Conférence (en anglais) du prof. Jan Zalasiewicz, University of Leicester (UK), membre de la Commission internationale de stratigraphie
La croissance de la population humaine est en train d’amener à une nouvelle phase dans l’histoire de la Terre. Cette croissance exponentielle des habitants de la planète et de l’utilisation de l’énergie depuis la Révolution industrielle a conduit à un paysage physique transformé, à la perte de la biodiversité avec le développement d’espèces invasives qui ont affecté aussi bien l’espace terrestre que le milieu marin, tandis que le niveau sans cesse croissant de dioxyde de carbone menace de déstabilisation l’équilibre tant du climat que les océans sur un période de moins d’un siècle.
Ces changements ont mené à suggérer que nous vivrions désormais le début de l’ère anthropocène – un terme proposé il y a un peu plus de dix ans par Paul Crutzen, le célèbre chimiste de l’atmosphère lauréat du Prix Nobel.
- Le changement lithostratigraphique se caractérise par le déploiement du « stratum urbain », avec la mobilisation et la transformation du sable, du calcaire et des argiles dans nos bâtiments, nos fondations et nos systèmes de transport.
- Les changements biostratigraphiques sont quant à eux caractérisés par un événement d’extinction massive déjà en cours et par les effets des espèces invasives et par l’incroyable bioturbation d’origine anthropique.
- Les changements chemostratigraphiques enfin prennent en compte la réorganisation du carbone naturel, du phosphore et des cycles nitrogéniques. Et en stratigraphie séquentielle, il y aa le phénomène en cours, juste initié, de la transgression marine.
Ces changements combinés sont de nature et d’échelle à laisser un signal, dans les strates en cours de formation, qui va persister durant des millions d’années.