| Programme
| Résumé des discussions
| Conclusions
L’atelier a soulevé plusieurs questions et amené différentes pistes de réflexion. Concrètement, il ressort clairement un manque d’information et de formation de l’ensemble des acteurs concernés par l’impact environnemental des résidus médicamenteux. Un besoin d’une meilleure communication entre les experts s’est également fait sentir, ceci quant à la problématique de l’atelier, mais aussi à celle des micropolluants en général.
Les politiques de notre pays doivent être interpelés rapidement sur les solutions, pas uniquement technologiques, à mettre en place, par exemple dans le domaine de la formation et de la communication sur les résidus médicamenteux, ou encore concernant le recyclage des médicaments.
Programme détaillé (93 Ko)
La journée a débuté par trois conférences :
Responsable du groupe micropolluants de la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL) et adjoint du chimiste cantonal de Genève
Résumé de l'intervention
Dr Didier Otelli a fait un bilan de la pollution du lac Léman par les résidus médicamenteux. Globalement, on retrouve plusieurs types de médicaments dans le Léman dont les sources sont humaines et industrielles. Le risque qu’ils présentent pour l’homme et l’environnement semble négligeable à court terme. Se pose cependant la question du risque à long terme, voir très long-terme, des substances seules ou en mélange.
Présentation de la conférence (6357 Ko)
F. Hoffmann-La Roche SA
Résumé de l'intervention
Dr Straub a présenté les résultats du projet allemand START sur les résidus des médicaments dans l’eau potable. Ce projet s’intéresse notamment aux solutions techniques à mettre en place pour limiter les rejets de médicaments dans les eaux, (STEP et eaux potables) ainsi qu’aux comportements des acteurs (industries pharmaceutiques, médecins, pharmaciens, patients) qui pourraient également avoir un impact. Dans un deuxième temps, Dr Straub a présenté et discuté les possibilités de la pharmacie verte et les options d’action de l’industrie dans l’évaluation des risques et la recherche environnementale.
Présentation de la conférence (4886 Ko)
Ecole des Mines d'Alès, France
Résumé de l'intervention
Dr Touraud a présenté le projet européen KNAPPE (Knowledge and Need Assessment on Pharmaceutical Products in Environmental Waters) et ses conclusions. En particulier, elle a mis l’accent sur les actions prioritaires à mener dans le domaine scientifique (R&D), réglementaire et social pour limiter l’occurrence et l’impact des résidus de médicaments dans l’environnement. Les exemples tels que la classification environnementale des médicaments ainsi que l’éducation pour une meilleure utilisation des médicaments (prescription, consommation, élimination des médicaments non utilisés) ont été abordés. Dans un deuxième temps, le nouveau concept d’écopharmacovigilance a été présenté. A l’avenir, il sera nécessaire de mieux évaluer l’impact et les risques pour l’homme et l’environnement des produits pharmaceutiques.
Puis les participants se sont réunis dans des sessions parallèles:
La journée a été clôturée par une présentation publique et un débat modéré par Isabelle Moncada (RTS) en présence d’Isabelle Chevalley, conseillère nationale ; Sébastien Lehmann, Office fédérale de l’environnement; Prof. Jaques Diézi, Faculté de Pharmacologie et toxicologie, UNIL ; Prof. Thierry Buclin, médecin-chef de Pharmacologie clinique, CHUV.
Faculté de pharmacie, Université Paris Sud
Résumé de l'intervention
Cette présentation reprend le pourquoi et le comment de la problématique des résidus médicamenteux. Pourquoi ils posent problème pour la santé et pour l’environnement ? Comment évalue-t-on le risque de leur présence dans les eaux ? Enfin, les objectifs du plan français ainsi que les actions mises en pratique ont été présentés. Il s’agit, par exemple, de l’évaluation du niveau national de contamination, ou du développement de la recherche en écotoxicologie, mais également d’initier des recherches sociologiques pour étudier et mieux comprendre les consommateurs de médicaments.
Durant le débat, la question de la lenteur de la politique suisse a été avancée. Afin que les politiques puissent déposer des motions dans les meilleurs délais, il faut qu’ils aient des dossiers solides avec des informations claires et concrètes pour le faire. Il apparaît également nécessaire d’organiser régulièrement des conférences pour les scientifiques et les décideurs, sur la problématique des micropolluants en général, afin qu’à mesure que la recherche avance les décideurs trouvent également des solutions à ce vaste problème.
Les conférences ont permis de faire le point sur la situation actuelle et sur les possibilités d’action concernant les résidus médicamenteux. Il a ainsi été question des actions à la source, des nouvelles technologies de traitement mais également du comportement des consommateurs.
Les sessions parallèles ont quant à elles permis aux professionnels de la santé, aux industriels, aux responsables de service d’assainissement et de l’environnement de prendre le temps d’échanger leur point de vue sur la problématique et d’énoncer ensemble quelles mesures pourraient aider à la gestion plus durable de ces résidus. Ils ont tenté de répondre aux questions telles que :
Les principales conclusions de ces discussions sont qu’il est urgent de palier au manque de formation sur cette problématique chez les acteurs de la santé : personnels soignants, médecins, pharmaciens, etc.
Le découpage de la journée avec des sessions parallèles de forme participative et suffisamment longues a permis de générer des discussions fructueuses.
Toutefois, il a été difficile d’établir une liste de solutions concrètes sur une seule journée d’atelier. Il paraît donc nécessaire de créer plusieurs moments de rencontre entre les acteurs concernés afin de pouvoir prolonger les discussions et établir ensemble une marche à suivre pour la gestion des résidus médicamenteux à l’avenir.
Les décideurs et politiques de ce pays doivent s’impliquer dans ce processus afin de légiférer rapidement sur certains changements dans les habitudes des consommateurs de médicaments, par exemple avec la formation des enfants et des adultes dans leur consommation des médicaments; des prescripteurs, en incluant l’impact des résidus médicamenteux dans la formation des médecins; des pharmaciens, avec une obligation et un soutient au recyclage des médicaments en pharmacie mais également de l’industrie, avec des mesures telles que les logos pour le recyclage ou la dimension des paquets.