Au cours du mois de mai, Jean-Baptiste Para est intervenu dans plusieurs cours et séminaires au sein de la Faculté des Lettres de l'Université de Lausanne.
Ces séances étaient publiques et ouvertes à toutes et tous.
Mercredi 8 mai 2019, à 10h15 à l'UNIL, Anthropole, salle 3068
Comme dans un miroir / Come in uno specchio - Dialogue entre Jean-Baptiste Para et Alberto Nessi, dans le cadre du cours de M. Matteo Pedroni, section d’italien
Jean-Baptiste Para est poète et critique d’art, il est rédacteur en chef de la revue littéraire Europe. On lui doit des traductions en français de poètes et d’écrivains italiens (Camillo Sbarbaro, Cristina Campo, Giorgio Manganelli, Antonio Tabucchi, Giuseppe Conte…). Jean-Baptiste Para, bénéficiaire 2019 de la Bourse Gilbert Musy, et Alberto Nessi, Grand Prix suisse de littérature 2016, ont réfléchi à leur expérience de poètes traducteurs, de poètes traduits (Jean-Baptiste Para a traduit Alberto Nessi) et de lecteurs de traductions.
Vendredi 10 mai 2019, à 8h30 à l'UNIL, Anthropole, salle 5125
D'une voix l'autre - Dialogue avec Jean-Baptiste Para, dans le cadre du cours : « Littérature et histoire de la littérature », EFLE, M. Arnaud Buchs
Poète et critique d’art, Jean-Baptiste Para est aussi traducteur de poésie, principalement russe et italienne, avec des incursions vers les poètes d’Inde anglophone. Sa passion de la poésie, il la vit aussi dans ses fonctions de rédacteur en chef de la revue littéraire Europe et de directeur de la collection de poésie étrangère « D’une voix l’autre » aux éditions Cheyne. Il transmet ainsi en français des voix singulières du monde entier.
En marge de la master class de traduction poétique qu’il a donné à l’Unil, Jean-Baptiste Para s’est entretenu avec Arnaud Buchs de ce trait d’union entre les cultures que trace la traduction.
Lundi 13 mai 2019, à 12h15 à l'UNIL, Anthropole, salle 1129
Exploration des fondements anthropologiques de la poésie - Par Jean-Baptiste Para, dans le cadre du cours : « La Poésie », Section de français, Prof. Dominique Kunz Westerhoff
Paul Celan disait que le poème était une bouteille lancée à la mer, dans l’espoir fragile et incertain que le courant l’entraîne vers un rivage où des mains inconnues le recueilleraient. Pour nommer ce rivage, le poète forgeait une expression suggestive et parlait de « terre-cœur ». C’est au cœur de l’être que le poème est accueilli, c’est le cœur de l’être qu’il ranime et auquel il redonne force contre tout ce qui l’étiole, le meurtrit, l’abandonne.
Francis Ponge affirmait que la poésie était « l’atelier de réparation du monde ». Et Baudelaire avant lui avait relevé son incidence dans la vie humaine et sa vertu réparatrice : « C’est une grande destinée que celle de la poésie ! Joyeuse ou lamentable, elle porte toujours en soi le divin caractère utopique. […] Non seulement elle constate, mais elle répare. Partout elle se fait négation de l’iniquité. »
Dans notre société, pourtant, la poésie est sujette à un statut précaire. Nous nous demanderons pourquoi et nous tenterons d’explorer les fondements anthropologiques de la poésie, en réfléchissant au fait que depuis la nuit des temps, il y a toujours eu des poèmes parmi les hommes, comme si ces derniers avaient profondément ressenti que le langage ne se limitait pas à une fonction communicationnelle interhumaine, mais qu’il pouvait et devait être élaboré pour se tourner vers l’ensemble de la réalité terrestre, vers le sensible et le suprasensible, le connu et l’inconnu, vers le cosmos, vers les animaux et vers les morts, c’est-à-dire être une puissance agissante au cœur même de la vie.