1er octobre 2007
Le professeur Jean-Bernard Racine a défendu sa vision de la ville lors d'une leçon d'adieu émouvante et très suivie.
Lundi 1er octobre, la conférence d'honneur du professeur Jean-Bernard Racine a fait salle comble, attirant des politiciens comme l'ancienne syndique de Lausanne Yvette Jaggi et au moins trois représentants de l'actuelle Municipalité, Silvia Zamora, Oscar Tosato et Olivier Français, sans oublier bien entendu la cheffe du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture, Anne-Catherine Lyon. Mais ce qui frappait surtout dans cette assemblée, c'était le nombre d'étudiants et d'anciens étudiants venus écouter un professeur qui a marqué pas moins de trois facultés, celle des Lettres, celle des HEC et celle des géosciences et de l'environnement.
Ce qu'il y a de bien avec Jean-Bernard Racine, notamment, c'est que la ville de Lausanne telle qu'elle apparaît dans son récit ne se résume plus à quelques chantiers gênants mais offre un visage cohérent, original et futuriste. Ce n'est pas Vancouver, la ville favorite du géographe, mais on y sent passer le souffle de la participation (quoique la mobilisation des habitants soit encore timide et pas assez étendue selon lui) et d'une "croissance intelligente liant densité, mixité et mobilité". L'éloge des Vaudois ayant voté en faveur du M2, l'appel à un futur M3, autant d'éléments dans une vision de la ville tournée vers la convivialité, la durabilité, l'espace public. Jean-Bernard Racine veut favoriser la "métrique piétonne" et on le suit volontiers à travers la ville, d'une place à l'autre, ou d'un café à l'autre.
Selon l'intitulé de sa conférence, quelle ville voulons-nous ? Certainement pas une ville tentaculaire et sans âme. Mais l'urbanité reste "une tâche à accomplir, quelque chose à réclamer", a affirmé le professeur en donnant aussi des contre-exemples comme celui des banlieues françaises ou celui de la Nouvelle-Orléans, ville construite sous le niveau de la mer mais - pour des raisons mercantiles - sans les précautions prises aux Pays-Bas...
Nadine Richon
Article paru dans le journal en ligne de l'UNIL