du Jorat à Mézière de 1930 à 1938, où il y joue le Major Davel. Bridel siège également au bureau de l’Alliance culturelle romande.
Wikipédia (De)
Articles: Tribune de Lausanne (25.05.1982), 24heures (25.05.1982).
Dominique Rivier
(* 12.11.1918 à Jouxtens-Mézery, † 30.6.1998 à Jouxtens-Mézery)
La tradition académique est forte dans la famille protestante de Dominique Rivier, puisque ses deux frères sont professeurs à l’Université de Lausanne. D. Rivier fait ses études en sciences à l’Université de Lausanne où il obtient un Doctorat en Physique en 1948. Il complète ses connaissances en physique quantique dans les prestigieuses universités anglo-saxonnes de Princeton University et au National Research Council à Ottawa jusqu’en 1953 ou il devient Professeur de l’Université de Lausanne (retour aux sources).
Dominique Rivier © 24heures, 03.01.1983.
A l’Université de Lausanne, il devient Recteur en 1968, fonction qu’il exercera plus de dix ans, et durant laquelle il sera un fervent défenseur et à l’initiative du mouvement d’autonomie des Universités vis-à-vis du monde politique. Il fait d’ailleurs partie d’un groupe de frondeurs radicaux qui désavouent en 1968 les actions du Chef du Département de l’instruction publique, le socialiste H. P. Tschudi. Il se bat notamment pour cette autonomie dans la plupart des comités ou conseils politiques et académiques dans lesquels il siège.
Carrière
1950: Stage à Princeton University
1952: Stage au National Research Council à Ottawa
1953: Professeur extraordinaire à l’Université de Lausanne
1957-1988: Professeur ordinaire de physique expérimentale et théorique (mécanique quantique et relativité générale).
1968-1979: Recteur de l’Université de Lausanne
1965-1978: Membre de la Commission fédérale pour l’encouragement des recherches scientifiques.
1968-1984: Membre du Comité permanent de la Conférence régulière sur les problèmes universitaires du Conseil de l’Europe.
1979-1982: Président de la Conférence régulière sur les problèmes universitaires du Conseil de l’Europe.
Politique
1974-1986: Municipal et syndic de Jouxtens-Mézery.
Défenseur de l'autonomie des Universités
UNI-Lausanne no 4, 10.1972.
DHS
Articles: UNI-Lausanne (no 4, 10.1972), 24heures (03.01.1983).
William Cuendet
(* 26.6.1886 à Tizi-Ouzou (Algérie), † 29.10.1958 à Lausanne)
William Cuendet est la figure dominante du profil qu’avaient les présidents de Zofingue au début du XXe siècle. Pasteur, protestant (membre de l’Eglise libre) après une licence en Théologie à l’Université de Lausanne et une thèse en 1913 sur la philosophie de Rousseau. William Cuendet est fils d’un missionnaire en Algérie.
Titre d’un article de la Revue de Lausanne, 30.10.1958.
Fondateur des Amis de la pensée protestante, Président de la Société vaudoise de théologie, Pasteur à Zurich, il joue un rôle éminent dans la colonie romande mais aussi dans la vie intellectuelle de Zurich. Il occupe ensuite dès 1924 le poste de Pasteur à la paroisse libriste de Marterey à Lausanne, il joue un rôle considérable dans la vie sociale et théologique du canton de Vaud. Il joue aussi un rôle par ses mandats dans le comité de la Mission suisse en Afrique du Sud.
Henri Meylan
(* 29.10.1900 à Lausanne, † 9.3.1978 au Mont-sur-Lausanne)
Henri Meylan est proprement un des meilleurs représentants de l’élite purement académique et spirituelle, puisqu’il a été Professeur honoraire de l’Université de Lausanne dans laquelle il a enseigné durant plus de quarante-deux ans, puis Doyen de la Faculté de Théologie et Recteur de l’Université. Il a été très impliqué dans le monde des historiens. Les titres de docteur honoris causa lui ont été décernés par non moins six universités: Neuchâtel, Caen, Strasbourg, Genève, Saint-Andrews (Ecosse) et Montpellier, ce qui montre la bonne réception de son travail.
Henri Meylan © UNI-Lausanne no 22, 4.1978.
Henri Meylan est Professeur de l’histoire ecclésiastique et de l’histoire des dogmes à la faculté de théologie de Lausanne entre 1928 et 1970. Il en est le Recteur entre 1946 et 1948. Meylan est un historien de la Réformation et de l’Université de Lausanne. Il est l’un des artisans de la réunion des deux églises protestantes du Canton de Vaud, soit de l’Eglise libre et de l’Eglise nationale vaudoise: il s’est notamment attaché à montrer que les raisons de la séparation n’existaient plus. Concrètement, il réussi à réunir les deux facultés de théologie lausannoise.
