Yann Stutzig

La payîsanna

noemi-lerch-couverture_web.jpgYann Stutzig, diplômé du Programme de spécialisation en traduction littéraire, poursuit sa carrière de traducteur littéraire. En avril 2020, sa première traduction, accomplie grâce à un mentorat d'Ursula Gaillard, est parue aux Editions d'en bas:

La payîsanna (Die Pürin) est un petit roman cyclique composé d’un prologue et de cinq parties, de l’automne à l’automne. La narratrice, qui ne sait trop que faire de sa vie après une séparation douloureuse, décide de retourner aux sources en travaillant dans une ferme des Grisons. Elle vit dans la villa en ruine de ses grands-parents, hantée par le fantôme de sa grand-mère récemment décédée et avec qui elle converse souvent. Son ex-compagnon a pris le large, mais il revient aussi dans les souvenirs de la jeune femme qui s’adresse à lui comme s’il était présent. Plusieurs voix s’entrelacent de sorte à dérouter le lecteur qui ne sait plus s’il est parmi les vivants ou les morts. Le personnage de la paysanne, entre silences qui en disent long et vérités laconiques, se situe, selon l’autrice, entre le monde des animaux et celui des hommes. Entre le monde de la parole et celui du silence. Entre le monde des vivants et celui des morts.

Le 4ème de couverture:

Après une séparation douloureuse, une jeune femme décide de travailler dans une ferme. Chaque soir, elle retrouve la villa en ruine de ses grands-parents. Le fantôme de sa grand-mère rôde, entre souvenir et oubli. Son amant a pris le large, mais il habite aussi ses pensées.

Alors que la grand-mère ne parvient pas à trouver le repos, Johnny Cash surgit d’une cassette pour fumer des cigarettes réconfortantes. Les animaux, les nuages galopants, les deux tasses de la cuisine, le clocher du village et même le tracteur ont une âme. Tous les éléments terrestres revêtent une signification particulière pour Noëmi Lerch, qui s’inspire du réalisme magique. Sa prose poétique empreinte de mélancolie flotte entre début et fin, entre naissance et mort, comme l’évoquent les réponses simples de la vieille payîsanna aux questionnements de la vie.

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Les péripéties d’un titre

par Yann Stutzig

« Ça veut dire quoi, Die Pürin ? » Voilà une question que j’ai souvent entendue lorsque je parlais de mon projet de traduction à des amis romands et allemands, et je me la suis posée moi-même en découvrant ce petit livre lors des 38e Journées Littéraires de Soleure. Je cherchais un ouvrage récent, primé, idéalement, pour le programme de spécialisation en traduction littéraire organisé par le CTL. J’ai immédiatement été séduit par le paysage enneigé de sa couverture et ce titre que je ne comprenais pas. Cette aventure littéraire a donc commencé par un mystère.

Pürin est un terme suisse allemand pour Bäuerin, fermière ou paysanne, qui, accompagné de l’article die, devient un néologisme en allemand standard. J’ai réfléchi assez tard au titre français, je voulais d’abord avancer dans ma traduction pour comprendre vraiment le texte en tentant de recréer sa magie poétique. Ursula Gaillard, qui m’a accompagné dans un mentorat depuis le programme de spécialisation jusqu’à la publication, était d’accord avec moi : La paysanne ferait un titre trop pâle, il fallait trouver autre chose.

La version originale est parsemée d’une vingtaine de mots suisses allemands qui font écho au titre, je devais donc conférer une couleur locale à ma traduction. Bien sûr, l’idée n’était pas de transposer l’histoire dans le canton de Vaud puisque les paysages décrits sont clairement grisons. Par contre, ma narratrice pouvait être vaudoise. Il a été plutôt aisé d’émailler le texte d’helvétismes...

Découvrez le texte complet ci-dessus:

Découvrez également les premiers pas des autres étudiant.e.s qui ont suivi le Programme de spécialisation en traduction littéraire du Master ès Lettres de l'Université de Lausanne: sur les routes de la traduction...

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Photo_Yann Stutzig _Fotógrafo José Pedro Salinas.jpgYann Stutzig est né en 1973 dans la région parisienne. Il a étudié l’allemand, le français et l’espagnol à l’Université de Lausanne, puis a vécu à Berlin et Madrid. Il enseigne l’allemand au gymnase et se consacre parallèlement à la traduction littéraire. La payîsanna est sa première publication.

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Noëmi Lerch est née en 1987 à Baden. Elle a étudié à l’Institut littéraire suisse de Bienne et à l’Université de Lausanne et a ensuite travaillé comme journaliste. Elle vit à Aquila (TI) et travaille comme bergère et écrivaine. Depuis 2014, elle collabore avec la violoncelliste Sara Käser dans le duo Käser & Lerch. En 2016, elle a reçu le Prix littéraire Terra-Nova de la Fondation Schiller pour Die Pürin. En 2017 est paru son deuxième roman, Grit. Elle a reçu le Prix suisse de littérature 2020 pour son troisième roman, Willkommen im Tal der Tränen (2019, verlag die brotsuppe).

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