Version du 26 septembre 2017
Spécialiste en biogéographie, Antoine Guisan développe des modèles prédictifs de distribution d’espèces (faune, flore, micro-organismes…), notamment dans les Alpes vaudoises. Il est devenu le 1er août 2017 professeur ordinaire de l’UNIL, partageant son temps entre le Département d’écologie et évolution (DEE) de la Faculté de biologie et de médecine (FBM) et l’Institut des dynamiques de la surface terrestre (IDYST) à la Faculté des géosciences et de l’environnement (FGSE).
Très tôt dans son cursus, Antoine Guisan s’intéresse à la modélisation spatiale de la distribution des plantes, puis de la faune et des micro-organismes. Il complète sa formation par un postgrade en statistiques. Un profil «technologique» qu’il met à profit, entre 1998 et 2001, au Centre suisse de cartographie de la faune, se familiarisant avec une facette «appliquée» du métier, avant de revenir en 2001 dans le giron académique.
La collecte des données sur le terrain est une étape-clé des recherches d’Antoine Guisan. Des données qui deviennent de plus en plus complexes, massives, à mesure que le nombre de variables incluses augmente, aussi bien abiotiques (physico-chimiques, comme la température, les précipitations, le pH, etc.) que biotiques. Cela d’autant plus avec l’intégration récente de la métagénomique, utilisée pour le séquençage de l’ADN des micro-organismes présents dans les sols. A partir de ces données, Antoine Guisan et son groupe ECOSPAT s’attelle à développer des modèles prédictifs de plus en plus fiables, s’appuyant sur la puissance de calcul de la plateforme Vital-IT de l’Institut suisse de bioinformatique à Lausanne, pour des espèces individuelles, mais aussi pour des communautés biologiques. Il s’intéresse notamment à l’impact des changements globaux (climatique, paysage, pollution, etc.) sur la distribution des espèces. Il se penche aussi sur les effets des invasions biologiques, une forme «d’expérience (malheureuse) en cours, qui nous permet de tester certaines hypothèses».
Si Antoine Guisan a appliqué ses modèles à toutes sortes de terrains et à toutes sortes d’échelles – notamment une étude sur la distribution de 400 espèces de poissons dans les eaux arctiques -, les Alpes vaudoises restent son terrain de jeu privilégié. Il est d’ailleurs à l’origine de la plateforme RechAlp, outil d’encouragement à la recherche transdisciplinaire dans cette région. Son idée ? En faire un «labo naturel, à ciel ouvert, pour la science sous toutes ses formes à l’UNIL.»
Avec un poste à cheval entre la FBM et la FGSE, Antoine Guisan se voit comme un «pont» entre les deux Facultés. Un exemple avec la création d’une nouvelle spécialisation transfacultaire, «Geosciences, Ecology, Environment» (GEE), qui sera lancée à l’automne 2018 d’abord pour les étudiants de la FBM, puis rapidement pour ceux de la FGSE également.
1966 | Naissance |
1992 | Obtention d’un Master de biologie à l’Université de Genève, avec une recherche en écotoxicologie |
1993 | Collaborateur au sein du projet FUTURALP de la plateforme ProClim à Berne |
1993-1997 | PhD portant sur la modélisation spatiale de la distribution d’espèces végétales en milieu alpin, Université de Genève |
1994-1996 | Master en statistiques, Université de Neuchâtel |
1997 | Séjour postdoctoral à l’Université de Stanford, Center for Conservation Biology |
1998-1999 | Séjour postdoctoral au Conservatoire et Jardin botaniques de Genève |
1998-2001 | Collaborateur scientifique au Centre suisse de cartographie de la faune (CSCF), Neuchâtel |
2001-2007 | Professeur assistant au Département écologie et évolution, UNIL |
2007-2017 | Professeur associé, double affiliation à la Faculté de biologie et de médecine et à la Faculté des géosciences et de l’environnement, UNIL |
dès 2017 | Professeur ordinaire de l’UNIL |
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