" Dis-moi ce que tu manges, et je te dirai qui tu es ! "... Loin de se réduire à un besoin élémentaire de l'homme, la nourriture est une manifestation privilégiée de l'identité culturelle d'une époque ou d'une société. Le choix des mets, la façon de les apprêter et de les manger sont des facteurs de distinction sociale, les signes aussi de l'appartenance (ou non) d'un individu au groupe. Dans les cours et dans les textes du Moyen Âge, la table est plus qu'un simple lieu de convivialité : image forte, la célèbre table ronde traduit symboliquement l'unité de la chevalerie et du royaume sous l'égide d'Artu.
Si le banquet offre à la noblesse l'occasion de se célébrer dans la joie de la fête, il est aussi le lieu de tous les dangers et de tous les excès. Les enjeux du comportement à table sont à la fois sociaux et moraux, ils révèlent aussi bien l'envers que l'endroit de la civilisation médiévale, nous invitant à interroger les coutumes de nos ancêtres... ne serait-ce que pour comprendre pourquoi, encore aujourd'hui, nous parlons de "mettre la table".