Toutes les maladies ne sont pas également virulentes en littérature. Bien sûr, le thème est tributaire de la réalité des épidémies et des progrès de la médecine. Mais l'histoire ne saurait expliquer entièrement la fascination que certaines pathologies ont temporairement provoquée, ni préjuger du destin narratif de certains maux. Pourquoi la peste, le choléra, la vérole du moyen âge au XVIIIe siècle? Pourquoi la tuberculose à l'époque romantique? Pourquoi la syphilis à la fin du XIXe siècle? Pourquoi le cancer dans la première moitié du XXe siècle? Le sida aujourd'hui? A chaque époque des symptômes particuliers ont permis d'interroger de manière figurée les difficultés spécifiques au temps: difficultés esthétiques, politiques, religieuses, morales ou psychologiques. Mais aucune littérature ne fut autant que le XIXe siècle obsédée par la maladie et singulièrement hantée par le personnage du médecin.