Version du 22 janvier 2018, mise à jour le 15 janvier 2024
Chimiste de formation, Jolanda van Leeuwen est une spécialiste des interactions génétiques, et plus particulièrement du phénomène de suppression génétique pouvant protéger de certaines maladies graves. Elle a été nommée professeure associée au Centre intégratif de génomique (CIG) de l’UNIL dès le 1er janvier 2024.
Après un doctorat portant sur l’analyse chimique et génétique des voies de réponse à la toxicité du diclofénac1, Jolanda van Leeuwen s’intéresse durant son postdoctorat à la suppression génétique. Ce phénomène a lieu lorsque les effets délétères causés par une mutation dans un gène sont compensés ou contournés par la présence d’une autre mutation ailleurs dans le génome. L’étude de ce type d’interactions génétiques représente une étape clé dans la compréhension des liens entre génotype et phénotype et constitue une composante importante pour l’établissement de cartes illustrant ces liens, dans le but d’identifier les interactions qui pourraient protéger de certaines maladies génétiques graves.
Jolanda van Leeuwen utilise comme modèle d’étude la levure et a notamment démontré que les interactions à l’origine de suppressions génétiques touchent souvent des gènes ayant des connections fonctionnelles. Par ailleurs, la chercheuse a mis en lumière plusieurs cas de suppressions génétiques dont le résultat était bénéfique pour l’organisme en question. Ceci pourrait expliquer pourquoi certaines personnes porteuses de mutations graves sont pourtant en parfaite santé.
Depuis son arrivée à Lausanne en 2018, Jolanda van Leeuwen poursuit ses travaux de recherche, en intégrant aussi des cellules humaines. Elle effectue notamment des criblages génétiques sur l’ensemble du génome de lignées cellulaires humaines pour identifier les mutations qui entraîneraient la suppression d’allèles associés à certaines maladies. Par ailleurs, comme la plupart des phénotypes de maladies implique de multiples mutations, la scientifique se concentre sur des cas de suppression plus complexes, comme des interactions mettant en cause plus de deux mutations. Ces travaux permettent d’une part de mieux comprendre comment les gènes et les voies qu’ils encodent fonctionnent, et d’autre part de mettre en lumière les causes de certaines maladies et par conséquent d’identifier potentiellement de nouvelles cibles thérapeutiques.
Jolanda van Leeuwen a été plusieurs fois récompensée, notamment par un fonds de recherche du Canadian Institutes of Health Research (2013-2016), un subside Eccellenza du Fonds national suisse (2019-2024) et un fonds de la Recherche suisse contre le cancer (2023-2025). La chercheuse a également publié dans des revues scientifiques de référence, telles que Science (deux en 2016; 2018; 2020), Cell (2019), Molecular Systems Biology (2020; 2021) et Genome Medicine (2023). Jolanda van Leeuwen est par ailleurs très impliquée dans l’enseignement pré- et postgradué et a supervisé plusieurs étudiant·e·s et doctorant·e·s.
2006 | Master en chimie, Université de Leiden, Pays-Bas |
2011 | Thèse en toxicologie moléculaire, groupe des Prs Chris Vos et Nico Vermeulen, Université VU d’Amsterdam, Pays-Bas |
2011-2017 | Postdoctorat, groupe des Prs Charlie Boone et Brenda Andrews, Centre Donnelly de recherche biomoléculaire et cellulaire, Université de Toronto, Canada |
2017-2018 | Associée de recherche, groupe des Prs Charlie Boone et Brenda Andrews, Centre Donnelly de recherche biomoléculaire et cellulaire, Université de Toronto, Canada |
2018-2023 | Professeure assistante en prétitularisation conditionnelle au Centre intégratif de génomique (CIG) de l’UNIL |
dès 2024 | Professeure associée au CIG |
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