Michel Christian

Christian Michel a enseigné à l’Université de Lausanne pendant vingt ans, de 2003 à son départ à la retraite, à l’automne 2023, après avoir été professeur à l’Université Paris-Nanterre. Il a été chercheur ou conférencier invité au sein de nombreuses institutions, dont le Collège de France et le Getty Research Institute, à Los Angeles.

Ses recherches se sont concentrées sur les différentes manières dont il est possible – ou non – de reconstituer le regard porté sur les œuvres d’art dans leur contexte de production. Plusieurs axes peuvent être notamment distingués :

- Les écrits sur l’art, dont l’analyse permet de reconstruire les horizons d’attente à partir desquelles les œuvres d’art ont pu être conçues, exécutées et reçues ;

- Les institutions artistiques et, en particulier, l’Académie royale de peinture et de sculpture, dont l’existence entre 1648 et 1793 a joué un rôle décisif, quoique complexe et difficilement réductible à un ensemble homogène de normes autoritaires, dans la vie artistique française et européenne ;

- La gravure comme technique et comme art, avec un accent particulier sur l’étude des interprétations d’images préexistantes par un graveur, la diffusion des images par la gravure, et l’inflexion du regard porté sur une œuvre par son interprétation et sa diffusion gravée ;

- Le titre des œuvres d’art – son histoire, son rôle dans la perception, la réception et l’interprétation.

On citera, parmi ses principales publications : Ceci n’est pas un titre (Le Kremlin-Bicêtre, Mare & Martin, 2023) ; Art et démocratie : les débats sur les arts du dessin dans les premières années de la Révolution française (Genève, Droz, 2020) ; L’Académie royale de Peinture et de Sculpture (1648-1793) : la naissance de l'École française (Genève, Droz, 2012) ; Le « Célèbre Watteau » (Genève, Droz, 2007) ; Conférences de l’Académie royale de Peinture et de Sculpture : édition critique intégrale (en collaboration avec Jacqueline Lichtenstein, Paris, ENSBA, 2007-2015) ; Charles-Nicolas Cochin et l'art des Lumières (Rome, Bibliothèque des Écoles d'Athènes et de Rome, 1993).

Ayant dirigé et accompagné de nombreuses thèses de doctorat et d’habilitation, Christian Michel a souvent siégé dans des jurys ainsi que des comités de rédaction. Par son exigence critique, son goût pour le débat, ainsi que son regard sans cesse renouvelé sur des œuvres et des notions qu’on pourrait imaginer familières, il a joué un rôle majeur dans le développement intellectuel de générations d’étudiantes et d’étudiants lausannois et nourri les réflexions de ses pairs bien au-delà des frontières du monde francophone.