Si certains pans de la littérature médiévale restent avant tout le domaine de philologues érudits, la « matière de Bretagne », pour sa part, s'est évadée depuis longtemps de la sphère savante pour se répandre à tous les étages de la littérature et de la culture. Le roi Arthur, Merlin ou le graal appartiennent de plein droit à l'imaginaire de notre époque, qu'ils habitent sous des formes étonnamment variées. Des réécritures érudites aux polars ésotériques, sur la scène théâtrale aussi bien qu'au cinéma, à la télévision et jusque dans les jeux inspirés de l'univers « fantasy », ces figures sont investies des valeurs symboliques les plus diverses. Elles connotent tantôt l'aventure, l'amour ou la quête d'un idéal, tantôt l'angoisse de la perte des valeurs ou du totalitarisme.
Entre rire et larmes, nous chercherons à suivre quelques-uns des chemins suivis par Merlin ou Perceval depuis un siècle, attestant l'étonnant pouvoir de renouvellement de cette matière qui, depuis le XIIe siècle, n'a jamais cessé de se réinventer et de nous placer face à de nouvelles questions.
Enseignants
Barbara Wahlen, MA, Université de Lausanne.
Christophe Imperiali, MA, Université de Lausanne.
Horaire
Vendredi 31 janvier 2014 de 09h00 à 17h00.
Lieu
Bâtiment Anthropole, salle 3148.
Corpus
• Robert de Boron, Merlin (trad. A. Micha), Paris : GF-Flammarion, « texte intégral », 1998
• Julien Gracq, Le Roi Pêcheur, Paris : José Corti, 1948
• Florence Delay et Jacques Roubaud, Graal Théâtre. Joseph d'Arimathie, Merlin l'Enchanteur, Paris : Gallimard, « NRF », 1981 [l’édition est épuisée, mais on trouve aussi ces pièces dans le volume complet de Graal Théâtre, Paris : Gallimard, « NRF », 2005]
• Michel Rio, Merlin, Paris : Seuil, « Points », 1989