L’hydrologie des Alpes vaudoises est déterminée par : (1) leur position au sein de l’Europe, qui induit de fortes influences Atlantiques sur le climat ; (2) leur gradient altitudinal, impliquant qu’une proportion significative des précipitations hivernales peut tomber sous forme de neige ; et (3) leur emplacement au Nord-Ouest de la chaîne principale des Alpes suisses, entrainant des précipitations dues à la forte orographie. Du fait qu’une proportion significative des précipitations hivernales peut tomber sous forme de neige, l’écoulement dans les bassins versants est typiquement nival-pluvial. L’équilibre entre le stock de neige hivernale, la fonte d’été et l’écoulement direct dépend principalement du gradient altitudinal des bassins versants. Ce dernier détermine la proportion de précipitation tombant sous forme de neige ainsi que combien de temps la couverture neigeuse persiste. Cet équilibre n’est pas simplement contrôlé par les précipitations hivernales totales mais aussi par la température, selon ses effets sur le stock de neige de chaque bassin versant. Plus généralement, la réponse hydrologique peut être résumé comme suit : (1) pour les bassins versants de faible altitude (< env. 800m), l’écoulement suit généralement les précipitations, bien qu’elles puissent être occasionnelles et temporairement stockées sous forme de neige, (2) pour les bassins de moyenne altitude (env. 800 m à env. 1'500 m), il y a habituellement de la neige hivernale stockée, et la fonte des neiges a généralement lieu au début du printemps ; et (3) pour les bassins versant de haute altitude, des stocks de neige conséquent peuvent avoir lieu entrainant un pique de la fonte des neiges, ce qui rend aussi l’écoulement plus tardif au printemps. A noter que ces altitudes sont indicatives et qu’elles varient selon les années en fonction des conditions prédominantes du bassin versant. Elles vont aussi varier selon l’aspect du bassin versant.
En été, dans certains bassins versants, la neige accumulée peut être suffisante pour maintenir des niveaux élevés de débit minimal. Si ce n’était pas le cas, le débit des rivières serait très faible. Il est malgré tout influencé par des événements tempétueux convectifs occasionnels. Les bassins versants de hautes altitudes peuvent contenir de très petits glaciers (en général moins de 5% de la surface du bassin) ce qui permet aussi de maintenir un faible débit durant l’été. La contribution des eaux souterraines joue aussi un rôle important pour maintenir un débit minimal.
Il y a un fort impact humain sur l’hydrologie dans la plupart des régions. Beaucoup de bassins sont exploités à des fins hydroélectriques, bien que cela concerne moins les barrages que les transferts d’eau. L’eau est extraite, puis transférée en altitude à travers des tunnels, et enfin retournée soit dans la sa rivière initiale soit dans une rivière d’une vallée voisine au travers de petite centrale hydroélectrique. Bien qu’elle soit relativement petite au niveau du stockage de l’eau, ce genre d’abstraction peut changer de manière conséquente le volume d’eau à l’intérieur d’une rivière canalisée, aussi bien qu’entrainer des problèmes de gestion des sédiments (Rédigé en collaboration avec le Prof. Stuart Lane)