Il a travaillé durant plusieurs années avec l’Université de Genève dans le cadre de la Société du Musée historique de la Réformation. Il a achevé avant sa mort le neuvième volume de cette entreprise. A côté de ces travaux, il a été Président de la commission de la recherche scientifique de l’UNIL, Président de la société vaudoise et suisse d’histoire.
DHS
Article: UNI-Lausanne (no 22, 04.1978)
. . Economie et politique . .
Pierre Freymond
(* 06.09.1921 à Yverdon, † 11.4.1971 à Duillier)
Pierre Freymond est incontestablement une personnalité à la fois politique et économique du canton de Vaud. La liste des groupements politiques, des entreprises, partis qui lui rendent hommage le jour de sa mort à 50 ans après une crise cardiaque est impressionnante (cf. image ci-dessous). Politicien radial, c’est surtout dans la sphère économique qu’il semble le plus s’illustrer, notamment en étant un avocat d’affaire réputé. De plus en plus dominé par des grandes entreprises, le canton de Vaud et la Suisse Romande avait probablement besoin de tels personnages pour les unir par des liens administratifs ou politiques. Pierre Freymond semble véritablement avoir fait partie de ces groupes qui détiennent les clés des décisions économiques.
Pierre Freymond © Nouvelle chronique vaudoise, 13.04.1971.
Pierre Freymond suit des études dans plusieurs universités européennes et est d’abord conseiller juridique à l’Organisation européenne de coopération économique, dans laquelle il fait ses premières armes entre le monde politique et économique. Il fait ensuite son entrée au barreau vaudois en 1954 et crée rapidement son étude qui devient « une des plus en vue de la place de Lausanne » (Feuille d’avis de Lausanne, 13.04.1971). Il est avocat d’affaire et se voit attribuer des affaires économiques des plus délicates.
Sur le plan politique, il est élu en 1965 comme municipal à Duiller, puis l’année suivante au Grand Conseil. Il est ensuite Conseiller national dès 1967, où il s’impose aussi sans peine et où il devient porte-parole du conseiller fédéral Hans Schaffner ce qui lui vaut de représenter la Suisse à la conférence de la FAO. Il fait notamment partie du Cerlce Démocratique de Lausanne, société patriotique, historiquement attachée au mouvement radical, sans être lié formellement au parti vaudois.
Nombreux hommages rendus dans les pages mortuaires pour P. Freymond, 24heures 12.04.1971
Il est parfaitement intégré dans les milieux d’affaire puisqu’il est Président d’Uvavin, membre du Conseil d’administration et Direction S.A. des produits alimentaires Knorr, membre du Conseil d’Administration de la Fiducière Firel S.A à Lausanne, membre de la compagnie d’assurance Nationale, appelé à faire partie de son Conseil d’administration, et membre du Conseil d’administration de la Banque Pasche.
Il membre du Club d’efficience de Suisse romande, lobby et groupe de réflexion économique. Au travers de ses dîners d’affaires, voyages d’affaires, forum économique ou du parrainage d’entreprises, le Club Efficience tend à fédérer des personnalités du monde économique.
DHS
Articles: Nouvelle chronique vaudoise (13.04.1971), Nouvelle revue de Lausanne (14.04.1971).
Raymond Devrient
Il avait la prudence du patron vaudois qui tient à se faire conseiller et à mûrir ses décisions.(24heures, 01.02.1987)
(* 23.04.1904 à Saint-Pétersbourg, † 27.1.1987 à Pully).
Raymond Devrien est issu d’une famille argovienne et est né à St-Peterbourg mais vient s’installer dans sa jeunesse dans le canton de Vaud. Il est l’illustration de l’entrepreneur mais qui reste toujours impliqué dans les sphères politiques, et fait le lien entre les sphères politiques et économiques. Directeur de Publicitas de 1938 à 1943, puis Directeur de la compagnie d’assurance La Suisse, dont il est administrateur jusqu’en 1970, il est très présent dans les groupes d’intérêts patronaux, notamment au Vorort, à la Fédération vaudoise des corporations entre 1938 et 1943, puis à la Chambre vaudoise de l’industrie entre 1954 et 1970.
Raymond Devrient © E.O 24heures, 01.02.1987.
