Le cours
Il est difficile de s’en tenir à une définition unique de la poésie, tant celle-ci varie d’une époque à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un groupe à l’autre. Aussi faut-il se défaire de l’idée d’un « langage poétique » qui engloberait le genre pour considérer face à quelles attentes se constituent les définitions multiples de la poésie. Principalement lyrique depuis le XIXe siècle, la poésie engage des logiques particulières dans la composition et la représentation. La teneur affective des représentations est détaillée, notamment en considérant la construction de la subjectivité, de l’espace et du temps, le rapport à la réalité et l’interaction empathique du lecteur. Fondée sur les principes d’une figuration métaphorique généralisée, la poésie suscite une réflexion détaillée sur la puissance des images par rapport aux concepts ou aux faits. La conjonction entre la représentation et la composition vise une « incarnation textuelle », qui est une « organisation sensible » du discours perçue par de nombreux phénomènes : la mise en page, le rythme et les sonorités. Dans une traversée des échelles du texte, nous passons de la structure du recueil aux microstructures du mètre, comme nous remontons de la mise en valeur de la lettre, des syllabes au discours sensible. Dans un dernier temps, les séances du cours s’organisent autour des grands tournants de la poésie française, des principales querelles où les valeurs ont diamétrialement été transformées (poésie latine/poésie française ; poésie de la représentation/de l’expression ; poésie rhétorique/romantique ; poésie romantique/moderne).