Version du 19 mai 2015
Médecin de santé publique et PhD en épidémiologie génétique, Murielle Bochud a été nommée professeure ordinaire de l’UNIL et médecin cheffe de la Division des maladies chroniques à l’Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) du CHUV dès le 1er janvier 2015.
Figure incontournable de l’épidémiologie des maladies chroniques, Murielle Bochud est une spécialiste des facteurs de risques cardiovasculaires et métaboliques. Ses travaux explorent plus particulièrement les déterminants génétiques et nutritionnels de la pression artérielle et de la fonction rénale. L’hypertension affecte près d’un milliard de personnes à travers le monde et constitue l’un des facteurs de risque majeur des maladies cardiométaboliques. En identifiant ces déterminants tôt dans le continuum qui va de la santé à la maladie, il devient alors possible de proposer des stratégies préventives et thérapeutiques, d’autant plus efficaces qu’elles peuvent être mises en application au niveau de toute la population.
Au cours des cinq dernières années, Murielle Bochud a capitalisé pas moins de 10 millions de francs comme investigatrice principale pour des projets de recherche de grande envergure. Très impliquée dans le groupe d’analyse de la cohorte lausannoise CoLaus, elle collabore étroitement avec les cliniciens des Services de médecine interne et de néphrologie du CHUV. À la tête de la cohorte multicentrique SKIPOGH (Swiss Kidney Project on Genes Hypertension), la chercheuse a également pris une part active au sein de la Biobanque institutionnelle de Lausanne et s’est engagée dans la création d’une plateforme d’associations génétiques pangénomiques avec le soutien du Centre de compétence national NCCR kidney.ch. La scientifique apporte aussi son conseil aux autorités de santé publique dans le domaine des maladies chroniques et dirige notamment l’enquête nationale sur l’alimentation menuCH.
À l’ère des technologies "omiques" et des données massives, il est désormais possible d’appréhender de manière plus globale les processus moléculaires complexes impliqués dans la santé ou la maladie. La réussite de ces projets repose sur une collaboration étroite entre cliniciens, généticiens, statisticiens, bioinformaticiens et épidémiologues. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Murielle Bochud ambitionne de lancer de nouveaux projets en nutrigénomique, pharmacogénomique, ainsi qu’en épidémiologie environnementale pour répondre aux défis de santé publique que représentent les maladies chroniques telles que les cancers et les maladies cardiovasculaires et métaboliques.
1968 | Naissance à Fribourg |
1994 | Diplôme de médecin et Certificat en médecine tropicale, Université de Genève Missions humanitaires avec Médecins sans frontières durant la guerre du Rwanda |
1995-1997 | Médecine interne, Grenchen Spital (SO) |
1997-1999 | Formation en prévention et santé publique, IUMSP, CHUV |
1999-2000 | Coordinatrice locale d’une étude du CHUV sur l’hypertension aux Seychelles |
2002 | Thèse MD sur l’adéquation de l’endoscopie digestive haute, Prof. B. Burnand, IUMSP, UNIL |
2006-2009 | Bourse PROSPER du FNS et cheffe de clinique adjointe, IUMSP, CHUV |
2007 | PhD en épidémiologie génétique, Case Western Reserve University, Cleveland, USA Sanofis-Aventis Heart Prize, partagé avec le Prof. M. Burnier, Service de néphrologie, CHUV Privat-docent, UNIL |
2009-2014 | Cheffe de clinique, IUMSP, CHUV |
2008-2014 | Professeure assistante UNIL, boursière Swiss School of Public Health (SSPH) (voir portrait Murielle Bochud 2008) |
2015 | Professeure ordinaire UNIL et médecin cheffe de la Division des maladies chroniques, IUMSP, CHUV |
2017 | Directrice de l'Institut de médecine sociale et préventive du CHUV |
Version du 6 avril 2009
Spécialiste de l'épidémiologie génétique, Murielle Bochud a été nommée professeure assistante SSPH+ à l'Institut universitaire de médecine sociale et préventive (IUMSP) dès le 1er août 2008.
Née en 1968, Murielle Bochud a fait ses études de médecine à l'Université de Genève, suivies d'un diplôme en médecine tropicale. En 1994, elle s'envole pour l'Afrique et effectue plusieurs missions pour Médecins Sans Frontière, avant de poursuivre sa formation médicale au Service de médecine interne de l'Hôpital régional de Granges (SO), et à l'IUMSP chez le Prof. Fred Paccaud, où elle effectue son doctorat de médecine sous la direction du Dr Bernard Burnand.
Elle passe ensuite trois ans aux îles Seychelles comme coordinatrice locale d'un projet de recherche clinique financé par le FNS (Fonds national suisse de la recherche scientifique) et supervisé par le Dr Pascal Bovet de l'IUMSP et le Prof. Michel Burnier, chef du Service de néphrologie du CHUV. Ce projet concerne les déterminants génétiques de la pression artérielle dans des familles d'hypertendus et l'amène à collaborer étroitement avec le Service de néphrologie du CHUV ainsi qu'avec le Dr Chin Eap du Centre de neurosciences psychiatriques.
De retour des Seychelles en 2002, elle revient à l'IUMSP et entreprend en parallèle un doctorat en épidémiologie génétique (PhD) qu'elle effectue à Case Western Reserve University, Cleveland, USA, sous la direction du Prof. Robert Elston.
Dès 2006, son PhD terminé, Murielle Bochud poursuit le travail sur les données collectées aux îles Seychelles. Elle obtient une bourse PROSPER du FNS et travaille à l'IUMSP en tant que cheffe de clinique adjointe. Un an plus tard, elle est nommée privat-docent de la FBM. Travailleuse acharnée, elle reçoit également un financement européen avec le Prof. Michel Burnier (projet européen Ingenious Hypercare). Les honneurs continuent de s'accumuler et elle reçoit en 2007 le prestigieux Sanofis-Aventis Heart Prize, partagé avec le Prof. Burnier.
Dans le même temps, elle participe à l'analyse des données de l'étude CoLaus (cohorte lausannoise) et travaille en collaboration avec les Profs Peter Vollenweider, Gérard Waeber, Sven Bergmann et Jacques Beckmann du CHUV sur les données génétiques de cette cohorte, notamment sur les données de pression artérielle.
L'épidémiologie génétique est une discipline en plein essor qui profite des développements récents de la biologie moléculaire et qui permet des études sur les déterminants génétiques de maladies complexes. La collaboration étroite entre cliniciens, généticiens, statisticiens, bioinformaticiens et épidémiologues est au coeur de la réussite de ces projets.
Devenue une figure incontournable de l'épidémiologie génétique en Suisse, Murielle Bochud a été promue professeure assistante SSPH dès le 1er août 2008. Elle vient de décrocher, en ce début d'année 2009, un important financement SPUM (Programme spécial médecine universitaire) du FNS pour travailler sur la génétique de l'hypertension et de la fonction rénale, en collaboration avec les Services de néphrologie du CHUV, des HUG et de l'Hôpital de l'Île à Berne.