« De Byzance au désert du Sinaï, un itinéraire esthétique »
Économie et écologie du texte littéraire
par Rosie Pinhas-Delpuech
Entre laconisme et foisonnement, on peut considérer le texte littéraire comme un écosystème régi par des lois grammaticales, syntaxiques, esthétiques, qui en assurent l’équilibre. Tous les jours, en se remettant au travail, l’écrivain·e élague, resserre, évite la dispersion, ou bien se lance dans de vastes constructions, avec une ossature, une architecture, qui le soutiennent de la première à la dernière ligne. Traduire implique d’appréhender cet ensemble, au-delà de l’histoire, de l’intrigue. Il y a une économie de l’écriture, comme il y a une économie de la traduction. Si les romans graphiques ou les sous-titres constituent des cas particuliers de laconisme, avec une contrainte de place dictée par un cadre strict, ces genres n’ont pas l’apanage de la brièveté. C’est un des enseignements qu’offre la traduction de l’hébreu, langue économe s’il en est.
Mélange d’intuition et de lucidité, d’aveuglement et de clarté crue, la traduction est un art difficile et passionnant. Dans cet atelier, des traductions de différentes langues seront abordées, si bien que l’attention pourra se porter entièrement sur le processus de la traduction littéraire et sur la boîte à outils nécessaire à cet artisanat de haute précision.