La socialisation

La socialisation de l’élite dans Zofingue

Recherche réalisée par Marco Di Corcia et Maxime Mellina

18.06.2015

Les sociétés d’étudiants, dans la forme que nous leur connaissons aujourd’hui, occupent en Europe dès le début du XIXe siècle une place importante dans les sphères académiques et plus largement politiques et sociales. Ce rôle a aujourd’hui été largement montré, à la fois par des travaux historiques (MOEWLY: 1997) que sociologiques (MENDRAS et SULEIMAN: 1995; GOUSSET-CHARIERE: 2012; LAZEGA: 1994), travaux qui insistent particulièrement sur la place de ces sociétés d’étudiants dans le système de socialisation, de sélection et d’accès à l’élite.

En Suisse, les premières sociétés d’étudiants sont créées au début du XIXe siècle, profondément influencées par l’Allemagne où elles sont premièrement apparues (EHINGER: 2014). Principalement, elles sont des points d’entrée pour la formation et la sélection de l’élite helvétique et jouent un rôle important dans la formation et la construction du nouvel état fédéral de 1848 (MOEWLY: 1997, 11).

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Carte postale de Zofingue Lausanne, site Zofingue VD.

 

Les sociétés d’étudiants, un espace de formation de l’élite ?

Si la place centrale de ces groupes d’étudiants dans la société semble donc avoir été démontrée, il apparaît que les travaux sociologiques, à l’exception du travail fondateur de S. Gousset-Charrière et de quelques travaux historiques (VUILLEMIER: 1986; JOST: 1991), ne problématisent pas l’idée que ces sociétés occupent (ou occupaient ?) une place centrale dans le système de domination des élites dans le monde occidental et ne s’attardent que trop peu sur les mécanismes sociaux qui permettent de montrer cette hypothèse. Pourtant, il semble que penser ces sociétés d’étudiants dans le cadre de la sociologie des élites est fondamental et ce pour plusieurs raisons.

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Carte postale représentant l’écusson de Zofingue,
via site Zofingue VD

D’abord, parce qu’elles offrent un point d’entrée parmi d’autre pour comprendre ce qui compose l’élite, comment on y accède, comment les individus se reconnaissent dans ce groupe et comment cette communauté se perçoit en tant que tout, c’est-à-dire comment celle-ci s’objective. Et cette réflexion est primordiale puisque réussir à saisir et à définir clairement ce qu’est une élite et comprendre qui peut prétendre appartenir à ce groupe hétérogène est extrêmement difficile [1].

définition de la notion d’élite ->

Ensuite, parce que ces sociétés sont des espaces d’acquisition d’un réseau de sociabilité. Les profils des individus appartenant à ce réseau sont la cristallisation et l’illustration de figures dominantes représentatives de ce qui peut faire l’élite. Si on en fait partie, ce n’est pas pour rien, c’est-à-dire que ces sociétés sont des indicateurs du capital social nécessaire à l’appartenance du groupe.

qui sont les présidents de Zofingue, quel est leur profil? –>

Enfin, parce que plus qu’un lieu de sociabilité [2], ces sociétés semblent également être un fantastique lieu de socialisation et de création (consciente ou inconsciente) d’une identité commune (et donc semblent être un des lieux de création d’une identité de l’élite). Gousset-Charrière fait la thèse et montre l’idée que ces sociétés mettent en place des processus qui sont en fait des apprentissages à l’identification et à la pratique du rôle d’élite (apprentissage de l’habitus de l’élite pour parler en termes bourdieusiens) : apprentissage de la prise de parole, apprentissage des jeux de pouvoir, de la méritocratie et du maniement du secret (GOUSSET-CHARRIERE: 2012, 15). Ces lieux doivent donc être perçus comme des espaces concrets de la structuration sociale dans lesquels les processus de socialisation sont perpétués. Ils sont les lieux d’acquisition et de mise en pratique de l’élitisme, notamment par leurs modes de sélection (bizutage ou charriage), mais aussi parce qu’elles sont des organisations avec une hiérarchie et une répartition distincte des rôles (quel mécanismes d’apprentissage et d’intériorisation de ces rôles ?). Elles sont donc en ceci les lieux du maintien et de perpétuation de la cohésion du groupe (GOUSSET-CHARRIERE: 2012).

histoire, fonctionnement et traditions de la société –>

Revue de la littérature

Tous les ouvrages mentionnés dans la partie socialisation sont reportés sous l’onglet bibliographie générale.

