De nombreux personnages de peintres, à partir du milieu du XIXe siècle, surgissent au premier plan de nombreux et importants romans. Au-delà du pittoresque du milieu des rapins ou des scènes d'atelier, c'est la confrontation de l'artiste avec la nature (et spécifiquement avec la nature féminine) qui intéresse les écrivains. Ceux-ci, en pleine élaboration d'une esthétique réaliste ou naturaliste - fondée sur la mimesis - confient aux peintres (fictifs ou réels) les souffrances, les contradictions, les conflits qu'ils vivent eux-mêmes. Mettre en scène un personnage de peintre est alors une sorte d'exercice de conjuration. Il est courant chez de nombreux auteurs que cette vampirisation romanesque de la création picturale soit complétée par une production importante dans le domaine de la critique artistique. Bien que déplacé dans un horizon esthétique radicalement différent, le phénomène ne fera que s'accentuer avec le symbolisme.