SOMMAIRE
Carlo BERTELLI - Avant-propos (p. 3-4)
Juliette HANSELMANN - Les peintres de S. Maria di Torba (p. 5-14)
Cet article, qui a pour thème la description technologique des peintures murales de Torba (Lombardie), fait suite aux campagnes menées par des étudiants de l'Université de Lausanne sous la direction du Professeur C. Bertelli. L'étude des procédés artistiques des peintres de Torba apporte de nouveaux éléments à notre connaissance du haut moyen âge.
Laurent GOLAY - Les architectures peintes de la chapelle du château de Chillon (p. 15-28)
La qualité des travaux d'Albert Naef, ainsi que l'aura romantico-touristique qui entoure le monument le plus visité de Suisse, sont peut-être les raisons pour lesquelles celui qui aborde aujourd'hui l'étude du château de Chillon se retrouve face à un véritable vide critique. A Chillon en effet, l'architecture et son décor «naturel», la peinture, n'ont fait l'objet d'aucune étude publiée, et ceci depuis plus de 50 ans. Or il se trouve que dans le cycle des peintures de la chapelle Saint-Georges, certaines parties de la décoration, ayant moins souffert que d'autres des conditions climatiques et des restaurations quelque peu cavalières du début de ce siècle, constituent un témoignage capital de l'écho produit par les nouvelles conceptions spatiales et les nouveaux modes d'appréhender et de représenter la réalité en peinture, mis en œuvre en Italie du Centre à la fin du XIIIe et au début du XIVe siècle.
Fabiana ZINTGRAFF - Le dernier projet de l'architecte florentin Benedetto Ferrini: la construction du château de Sasso Corbaro à Bellinzona (p. 29-40)
Cette étude se propose, dans un premier temps, de présenter les étapes de la construction du château de Sasso Corbaro, édifié dans des circonstances très précaires, mais dans un délai record. Dans un deuxième temps, nous avons tenté de reconstituer le projet initial adopté par l'architecte florentin Benedetto Ferrini, dans l'hypothèse d'un rapport géométrique et d'un module de construction déterminant le plan de toute la forteresse.
Carlo BERTELLI - Une vue idéale du Léman (p. 41-46)
En demandant à Agostino di Duccio un devant d'autel figurant la rencontre de saint Sigismond et de l'ange, Sigismondo Pandolfo Malatesta ne cherchait pas seulement à orner une chapelle qu'il dédiait au saint roi germanique, mais visait bien une reconnaissance égale de ses propres mérites. Le saint homonyme, que le seigneur de Rimini prenait dès lors comme modèle, fondait en effet le monastère de Saint-Maurice au début du VIe siècle. Près de mille ans plus tard, Sigismondo faisait de même en transformant l'église de Saint-François en «Tempio Malatestiano». Le relief d'Agostino di Duccio, emporté à Milan par Francesco Sforza après que Sigismondo Malatesta fut tombé en disgrâce, présente la rencontre de saint Sigismond et de l'ange dans un paysage sommairement indiqué, à l'intérieur duquel seules apparaissent les particularités topographiques les plus importantes: marécage, falaises abruptes, lac. En mettant en parallèle l'événement historique et le récit légendaire, en les confrontant, l'auteur remarque avec justesse que ce lac ne peut être que le Léman.
Sylvie WUHRMANN - Tableaux du Déluge. Notes sur l’évolution d’un thème en France, aux XVIIIe et XIXe siècles (p. 47-72)
A la fin du XVIIIe siècle, le déluge, qui n'a inspiré en France aucune œuvre majeure depuis Poussin, devient un sujet à la mode. Ce phénomène s'explique partiellement par la publication d'un poème de Salomon Gessner, qui remet l'histoire au goût du jour. L'analyse de ce texte et de sa réception permet de mieux comprendre les nouveaux critères de représentation du thème biblique, assimilé désormais à l'évocation d'une famille en détresse. Dans la première moitié du XIXe siècle, sous l'influence de certains textes scientifiques, l'iconographie du déluge connaît d'autres métamorphoses; c'est ce qu'illustre la dernière partie de ce travail, consacrée à l'étude d'un Déluge «préhistorique», celui de Paul Chenavard.
Marie ALAMIR-PAILLARD - Amor Vacui : de Saint Bernard à Le Corbusier. Notes sur la réception de l’austérité cistercienne (p. 73-102)
On observe, au milieu du XXe siècle, un indéniable «cistercian revival», qu'attestent une soudaine efflorescence des publications ainsi qu'un intérêt accru pour cette architecture austère et dépouillée. L'examen des critères qui motivent cette revalorisation suggère qu'elle est grandement tributaire de l'esthétique puriste et rationaliste mise en place par les avant-gardes de la modernité.
Odile MARGUERAT - La Madone de Port Lligat: un tableau religieux de Salvador Dali? (p. 103-122)
Cet article étudie la deuxième version de La Madone de Port Lligat, peinte par Dali en 1950. Premièrement, l'œuvre est située dans le contexte du cycle des œuvres dites religieuses de Dali, ce qui nécessite un bref survol de la théorie mystique dalinienne. Secondement, l'iconographie du tableau est analysée par rapport à celle développée dans l'œuvre du peintre tout au long de sa carrière, ainsi qu'en relation avec l'iconographie traditionnelle religieuse. L'étude vise à définir le statut des œuvres à sujets religieux de Dali.
Pierre A. MARIAUX - Remarques sur l’esthétique analytique et la définition de l'art (p. 123-134)
L'esthétique analytique a souvent posé le problème de la définition de l'art: les difficultés ont surgi en nombre. En tenant compte de la dimension historique du phénomène de l'art, il est possible de distinguer les valeurs artistiques des valeurs esthétiques et, partant, de remettre l'esthétique à sa juste place.
Compte rendu bibliographique:
Philippe JUNOD - Roland Fivaz, L'ordre et la volupté. Essai sur la dynamique esthétique dans les arts et dans les sciences, Lausanne, Presses Polytechniques romandes, 1989 (p. 135-139)
Chronique annuelle de la Faculté des lettres, année académique 1988-1989 (p. 140-143)
Mémoires de licence soutenus à la Faculté des lettres en 1990 (p. 144-147)
Thèses de doctorat soutenues à la Faculté des lettres en 1990 (p. 148)
Ecole de français moderne (p. 149-150)
Cours de vacances (p. 150-151)
Chronique de la Société des Etudes de Lettres (p. 152)
