Version du 13 mars 2017, mise à jour le 21 février 2022
Pour avoir contribué à de nombreuses innovations dans le domaine des neurothérapies régénératrices et de la neuromodulation, Jocelyne Bloch est une figure incontournable de la neurochirurgie fonctionnelle. Médecin adjointe et responsable du programme de neurochirurgie stéréotaxique et fonctionnelle au Département de neurochirurgie du CHUV, elle a été nommée professeure associée de l’UNIL au 1er février 2017.
Engagée dans un domaine hautement innovant, Jocelyne Bloch poursuit avec ténacité le rêve de redonner aux patient·e·s les fonctions motrices qu’ils ont perdues à la suite d’une lésion du cerveau ou de la moelle épinière. Un objectif en direction duquel plusieurs pas ont déjà été franchis grâce à ses travaux de recherche.
Après s’être impliquée, dans le laboratoire du Pr Aebischer, dans des projets de thérapie génique visant à protéger les circuits neuronaux de la dégénérescence, elle rejoint le Département de neurochirurgie du CHUV. Là, elle collabore avec le neurobiologiste Jean-François Brunet sur un projet pionnier de culture de cellules corticales humaines aux capacités progénitrices. Ensemble, ils développent une technique d’implantation chez le singe de cellules de leur propre cortex leur permettant de récupérer une bonne partie de la mobilité perdue suite à un accident vasculaire cérébral (AVC) ou un Parkinson. Ces travaux ouvrent la voie à des applications cliniques pilotes de chirurgie régénératrice chez l’humain; ils ont amené le CHUV à créer le premier Centre suisse de production cellulaire accrédité par Swissmedic.
Avec l’équipe de Grégoire Courtine, professeur ordinaire au Centre de neuroprothèses de l’EPFL et professeur titulaire à la Faculté de biologie et de médecine de l'UNIL, la neurochirurgienne œuvre pour mettre au point et tester des méthodes de neuromodulation et de stimulation en boucle fermée visant à améliorer la locomotion des patient·e·s paraplégiques (développement d’implants et transmission sans fil). Là aussi, une plateforme de réhabilitation spécifique a été développée au CHUV pour permettre à des personnes paralysées d’exercer un contrôle volontaire de leurs jambes. Les travaux des professeurs Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine ont, dans un premier temps, permis à trois patients atteints de paraplégie partielle de marcher grâce à des stimulations électriques précises de leur moelle épinière par un implant sans fil (Nature et Nature Neuroscience, octobre 2018). Grâce au développement de nouveaux implants optimisés pour stimuler la région de la moelle épinière qui contrôle les muscles du tronc et des jambes et d’un nouveau software intégrant de l’intelligence artificielle, trois individus ayant souffert d’une lésion complète de la moelle épinière sont à présent capables de marcher en dehors du laboratoire (Nature medicine, février 2022).
Les très larges compétences cliniques de Jocelyne Bloch concernent des indications telles que les pathologies du mouvement, la douleur, les migraines chroniques, l’épilepsie, voire, à l’avenir, des indications psychiatriques.
Fondatrice et présidente de l’association Neurocellia pour la promotion des thérapies cellulaires en neurosciences, elle est par ailleurs membre fondateur de la start-up GTX-Medical (rebaptisée Onward medical), basée à l’EPFL. Elle est également membre du Bureau de la Société européenne de neurochirurgie stéréotaxique et fonctionnelle. Depuis décembre 2019, Jocelyne Bloch et Grégoire Courtine dirigent le centre de recherche NeuroRestore, qui unit les compétences médicales du CHUV-UNIL et l’expertise en sciences de l’ingénierie de l’EPFL, dans le but de développer des neurothérapies innovantes qui impliquent des interventions neurochirurgicales.
Cherchant à réunir différentes approches pour offrir aux patient·e·s souffrant de déficits neurologiques des options thérapeutiques toujours plus performantes et personnalisées, Jocelyne Bloch poursuit son activité en neurosciences translationnelles avec enthousiasme, créativité et pragmatisme; elle est aujourd’hui considérée comme une des leader en neurochirurgie fonctionnelle et contribue à faire du CHUV-UNIL une référence mondiale dans ce domaine.
1968 | Naissance à Genève |
1994 | Diplôme de médecin à l’UNIL suivi d’un an d’assistanat au Service de neurochirurgie du CHUV |
1995-1997 | Assistante à la Spine Unit de la clinique Schulthess à Zurich |
1997 | Séjour de trois mois en soins intensifs au Royal North Sore Hospital, Sydney, Australie |
1997-1999 | Médecin assistante au sein de la Division de recherche chirurgicale et thérapie génique du CHUV dirigée par le Pr Patrick Aebischer |
1999-2002 | Cheffe de clinique adjointe au Service de neurochirurgie du CHUV |
2002 | Titre de spécialiste en neurochirurgie |
2005-2017 | Privat-docent & maître d’enseignement et de recherche à l’UNIL, se spécialise en neurochirurgie stéréotaxique et fonctionnelle |
2003-2007 | Cheffe de clinique au Service de neurochirurgie du CHUV |
2007-2013 | Médecin associée |
dès 2013 | Médecin adjointe, responsable du programme de neurochirurgie stéréotaxique et fonctionnelle |
dès 2017 | Professeure associée à la Faculté de biologie et de médecine de l'UNIL |
dès 2019 | Professeure titulaire à l’EPFL, au sein du Centre de neuroprothèses Fondatrice et directrice, avec Grégoire Courtine, du centre de recherche NeuroRestore |
2021 | Prix scientifique 2021 de la Fondation Leenaards pour le projet «Interface cerveau-moelle épinière pour retrouver l’usage des jambes» |
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