Les sociétés d’étudiants ont, comme le montre Marco Marcacci (1994), une historiographie riche quantitativement. Mais ces ouvrages, nous l’avons aussi remarqué, sont plutôt célébratifs de la société et servent en général à l’usage interne de ses membres. Ce phénomène est d’ailleurs probablement lui-même révélateur du réseau de relation que les membres recherchaient, notamment grâce à leurs livres d’Or, publiés et mis à jour avec soin (cf. Méthode, sources et échantillon). Certaines études mettent néanmoins en lumière le rôle politique de ces associations, tout spécialement pour l’époque de la naissance de l’Etat fédéral. La plupart de ces ouvrages sont donc à prendre avec des pincettes puisqu’ils sont rédigés par les anciens membres eux-mêmes investis dans ce travail de mémoire et de mise en avant politisée de leur ancienne société (par exemple MOEWLY (1997) est un ancien helvétien ou SPOTHELFER un ancien Zofingien).

importance des sociétés d’étudiants et bassin de l’élite en Suisse –>

Peu d’ouvrages s’intéressent toutefois à la problématique de la sociabilité au sein de ces associations. A relever deux études historiques de Marc Vuilleumier (1986) et de Hans Ulrich Jost (1991), qui commencent à s’intéresser à cette problématique avec un regard historique, et donc notamment pour le XIXe siècle. Ces études historiques mettent également en avant pour le cas suisse, par l’intermédiaire du processus de formation de l’État fédéral, l’idéologie dominante de ces associations et le rôle politique et idéologique de celles-ci. L’étude de Gousset-Charrière (2012) , bien qu’elle prenne place dans le contexte américain, est également un travail novateur sur l’approche de ces sociétés en terme de lieu de sociabilité et d’accès à l’élite. En général cette maigre littérature tente de déduire a posteriori l’importance et le rôle de ce genre d’associations grâce aux carrières politiques et sociales de leurs membres.

L’approche de sociabilité peut donc être définie et approchée de différentes façons: il s’agira donc dans notre travail d’étudier quelques manifestations possibles de ce phénomène, notamment par l’étude des membres de la société qui nous permettra de définir la sociabilité comme la propension à s’inscrire dans des relations publiques collectives, notamment en occupant l’espace public.

Les Présidents de Zofingue de 1895 à 1995

Il s’agira donc de se baser sur ces études pour essayer de comprendre plus spécifiquement la situation de la section vaudoise de société d’étudiants Zofingue. En partant de la société elle-même et de la liste de ses membres – répertoriés dans un livre d’Or qui rassemble tous les membres des années 1800 à 1995 – nous nous attarderons particulièrement sur la perception de ces associations comme un point d’entrée parmi d’autres pour comprendre ce qui compose l’élite (donc qui ont été ces membres, quelles ont été leurs formations, leurs professions, etc).

Méthode, sources et présentation de l’échantillon

Notre recherche se base sur un échantillon bien défini. Au vu du grand nombre de personnes qui sont devenues membre de Zofingue VD durant le XIXe et XXe siècle, nous avons décidé de prendre comme objet d’étude les présidents de la section vaudoise qui se sont succédés pendant le XXe siècle, soit de 1895 à 1995.

Notre source de référence a été l’ouvrage de Jean-Marc SPOTHELFER (1995), Les Zofingiens : Livre d’Or de la Section vaudoise, Yens, Saint-Gingolph : Ed. Cabédita. J.-M- Spothelfer a répertorié pour le compte de la société les noms, formations, professions et fonctions de tous les membres de la société jusqu’en 1995. A noter que Spothelfer a lui-même été président et qu’il se trouve aussi dans notre base de donnée.

Le premier pas a été celui de créer un tableau Excel regroupant les informations concernant tous les présidents – 178 personnalités – qui se sont succédés dans Zofingue VD à partir de 1895 jusqu’à 1995. Malheureusement, nous n’avons pas retrouvé des informations sur les présidents en fonction pendant les derniers 5 ans du XXe siècle à cause du manque de documents officiels et de la faible disponibilité de la part de certains membres actuels de l’association à nous fournir les données manquantes. Nous avons classé ces présidents grâce aux données fournies selon la grille suivante: nom, prénom, naissance, décès, fonction à Zofingue, formation, position de pouvoir atteinte, indicateur profession, mandat politique, mandat économique, carrière administrative, carrière académique et spirituelle. Nous avons complété les informations concernant les présidents Zofingiens à l’aide du Dictionnaire Historique de la Suisse, du portail Scriptorium de la Bibliothèque Cantonale et Universitaire de Lausanne et de la base de donnée sur les Élites suisses au XXe siècle, crée à l’Université de Lausanne.

En partant de notre tableau Excel, nous avons cherché à tracer un profil dominant et à analyser les positions de pouvoir exercées par les présidents Zofingiens sur la base des informations concernant leur formation, leur profession, et leurs mandats politiques, académiques, spirituels et économiques. Dans l’analyse de ces catégories nous avons souhaité souligner les positions de pouvoir exercées par les présidents Zofingiens et identifier dans quelle branche académique et professionnelle ces personnalités ont été employés. Nos données nous permettrons aussi d’établir des tendances dominantes et l’évolution de ces tendances au cours du XXe siècle.