Raymond Devrient, après avoir entamé sa carrière au Vorort devient très tôt Directeur de la compagnie Publicitas qui existe encore aujourd’hui. Il préside la compagnie d’assurance La Suisse dès l’âge de 44 ans. Il est un expert des assurances privées et du contexte économique, politique et social dans lequel elle s’inscrit, « ce qui lui permet de donner à ce groupe un essor qui le hisse parmi les principales compagnies du pays » (24heures, 01.02.1987). Il semble très apprécié ce qui le hisse à la présidence dès 1961 de l’association professionnelle faîtière des assurances, en même temps qu’au Comité européen des assurances.
Mais l’assurance ne constitue pas le seul domaine dans lequel il s’est illustré puisqu’il Il préside la Chambre vaudoise du commerce dès qu’elle se sépare de l’actuelle Union vaudoise des associations industrielles, commerciales et de métiers. Selon le 24heures, « il n’hésite pas à s’engager, lorsqu’il estime que l’intérêt général le justifie, dans des opérations de sauvetage d’entreprises comme celui de Baumgartner, autre épisode délicat de la vie économique vaudoise ». Il exerce de plus de nombreux mandats dans différents conseils d’administration et dans des associations d’intérêts. Il participe également à des institutions religieuses, comme la Fondation Vrêt-Bérard.
Il reçoit notamment un Doctorat honoris causa de l’Université de Lausanne pour « reconnaître le mérite exemplaire d’une carrière consacrée au développement économique du pays et au progrès de ses institutions de prévoyance » (24heures, 1.02.1987).
DHS
Articles: Nouvelle revue de Lausanne (31.01.1987), 24heures (01.02.1987).
Pierre Michel Genton
(* 02.07.1944 à Lausanne, …)
Pierre-Michel Genton représente une bonne illustration de la figure croissante dans les années 1960 des ingénieurs diplômés de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, qui devient en 1969 la deuxième haute école technique de la Confédération. C’est d’ailleurs la même année que Pierre M. Genton y obtient son titre d’ingénieur en génie civil. Il fait quelques années plus tard une formation en « Executive Development » que lui délivre en 1980 l’International Management Development Institute (IMD) de Lausanne.
Pierre-Michel Genton © Jane Way, 24heures, 11.04.1990.
Il est dès 1971 ingénieur en chef pour Electrowatt Engineering Service pour la planification et la construction de différents systèmes de transports, d’infrastructures énergétiques et de tunnels en Suisse. Il travail aussi dans divers groupes de projets pour des constructions à l’étrangers et dans la Société Suisse de Surveillance, expert externe pour la validité de projets d’infrastructure. Il est membre de l’Etat-major de contrôle et de coordination du transit alpin de 1997 à 2000, commission extra-parlementaire du DETEC.
Noël Genton
(*26.12.1925 à Lausanne, …)
Noël Genton (pas un parent proche de Pierre-Michel Genton) est Docteur en médecine de l’Université de Lausanne. Il est la figure du médecin Zofingien, troisième formation suivie par les présidents de la société. Il illustre bien le fait que les médecins de notre base de donnée ne se contentent pas de pratiquer la médecine mais recouvrent aussi toute sorte de rôles stratégiques de l’administration publique (Chef de clinique dans un hôpital, Directeur d’un centre médical cantonal, etc.), ou de places prestigieuse de la société.
Prof. Noël Genton © UNI-Lausanne (06.1977).
Noël Genton obtient donc son Doctorat en médecine de l’Université de Lausanne en 1953. Il suit ensuite ses stages en tant que jeune diplômé dans différents services à Lausanne et à Zurich avant d’être nommé en 1958 chef de clinique de chirurgie du Kinderspital, puis médecin-chef en 1961 de chirurgie infantile du Service universitaire de chirurgie de Lausanne, date de sa création. Assez tôt il s’oriente en pédiatrie et en chirurgie infantile.
Dès 1964, il entame une carrière académique de Professeur de médecine et de chercheur très impliqué dans le développement de la chirurgie infantile. Noël Genton est un des fondateurs de la chirurgie pédiatrique à Lausanne, d’abord sous la forme d’une petite unité indépendante qu’il crée en 1961 pour devenir un Service autonome en 1971. Il est membre fondateur de la Société suisse de chirurgie pédiatrique, président Collège des chefs des services CHUV (1976 à 1980) et membre du Conseil de santé.
Articles : UNI-Lausanne (06.1977), UniScope (01.09.2000), Brochure du Symposium en l’Honneur du Professeur Noël Genton « Qu’est devenue la chirurgie pédiatrique 20 ans après ? » (08.09.2011).