Version du 9 août 2017, mise à jour le 30 janvier 2023
Informaticienne de formation et spécialiste des écosystèmes microbiens, Sara Mitri étudie leur évolution et leurs interactions grâce à une approche pluridisciplinaire. Elle a été nommée professeure associée au Département de microbiologie fondamentale (DMF) de l’UNIL dès le 1er février 2023.
Les microbes vivent dans des espaces restreints où ils dépendent les uns des autres pour survivre. Comment les microorganismes d’une même espèce ou d’espèces différentes interagissent-ils? Est-ce plutôt la coopération ou la compétition qui régit les interactions entre diverses espèces microbiennes? Les différentes espèces d’une même communauté coopèrent-elles? Et que se passe-t-il si l’une d’entre elles cesse de coopérer? Qu’est-ce qui fait qu’une communauté est résistante aux invasions? C’est à l’ensemble de ces questions que Sara Mitri tente de répondre en combinant des modèles mathématiques et computationnels à la microbiologie expérimentale, la biologie de l’évolution et l’écologie microbienne.
Issue de l’informatique, Sara Mitri se plonge dans l’univers de la biologie durant sa thèse. Elle développe des algorithmes et utilise des robots pour modéliser des individus animaux et étudier l’évolution de leur communication et de leurs interactions sociales. Aujourd’hui, la jeune chercheuse s’intéresse plus particulièrement à l’évolution microbienne. Pourquoi et comment les microbes interagissent-ils et de quelle manière ces interactions évoluent-t-elles au fil du temps? Pour répondre à ces questions, la professeure élabore des prédictions théoriques sur la dynamique de coopération et de compétition sur le long terme, puis les teste et les valide in vitro. L’un de ces systèmes consiste en cinq espèces bactériennes formant une communauté capable de dégrader des polluants présents dans de l'huile issue de l'industrie.
Les applications potentielles des travaux menés par Sara Mitri sont donc multiples. En plus de lever le voile sur le rôle des interactions sociales dans l’évolution des espèces, les recherches de la spécialiste ouvrent de nouvelles voies notamment dans des domaines tels que la dégradation des déchets, la génération de biocarburants efficaces, ainsi que la prévention de l’évolution de la résistance bactérienne contre les antibiotiques.
L’expertise de Sara Mitri est reconnue au niveau international et a déjà été récompensée, entre autres, par plusieurs financements du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), une bourse Marie Curie (2012), une bourse Pro-Femmes de la FBM (2016), un ERC Starting Grant de l’Union européenne (2017) et plusieurs bourses pour des projets en collaboration avec d’autres laboratoires. La scientifique a publié une trentaine d’articles dans des revues de référence, telles que PLoS Computational Biology (2017), mSystems (2022), ISMEJ (2016 et 2022) et PNAS (2009, 2011, 2016 et 2019). Elle est par ailleurs impliquée dans l’enseignement pré- et post-gradué et a supervisé plusieurs étudiants en master et en doctorat. Elle est en outre membre du Pôle de recherche national "Microbiomes", lancé en 2020 et dirigé par l’UNIL, en collaboration avec l’EPFZ.
1981 | Naissance en Égypte |
2003 | Bachelor en informatique, American University in Cairo, Le Caire, Égypte |
2005 | Master en informatique et sciences cognitives, Université d’Édimbourg, Écosse |
2009 | Thèse de doctorat en informatique et communications, EPFL, groupe du Pr Dario Floreano, Laboratoire des systèmes intelligents (LIS), co-supervisée par le Pr Laurent Keller, Département d’écologie et d’évolution (DEE) de l’UNIL |
2010-2014 | Postdoctorat au Center for Systems Biology de l’Université Harvard, États-Unis, puis au Département de zoologie de l’Université d’Oxford, Angleterre |
2015-2017 | Maître assistante bénéficiaire d’une bourse FNS Ambizione au Département de microbiologie fondamentale (DMF) de l’UNIL |
2017-2022 | Professeure assistante en prétitularisation conditionnelle au DMF |
dès 2023 | Professeure associée au DMF |
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