Thématique
En soi, la police de proximité n’est pas une stratégie foncièrement nouvelle. Elle apparaît en Amérique du nord dans les années ’80 et arrive en Suisse au début des années 2000. Toutefois, cette «navigation transcontinentale» ne s’est pas faite sans problèmes. En effet, si l’idée de police de proximité est arrivée à bon port, c’est davantage son application et son implémentation qui ont été et restent difficiles.
A l’heure actuelle, en Suisse, la police de proximité peine à se légitimer en tant que processus de police innovant, restant parfois trop proche des «pratiques municipales» d’antan. On constate occasionnellement un manque de crédibilité tant à l’interne de la police qu’aux yeux des citoyens. Cependant, tant au niveau de la recherche que du terrain, les expériences étrangères montrent que la police de proximité est la stratégie policière actuelle répondant le mieux au besoin de gestion des incivilités, de la délinquance, de la cohésion sociale et culturelle. Et par voie de conséquence au sentiment d'insécurité qui peut en découler, c'est pourqoi on parle également de reassurance policing, de police qui rassure.
Ainsi, si le concept de base semble connu en Suisse, sa concrétisation effective (avec une implication déterminante d’autres parties prenantes) fait encore défaut, raison pour laquelle la police de proximité, afin d’augmenter son efficience (interne) et son efficacité (externe), doit devenir l’acteur principal, mais aussi le coordinateur d’un dispositif partenarial de sécurité publique adapté au contexte helvétique.