Mardi 23, mercredi 24 et jeudi 25 août 2011
Journée de relève de la Formation doctorale interdisciplinaire (FDi) dans le cadre du colloque
«Lectures et littératies: des manuscrits antiques à l’ère digitale»
organisé par C. Clivaz (FTSR), J. Meizoz (FDi) et F. Vallotton (Lettres), avec EDOCSA
UNIL,
toutes infos sur: www.unil.ch/digitalera
Au cours de la longue histoire de la lecture en Occcident, on arrive depuis les années 1980[1] à un moment clé: la révolution digitale. Comme Christian Vandendorpe et Roger Chartier l’ont souligné depuis une décade, ce tournant est plus important encore que celui marqué par l’invention de l’imprimerie, et n’a d’équivalent en importance que le passage du rouleau au codex[2]. En juin 2010, LivresHebdo prévoyait que d’ici à 5 ans, on compterait en effet 50% de «livres» online et 50% de livres papier sur le marché de l’édition anglo-saxonne[3]. Nombre de sources et données des recherches en Lettres sont d’ores et déjà numérisées et mises à disposition sur écran.
Selon les domaines des sciences humaines, les chercheurs considèrent diversement cette transformation. Bien des spécialistes des manuscrits antiques profitent de ses potentialités: ils peuvent désormais voir des manuscrits auparavant cachés dans les bibliothèques[4]. Parmi les spécialistes des livres papier, certains considèrent souvent avec plus de prudence, voire avec réticence[5], l’émergence de l’ère digitale.
Nous aimerions convier les chercheurs en lettres à réfléchir sur la transformation en cours des supports de leurs documents et techniques de recherche. Et plus généralement d’envisager les modes de lecture/écriture émergents liés à l’évolution du web et aux technologies de lecture digitale (IPad, Kindle, etc.). Nous proposons ici quelques questions que pourraient traiter vos exposés, mais la liste en demeure ouverte:
– Quelles sont les nouvelles fonctionnalités permises par la révolution digitale?
– Quel est l’impact de cette métamorphose des supports techniques sur vos recherches?
– En quoi modifie-t-elle vos corpus, l’accès au documents et la lecture de ceux-ci?
– Quels objets d’étude et méthodes émergents identifiez-vous dans ce contexte?
– Quel regard porter désormais sur les banques de données littéraires, philosophiques, historiques, artistiques, mises à disposition des chercheurs?
– Votre mode de lecture est-il en voie de transformation?
– Quels sont, enfin, les gains (heuristiques?) et les limites de ces métamorphoses?
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Notes:
[1] Cf. Steve Lambert – Suzanne Ropiequet (ed.), CD-Rom: the New Papyrus, Redmond, Or: Micr. Press, 1986.
[2] Cf. Christian Vandendorpe, From Papyrus to Hypertext. Toward the Universal Digital Library [Topics in the Digital Humanities], Phyllis Aronoff – Horward Scott (trans.), Urbana/Chicago: University of Illinois Press, 2009, p. 127; Roger Chartier, Les métamorphoses du Livre. Les rendez-vous de l’édition: le livre et le numérique, Paris: Bibliothèque du Centre Pompidou, 2001, p. 8.
[3] Cf. LivresHebdo, 4 juin 2010, p. 15.
[4] Cf. par exemple http://www.papyrology.ox.ac.uk/; http://www.codexsinaiticus.org/en/; http://vmr.bham.ac.uk/; consultés le 16 mai 2010.
[5] Cf. Jean-Claude Carrière – Umberto Eco, N’espérez pas vous débarrasser des livres, Paris: Seuil, 2009, p. 22.