Afin d’illustrer au mieux ces positions dominantes occupées par les présidents de notre échantillon durant le XXe siècle, nous avons sélectionné 15 présidents devenus des personnalités importantes dans le panorama vaudois, suisse et international et nous avons présenté selon une visée prosopographique leurs parcours plus précisément.

Base de donnée


Veuillez-trouver ci-dessous le fichier Excel de notre base de donnée, crée par Marco Di Corcia et Maxime Mellina sur la base de Jean-Marc SPOTHELFER (1995), Les Zofingiens : Livre d’Or de la Section vaudoise, Yens, Saint-Gingolph : Ed. Cabédita.
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Merci de contacter le webmaster de ce site si vous souhaitez utiliser cette base pour des recherches futures.
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Base Presidents Zofingue VD (1895-1995)

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Photo des membres de Zofingue,
via le site de Zofingue VD

Partant de l’hypothèse que ces sociétés sont des espaces d’acquisition d’un réseau de sociabilité qui facilite l’accès futur à certaines sphères de l’élite (politique, spirituelle, économique, académique, administrative, etc), nous essayerons de tester particulièrement cette hypothèse sur les présidents de la section vaudoise de Zofingue. Très vite, une rapide comparaison entre les 178 présidents de notre échantillon et la base de donnée des élites formée dans le cadre du projet FNS de l’UNIL sur les élites, nous ont montré que 45 de ces présidents étaient dans cette base et donc considérés comme faisant partie de l’élite. Ce pré-résultat nous a encouragé à continuer dans cette voie afin de montrer que la presque totalité de ces présidents de la société occupent au cours de leurs carrières des postes sociaux clefs, ce que nous appelons des « mandats », à la fois dans les sphères politiques (élus), économique (directeur d’une compagnie, membres de conseils d’administration ou d’un groupe/association d’intérêt), académique (Professeur, Doyen et Recteur), et spirituel (carrière pastorale ou membre d’une association de l’Eglise).

Les présidents qui sont sortis de la société Zofingue sont devenus des personnes occupant des postes de premier ordre dans toutes les sphères de l’élite vaudoise, suisse, voire même internationale. Nous essayerons donc d’une part de montrer ce constat par nos données, c’est-à-dire de montrer que Zofingue est une étape fondamentale pour accéder à ces places. D’autre part, nous essayerons de comprendre les ruptures et les continuités dans ce modèle, en faisant l’hypothèse que le passage par cette société était un atout majeur pour accéder à ces places (quelle type de place à quel moment ?) durant tout le siècle et que la tendance est à la diminution de cette importance. A noter que nous n’avons pas de données dès 1995 et qu’il nous sera difficile d’émettre des hypothèses pour la période récente.

 

« Nous appelons catégorie dirigeante les minorités qui occupent des positions ou accomplissent des fonctions telles qu’elles ne peuvent pas ne pas avoir une influence sur le gouvernement de la société »

(Aron 1965)

 

Si corrélation il y a, il s’agira d’être prudent quand à l’affirmation d’une véritable causalité. Néanmoins, si les explications de l’accès à ces sphères sont multiples (origine sociale, réseaux multiples, etc), nous essayerons d’illustrer que le passage dans la société Zofingue est/était un passage important pour l’accès à certaines sphères de l’élite vaudoise, suisse, voire internationale. Il restera de plus difficile, sans une étude qualitative plus approfondie, de trancher si la société est plus un lieu de socialisation, de formation à l’élitisme ou si elle est un lieu de réunion d’une élite déjà formée, lieu de sociabilité, réunissant et créant un réseau de membres déjà issus de milieux privilégiés. Il semble que cette question ne puisse in fine pas être véritablement tranchée et il semble au contraire que considérer ces deux hypothèses comme complémentaires est la posture la plus appropriée à adopter. C’est justement cette double mise en lumière, que nous permet l’étude des membres de cette société d’étudiants, qui nous semble extrêmement intéressante.

Nous tenterons donc d’une part de montrer au mieux que les membres peuvent déjà être considérés comme faisant partie de l’élite vaudoise: le fait qu’ils soient tous à l’Université de Lausanne semble déjà un bon indicateur de cette affirmation, indicateur que nous tenterons de confirmer en nous attardant sur l’origine sociale des membres (du moins dans les limites de ce que nous permettra notre base de donnée). Nous tenterons d’autre part de confirmer l’hypothèse du lieu de socialisation et de mise en réseau qu’est la société – notamment en montrant les places importantes qu’occupent ses membres dans la société vaudoise, suisse voire internationale.

