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Version du 8 octobre 2018
Spécialiste des tumeurs cérébrales, Monika Hegi a participé à l’identification de plusieurs marqueurs prédictifs pour la réponse aux traitements en neuro-oncologie. Très impliquée dans la recherche translationnelle, elle joue un rôle pivot dans de nombreuses études cliniques suisses et internationales. Elle est devenue professeure ordinaire à la Faculté de biologie et de médecine de l’UNIL le 1er août 2018.
Après des études en sciences naturelles à l’EPFZ et une thèse en toxicologie, Monika Hegi s’envole pour les Etats-Unis. Au National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS), en Caroline du Nord, elle se concentre sur la cancérogénèse moléculaire, soit l’étude des oncogènes et gènes suppresseurs de tumeurs, impliqués dans le développement des cancers.
De retour en Suisse, elle rejoint l’Institut de neuropathologie au sein de l’Hôpital universitaire de Zurich où, après s’être jusque-là cantonnée aux modèles murins, elle s’attaque aux tumeurs humaines: elle met un pied dans la clinique, et le vit comme un «choc culturel». Cette expérience l’incite à une vision plus large, et à partir de là, la chercheuse fondamentale développe les collaborations et se lance dans la recherche translationnelle.
Elle arrive au CHUV en 1998, où elle dirige le Laboratoire de biologie et génétique des tumeurs cérébrales du Service de neurochirurgie. Ses travaux se focalisent sur les gliomes, les tumeurs cérébrales les plus fréquentes, et notamment sur la recherche de nouveaux marqueurs servant d’indicateurs de cible ou de réponse aux traitements. Elle travaille en étroite collaboration avec les chercheurs du CHUV, du Swiss Institute of Bioinformatics, du Centre d’imagerie biomédicale de l’EPFL, et elle est très engagée dans l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (EORTC): elle y est impliquée dans la recherche translationelle pour les essais cliniques dans le domaine des tumeurs cérébrales, et a été élue au conseil d’administration en 2018.
Avec des cancers somme toute rares, atteindre une masse critique de cas est capital pour les chercheurs. Les travaux de Monika Hegi lui ont par ailleurs permis d’identifier une série de facteurs de résistance aux traitements, et de mettre au jour le rôle du gène réparateur de l’ADN, MGMT, un marqueur dont l’inactivation – dans environ 50% des glioblastomes – permet de prédire une réponse favorable à la chimiothérapie (Temozolomide combiné à la radiothérapie). Le statut du gène MGMT a été le premier facteur prédictif appliqué en neuro-oncologie clinique.
Continuant ses recherches, Monika Hegi se félicite du climat qu’elle a découvert à Lausanne, et profite du soutien et la bonne interaction en neurochirurgie et neuro-oncologie: «Il est assez simple de lancer des projets collaboratifs».
1962 | Naissance |
1981-1986 | Etudes en sciences naturelles (spécialisation en biochimie) à l’EPFZ |
1986-1989 | PhD en sciences naturelles à l’EPFZ |
1989-1992 | Visiting Fellow, Laboratory of Molecular Toxicology, National Institute of Environmental Health Sciences (NIEHS), Caroline du Nord, Etats-Unis |
1992-1993 | Visiting Associate, Laboratory of Molecular Carcinogenesis, NIEHS |
1993-1997 | Chercheuse à l’Institut de neuropathologie, Hôpital universitaire de Zurich |
dès 1998 | Directrice du Laboratoire de biologie et génétique des tumeurs cérébrales, Service de neurochirurgie (NCH) et Centre de recherche en neuroscience (CRN), CHUV |
2005 | MER & PD, UNIL |
2009 | Professeure associée, UNIL |
2018 | Professeure ordinaire, UNIL |
Version du 9 septembre 2010
Biologiste moléculaire, spécialisée dans la recherche translationnelle et les marqueurs prédictifs des tumeurs, Monika Hegi dirige le Laboratoire de biologie et génétique des tumeurs cérébrales du Service de neurochirurgie du CHUV depuis 1998. Elle a été nommée professeure associée à la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l'UNIL au 1er novembre 2009.
Née en 1962, Monika Hegi a obtenu son Master en biologie en 1986, puis son doctorat en sciences naturelles à l'EPFZ en 1989. Après un stage postdoctoral en tant que chercheuse au National Institute of Environmental Health Sciences (NIH) en Caroline du Nord, de 1989 à 1993, elle a été engagée comme associée de recherche à l'Institut de neuropathologie du Département de pathologie de l'Hôpital universitaire de Zurich.
Les recherches du groupe de Monika Hegi portent sur les gliomes et s'intéressent plus particulièrement à la découverte de nouvelles cibles thérapeutiques et de nouveaux marqueurs pouvant servir d'indicateurs de la réponse des tumeurs au traitement. Le contexte clinique dans lequel ces recherches se déroulent permet de bénéficier de l'analyse de tissus provenant de patients inscrits dans des essais thérapeutiques.
Le groupe de Monika Hegi a déjà établi que l'inactivation épigénétique du gène réparateur de l'ADN, MGMT, par méthylation de son promoteur, est un élément qui prédit une réponse favorable des gliomes à l'adjonction de Temozolomide, un agent alkylant, à la radiothérapie. L'état d'activité de ce gène MGMT est ainsi devenu le premier facteur prédictif à être appliqué en neuro-oncologie clinique.
Les travaux actuels et les projets du groupe de Monika Hegi sont soutenus par le Fonds national suisse, le NCCR Molecular Oncology et la Ligue suisse contre le cancer, ainsi que par plusieurs fondations académiques étrangères ou de l'industrie pharmaceutique. Ils visent à identifier d'autres facteurs à potentiel prédictif et de nouvelles cibles thérapeutiques qui permettraient d'améliorer le pronostic des glioblastomes, qui reste particulièrement sombre.
Monika Hegi est impliquée dans l'enseignement du Master en médecine ainsi que du programme doctoral "Cancer and Immunology" de l'Ecole doctorale de la FBM.
La qualité scientifique des travaux conduits par Monika Hegi lui a permis de gagner des prix scientifiques prestigieux. Son succès dans la mise sur pied d'un programme de recherche translationnelle exemplaire et sa reconnaissance internationale dans le domaine de la neuro-oncologie s'inscrivent parfaitement dans les objectifs de développement du CHUV et de l'UNIL dans le domaine du cancer et de l'oncologie clinique.