Regards sur le témoignage: littérature, histoire et sciences sociales
Jeudi 2 et vendredi 3 mai 2019
UNIL, Château de Dorigny, salle 106
Colloque de relève organisée par la FDi (Jérôme Meizoz) sur proposition d'Antonin Wiser, Camille Schaer, Jacob Lachat et Mathilde Zbaeren
Problématique
Les études sur le témoignage ont connu un développement sans précédent durant les vingt dernières années. Depuis les travaux fondateurs de Giorgio Agamben (Quel che resta di Auschwitz, 1998), d’Annette Wierviorka (L’Ère du témoin, 1998) et de Renaud Dulong (Le Témoin oculaire, 1998), les réflexions sur le discours et la figure du témoin ne cessent d’augmenter dans la plupart des sciences humaines (histoire, philosophie, sociologie, études littéraires, etc.). Cette conjoncture intellectuelle suscite aujourd’hui le désir de nouvelles recherches, engageant notamment un dépassement de l’alternative qui oppose traditionnellement l’approche documentaire et l’approche littéraire des textes testimoniaux. De nombreux événements, séminaires de recherches et publications d’ouvrages montrent que le témoignage attire l’attention de chercheurs qui œuvrent dans le cadre de disciplines variées. Historien·ne·s, littéraires et enseignant·e·s ont récemment tenté de définir les contours du problème autant que les façons (épistémologiques, esthétiques et didactiques) de l’aborder : Judith Lyon-Caen dirige depuis deux ans un séminaire à l’EHESS intitulé «Les savoirs du témoignage»; des journées d’étude internationales sur l’enseignement et l’apprentissage de la Shoah se sont tenues en janvier 2018 à la HEP Vaud; et plusieurs publications récentes – notamment celles de Catherine Coquio, Frédérik Detue, Charlotte Lacoste et Philippe Mesnard (voir bibliographie) – confirment l’effervescence de la recherche actuelle pour cet objet à la fois pluriel et fragile.
En privilégiant une approche interdisciplinaire, pragmatique et métadiscursive, ce colloque a pour ambition de regrouper des travaux de chercheur·euse·s qui, d’une manière ou d’une autre, se confrontent au traitement du témoignage au sein des différentes disciplines des sciences humaines. Nos regards croisés sur ce problème nous inviteront à le considérer dans sa complexité et ses potentialités, laissant apparaître, plus qu’une définition univoque du témoignage, une réflexion critique sur les manières de l’étudier. Nous tenterons de garder en ligne de mire une série de questions pour nous guider dans cette exploration:
- Qui témoigne, pour qui et à quelle fin? Quelle temporalité est mise en place, quelle forme est choisie pour délivrer une expérience vécue?
- Comment circulent ces discours à travers les frontières linguistiques et qu’impliquent leur traduction? Qui confère par ailleurs sa légitimité au témoin?
- Comment les lecteur·rice·s se saisissent-il·elle·s du témoignage, qu’il s’agisse de lecteur·rice·s ordinaires, d’éditeur·rice·s ou de chercheur·euse·s? Le témoignage doit-il enfin être envisagé à travers des exigences spécifiques aux disciplines de lettres et de sciences sociales ou, au contraire, se donne-t-il comme un objet qui gagne à être étudié de manière transversale? Ces questions se déclinent en trois axes, qui sont autant de points de vue sur le témoignage: l’adresse, la réception et l’usage. Ceux-ci constitueront les points d’une constellation dont nous tâcherons de mesurer les écarts et les tensions.
Agenda et contact
Les propositions de communication d’une longueur maximum de 3'000 signes (espaces compris) sont à envoyer avant le 30 novembre 2018 à camille.schaer@unil.ch et mathilde.zbaeren@unil.ch avec copie à fdi@unil.ch. Nous vous remercions d’y préciser un titre ainsi que votre discipline. Les approches interdisciplinaires et les communications à deux voix sont vivement encouragées.
Affiche | Programme | Résumés des présentations | Actes |
Appel à contributions
Appel_coll_2-3mai2019.pdf (216 Ko)