Dans tous les cas, il semble clair que les membres de Zofingue font (ou deviennent) partie de l’élite vaudoise et leur étude nous permettra de montrer des figures dominantes représentant concrètement ce que peut être une élite régionale. Nous nous attarderons donc, dans une optique historique, à tenter de montrer les différences de provenance (formation) de ces membres et de distribution dans les sphères de l’élite (via la formation ou les mandats dans les différentes sphères) durant le XXème siècle. Nous tenterons de saisir d’éventuelles ruptures ou continuités dans la compositions sociale des présidents de la société.

NOTES:

[1] Voir notamment pour ces questions les réflexions de Wright MILLS (2012, pp. 1-42).
[2] La sociabilité peut être considérée comme un réseau de relations sociales établies dans des groupes présentant une cohérence idéologique, culturelle ou religieuse (Larousse).

 

Les profils des individus appartenant à cette société sont la cristallisation et l’illustration de figures dominantes représentatives de ce qui compose l’élite vaudoise et Suisse au XXe siècle.

 

CONCLUSION GÉNÉRALE

Comme l’ont montré André Mach, Thomas David et Felix Bühlmann dans leur article (« La fragilité des liens nationaux ») sur les élites économiques, la cohésion de l’élite suisse s’appuie sur différents mécanismes de reproduction comme la densité des interrelations et le nombre de connexions avec les centres de décision politiques et administratifs. Il nous semble avoir montré grâce à l’analyse des profils sociologiques des présidents de Zofingue que leur présence dans cette instances de socialisation commune (parmi d’autres) et leurs parcours universitaires relativement similaires – notamment dans les mêmes filières de formation comme le droit, la théologie et les sciences – étaient des marqueurs relativement sûrs de leur appartenance à ce que nous avons défini comme l’élite (définition d’élite).

Réseau de connexion dans toutes les sphères de la société.

Les 178 présidents de notre échantillon, nonobstant la diversité et l’hétérogénéité de leurs formations ou professions, occupent quand même des postes importants dans les grandes institutions de la société, et possèdent le contrôle de la structure sociale dans les différentes sphères. Les présidents ne se limitent pas à exercer leurs professions de base mais sont impliqués dans de multiples institutions importantes et occupent des places de pouvoir dans ces associations, entreprises et groupes d’intérêts. Il est par exemple difficile d’y trouver un juriste qui a suivit une simple carrière d’avocat, ou un pasteur qui n’a pas participé activement à la vie spirituelle du canton.

Difficile de trancher entre lieu de sociabilité et lieu de socialisation.

L’approche que nous avons utilisé ne nous permet pas de confirmer que cette société d’étudiants soit un lieu de création et d’entrainement de l’élite. Toutefois, ce n’est pas une coïncidence si une grande partie des personnes de notre échantillon est devenue partie intégrante de l’élite vaudoise, suisse, ou internationale. Il est probable que l’accès aux hautes sphères de la société des membres de notre échantillon, puisse être expliqué par une multitude de facteurs (origine sociale, réseau) et par les différentes étapes de leur parcours dont Zofingue semble être un élément clé. En effet, le passage par Zofingue semble clairement être un atout pour assumer des postes haut placés dans la société et pour assumer des positions de pouvoir dans celle-ci.

Les profils des individus appartenant à ce réseau sont la cristallisation et l’illustration de figures dominantes représentatives de ce qui peut composer l’élite.

L’analyse des membres, et plus précisément des présidents de cette société d’étudiants – approche possible des manifestations du phénomène de la sociabilité – nous a permis de définir et d’illustrer relativement clairement la propension des membres de la société à s’inscrire dans des relations publiques collectives et à occuper l’espace public dans les différentes sphères de la société. En ceci, l’interdiction des femmes, par les statuts formels de la société, semble clairement péjorer l’accès de celles-ci aux sphères influentes. Zofingue semble donc reproduire et aider à la reproduction de la logique d’exclusion des femmes dans l’élite durant le XXe siècle.

Rupture et continuité montrée dans les formations et professions.

La diminution du nombre d’inscrits dans Zofingue VD nous montre bien les ruptures qui ont eu lieu pendant le XXe siècle. Si au début du siècle les formations en Théologie étaient fondamentales pour l’entrée dans les sphères élitaires, le XXe siècle a vu une évolution d’autres diplômes nécessaires pour l’accès au pouvoir. Il semble clairement que la société soit le bastion des apprentis juristes et ceci peut être perçu comme une continuité durant tout le siècle.

Enfin, en partant de nos résultats et du constat de l’importance de Zofingue dans les hautes sphères de la société, il nous semblerait intéressant pour une recherche future d’approfondir la compréhension du fonctionnement interne de la société. Malheureusement, la culture du secret cultivée entre les membres de l’association rendrait cette tâche relativement complexe à moins de s’infiltrer et de participer directement à la vie de la société.

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