Jean-Michel Fallot, Institut de géographie et durabilité, FGSE
La région des Alpes valaisannes équivalente au canton du Valais a une superficie de 5 224.25 km2 avec des altitudes comprises entre 372 mètres (Lac Léman) et 4 634 mètres (Pointe Dufour dans le massif du Mont Rose). Si on excepte le Bas Valais exposé aux afflux d’air humide d’Ouest à Nord, le reste du canton du Valais est protégé de ces afflux d’air humide par les Alpes bernoises, ainsi que de ceux du Sud-Ouest à Sud-Est par la crête principale des Alpes valaisannes. Le Valais central et le Haut-Valais bénéficient ainsi d’un climat plus sec et ensoleillé que le reste de la Suisse. Seul le Tessin est en moyenne aussi ensoleillé que le Valais.
Les températures moyennes annuelles mesurées pour la période 1981-2010 avoisinent 10 à 11°C dans la plaine du Rhône dans le Chablais et le Valais central, 2 à 3°C à 2 000 m/mer et -3°C à -4°C à 3 000 m/mer. Les températures moyennes mensuelles oscillent entre 0 et 1°C pour le mois le plus froid (janvier) et 19 à 21°C pour le mois le plus chaud (juillet) dans la plaine du Rhône en aval de Loèche. Elles varient entre -10°C et +4°C à haute altitude à 3 000 m/mer. La neige et les glaciers sont présents toute l’année sur les plus hauts sommets des Alpes valaisannes. Les fonds de vallée peuvent favoriser des accumulations d’air froid qui influencent les températures moyennes, surtout en saison froide, notamment dans la vallée de Conches et le Lötschental.
La pluviométrie varie aussi fortement en fonction de la topographie régionale et locale dans les Alpes valaisannes. Il tombe ainsi en moyenne 550 mm de précipitations par année dans l’endroit le plus sec du Valais et de la Suisse à Ackersand-Stalden, 600 à 800 mm dans la vallée du Rhône entre Martigny et Brig, ainsi que dans les vallées latérales des Alpes valaisannes, et 1000 à 1200 mm dans la vallée du Rhône dans le Bas-Valais. Les précipitations dépassent 2000 mm par an sur les sommets des Préalpes du Chablais et la crête principale des Alpes valaisannes (Grand St-Bernard) et même 3000 mm par an sur les sommets les plus élevés des Alpes bernoises.
Le régime pluviométrique est de type semi-continental avec des précipitations en moyenne plus élevées en saison chaude (orages) dans le Chablais et le versant Nord des Alpes. Mais ce maximum pluviométrique estival est beaucoup moins prononcé en Valais en amont de St-Maurice où un maximum pluviométrique plus ou moins marqué apparaît en hiver, comme dans le Jura neuchâtelois et vaudois. Il traduit une influence du climat océanique qui s’atténue quand on va en direction de l’Est et du Haut-Valais. Près de la crête principale des Alpes valaisannes et dans la région du Simplon, le régime change sensiblement avec la présence de 2 maximums pluviométriques au printemps et en automne qui coïncident avec une fréquence plus grande des afflux d’air humide du Sud-Ouest à Sud-Est depuis la Méditerranée. Ils provoquent un effet de barrage sur le versant Sud des Alpes et la crête principale des Alpes valaisannes. On retrouve là une caractéristique du climat nord-méditerranéen comme en Italie du Nord et au Tessin.